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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Jonokol, bien sûr. Nous sommes heureux d’avoir deux artistes
aussi talentueux.
    — Il y a encore quelques petites choses un peu plus loin,
dit le peintre en regardant Ayla. Un rhinocéros laineux, un lion des cavernes,
un cheval gravé, mais le couloir est très resserré et difficile à atteindre.
Une série de traits marque la fin.
    — Ils doivent être prêts, là-bas. Nous devrions y
retourner, suggéra la femme.
    En faisant demi-tour, Ayla leva les yeux vers la paroi de
droite, en face de l’espèce de sanctuaire orné de mammouths, et avança de
quelques pas dans le couloir. Un étrange malaise s’empara d’elle. Elle l’avait
déjà éprouvé, elle craignait de savoir ce qui allait suivre. La première fois,
c’était quand elle avait bu le breuvage préparé avec des racines pour les Mog-ur.
Iza lui avait dit que ce liquide était trop sacré pour qu’on le gaspille et qu’elle
n’était donc pas autorisée à s’entraîner.
    Ayla était déjà étourdie d’avoir mâché les racines pour les
attendrir et avalé d’autres potions pendant cette nuit de cérémonie. Découvrant
qu’il restait un peu de liquide dans le vieux bol, elle l’avait bu par souci de
ne rien gaspiller. Le puissant breuvage avait eu sur elle un effet dévastateur.
En pleine confusion, elle avait suivi la lueur des torches dans les profondeurs
de la grotte, et, quand elle avait découvert Creb et les autres Mog-ur, il
était trop tard pour rebrousser chemin.
    Après cette nuit-là, Creb avait changé, et Ayla n’avait plus été
la même, elle non plus. Elle avait commencé à faire des rêves mystérieux, à avoir
des visions énigmatiques qui la transportaient en d’autres lieux et servaient
parfois à la mettre en garde. Elles étaient devenues plus fréquentes et plus
fortes pendant leur Voyage.
    Maintenant qu’elle fixait la paroi du couloir, la roche solide
lui sembla soudain si mince qu’elle eut l’impression de pouvoir regarder au
travers ou la pénétrer avec les yeux. Au lieu d’une surface dure reflétant la
petite flamme de la lampe, elle voyait une masse molle, profonde et noire. Elle
se trouvait dans cet espace indéfini et menaçant, elle n’arrivait pas à s’en
extirper. Elle se sentait à bout de forces, elle avait mal au plus profond d’elle-même.
Tout à coup, Loup apparut. Il courait dans l’herbe haute, il filait vers elle
pour la retrouver.
    — Ayla ? Ça va ? s’inquiéta Jondalar. Ayla ?

18
    — Ayla ! cria Jondalar.
    — Qu’est-ce que... Oh, Jondalar ! J’ai vu Loup,
murmura-t-elle, clignant des yeux, secouant la tête pour tenter de dissiper son
pressentiment.
    — Comment cela, tu as vu Loup ? Il n’est pas venu avec
nous. Rappelle-toi, tu l’as confié à Folara, dit Jondalar.
    — Je sais, mais il était là, affirma-t-elle en montrant la
paroi. Il est accouru quand j’avais besoin de lui.
    — Il l’a déjà fait. Il t’a sauvé la vie plus d’une fois. Ce
n’était peut-être qu’un souvenir.
    — Peut-être, convint Ayla, qui n’en était pas convaincue.
    — Tu dis que tu as vu un loup, là, sur ce mur ? fit
Jonokol.
    — Pas exactement dessus. Mais Loup était là.
    — Nous devons aller rejoindre les autres, maintenant,
rappela la femme acolyte, qui dévisageait Ayla avec une expression intriguée.
    — Ah ! vous voilà, fit Zelandoni de la Neuvième
Caverne lorsqu’ils retournèrent à la salle. Vous vous sentez plus détendus,
maintenant ? Prêts à commencer ?
    Elle souriait mais Ayla eut la nette impression que la doniate s’impatientait.
    Après ce souvenir de la fois où elle avait bu de ce breuvage qui
avait altéré sa perception, et le moment d’égarement où elle avait vu Loup dans
la roche, Ayla se sentait moins disposée que jamais à avaler une boisson qui la
projetterait dans une autre réalité ou dans le Monde d’Après. Mais apparemment
elle n’avait pas le choix.
    — Ce n’est pas facile de se sentir détendu dans une grotte
comme celle-ci, et l’idée de boire ce breuvage m’effraie, avoua-t-elle. Mais si
tu juges que c’est nécessaire, je me plierai à ta volonté.
    Le sourire de la Première lui parut sincère.
    — Ta franchise est réconfortante. Bien sûr qu’il est
difficile de se détendre ici. Ce n’est pas à cela que sert ce lieu, et tu as
sans doute raison de redouter d’avaler ce breuvage. Il est très puissant. Je m’apprêtais
à t’expliquer que tu te sentiras dans un état bizarre

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