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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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tu grattes de la
viande cuite, tu obtiens quelque chose de mou qu’un bébé peut manger. Ils
peuvent aussi boire le jus dans lequel on a fait bouillir la viande. Des
noisettes écrasées avec un peu d’eau, du grain moulu et cuit. On peut faire
cuire n’importe quel légume jusqu’à ce qu’il soit mou ; les fruits, il
suffit de les presser et d’enlever les pépins. Moi, je verse leur jus sur un
bouquet de gratterons frais, leurs épines s’emmêlent, retiennent les pépins.
Les bébés peuvent manger presque tout ce que leur mère mange, pourvu que ce
soit écrasé.
    — Comment sais-tu tout cela ? demanda Folara.
Déconcertée, Ayla rougit. Elle ne s’attendait pas à cette question. Elle savait
que l’alimentation des bébés ne se limitait pas au sein de la mère parce que
Iza lui avait appris à préparer à manger pour Uba, sa fille, lorsque son sein s’était
tari. Mais les connaissances d’Ayla en la matière s’étaient enrichies à la mort
d’Iza. Anéantie par la perte de la seule mère qu’elle eût connue, Ayla n’avait
plus de lait pour son fils. Les autres femmes qui allaitaient avaient toutes
nourri Durc mais Ayla avait dû lui apporter d’autres aliments.
    Elle n’était pas encore prête à parler de son fils à la famille
de Jondalar. Tous venaient de se déclarer prêts à l’accepter parmi les Zelandonii,
bien qu’elle eût été élevée par ceux qu’ils appelaient les Têtes Plates et qu’ils
considéraient comme des animaux. Ayla n’oublierait jamais la peine qu’elle
avait éprouvée devant la première réaction de Jondalar lorsqu’elle lui avait
appris qu’elle avait un fils appartenant aux deux peuples, un esprit-mêlé.
Étant donné que l’esprit d’un de ceux qu’il prenait pour des animaux s’était
mêlé à celui d’Ayla pour faire naître une vie en elle, il l’avait regardée
comme une hyène répugnante et l’avait traitée d’abomination. Elle était pire
que cet enfant parce qu’elle l’avait engendré. Depuis, Jondalar avait appris à
connaître le Clan et ne pensait plus la même chose, mais comment réagirait sa
famille, son peuple ?
    Ayla réfléchit rapidement. Que dira Marthona si elle apprend que
la femme à qui son fils veut s’unir est une abomination ? Ou Willamar,
Folara ou bien le reste de la famille ? Ayla regarda Jondalar, et bien qu’elle
pût d’habitude deviner ses sentiments et ses pensées à son expression ou à son
comportement, elle en fut cette fois incapable.
    Elle avait été élevée dans l’idée qu’à une question directe il
fallait une réponse directe. Depuis, elle avait appris qu’à la différence du
Clan, les Autres, les êtres comme elle, pouvaient affirmer des choses qui n’étaient
pas vraies. Ils avaient même un mot pour cela : le mensonge. Un moment,
elle envisagea de mentir, mais que dire ? Ils le sentiraient si elle
essayait de travestir la vérité ; elle ne savait pas mentir. Tout au plus
pouvait-elle mentir par omission, mais il était difficile de ne pas répondre à
une question directe.
    Ayla avait toujours pensé que le peuple de Jondalar finirait par
apprendre l’existence de Durc. Il revenait souvent dans ses pensées, et elle
savait que viendrait un moment où elle oublierait d’éviter de prononcer son
nom.
    — Je sais ce qu’il faut donner à manger aux bébés parce
que, peu après la naissance d’Uba, Iza n’a plus eu de lait et qu’elle m’a
appris à préparer de la nourriture pour sa fille. Un bébé peut manger tout ce
que mange sa mère si on rend les aliments mous et faciles à avaler.
    C’était la vérité, mais pas toute la vérité. Elle n’avait pas
parlé de son fils.
    — Tu fais comme ça, Lanoga, dit Ayla. Tu passes le
grattoir sur la viande, pour faire sortir le plus nourrissant et laisser la
partie fibreuse. Tu vois ? Essaie, maintenant.
    — Qu’est-ce que tu fais ici ?
    Ayla sursauta au son de la voix et découvrit Laramar en se
retournant.
    — Je montre à Lanoga comment préparer à manger pour ce bébé
puisque sa mère n’a plus de lait, répondit-elle.
    Elle fut presque sûre de voir une expression de surprise passer
sur le visage de Laramar. Ainsi, il l’ignorait.
    — Pourquoi tu t’occupes de ça ? Tout le monde s’en
moque, grommela-t-il.
    Toi compris, pensa-t-elle, mais elle retint cette réplique.
    — Les gens ne s’en moquent pas, répliqua-t-elle. Ils ne
savaient pas. Nous l’avons appris quand Lanoga est allée

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