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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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à leurs proches voisins du nord.
    Le chef s’engagea dans le sentier longeant la Rivière des Bois,
le suivit jusqu’au gué puis coupa à travers la Vallée des Bois. Ayla nota qu’ils
n’empruntaient pas la route qu’elle avait prise avec Jondalar et les chevaux
peu après leur arrivée. Au lieu de mener au lit de torrent à sec, la piste de
Joharran, parallèle à la Rivière, conduisait aux étendues plates de la rive
droite. Ils obliquèrent à gauche à travers herbes et broussailles, gravirent la
pente douce en suivant une succession de lacets.
    Du coin de l’œil, Ayla surveillait Loup, qui courait devant en
suivant son flair. Elle reconnaissait la plupart des plantes qu’elle repérait,
et enregistrait dans son esprit l’endroit où elles poussaient. Un boqueteau de
bouleaux noirs près de la Rivière : leur écorce peut prévenir une fausse
couche, pensa-t-elle. Et ici, du lis des marais, qui peut en provoquer une. C’est
toujours bon de savoir où trouver des saules ; une décoction de leur
écorce soigne les maux de tête ou les douleurs dans les os des vieillards. Je
ne savais pas qu’il y avait de la marjolaine par ici. On en fait une bonne
infusion, elle donne un goût agréable à la viande et elle soulage aussi les
coliques des bébés. Il faudra que je m’en souvienne pour plus tard. Durc ne
souffrait pas de coliques mais certains bébés en ont.
    La piste se fit plus escarpée à l’approche du sommet puis s’élargit
sur le plateau venteux. Ayla s’arrêta au bord pour attendre Jondalar, qui avait
quelques difficultés à faire monter Rapide et son travois sur la piste
rocailleuse aux tournants abrupts. Whinney en profita pour brouter quelques
brins d’herbe fraîche. Ayla ajusta les perches à tirer de la jument, vérifia la
charge qu’elle portait dans des paniers et sur son dos, puis la caressa et lui
parla dans la langue qu’elle utilisait avec ses chevaux. Elle baissa les yeux
vers la rivière et sa plaine inondable, vers la longue file de Zelandonii,
jeunes et vieux, qui s’étirait sur la pente, puis regarda au-delà.
    Le haut plateau offrait un large panorama des environs et, en
bas, une scène brumeuse. Quelques volutes de brouillard s’accrochaient encore
aux arbres, près de l’eau ; un linceul d’un blanc éteint cachait par
endroits la Rivière, mais le voile se levait, révélant des puits de lumière
projetée par l’orbe qui se reflétait dans l’eau. Au loin, le brouillard plus épais
et les collines calcaires se fondaient en un ciel blanchâtre.
    Quand Jondalar l’eut rejointe avec Rapide, ils entamèrent
ensemble la traversée du plateau. Marchant à côté de l’homme avec qui elle
avait fait un si long Voyage, Loup sur ses talons et les chevaux juste derrière
avec les perches à tirer, Ayla se sentait euphorique. Elle était avec ceux qu’elle
chérissait le plus et avait peine à croire qu’elle serait bientôt unie à
Jondalar. La jeune femme ne se rappelait que trop bien ses sentiments pendant
leur marche, avec le Camp du Lion. Chaque pas semblait alors la rapprocher d’un
destin inéluctable dont elle ne voulait pas. Elle avait promis de s’unir à un
homme pour qui elle éprouvait un sentiment sincère et avec qui elle aurait pu
être heureuse, si elle n’avait aimé Jondalar avant lui. Jondalar était devenu
distant, il semblait ne plus l’aimer, alors qu’il ne faisait aucun doute que
Ranec non seulement l’aimait mais la voulait désespérément.
    Ayla n’était plus tiraillée entre ces sentiments antagonistes.
Elle débordait d’un bonheur qui imprégnait l’air autour d’elle, le sol qu’elle
foulait. Jondalar se remémorait lui aussi le voyage à la Réunion d’Été des
Mamutoï. Sa jalousie d’alors, sa peur d’affronter son peuple avec une femme qui
n’était peut-être pas acceptable. Il avait maintenant résolu ces problèmes et
la joie qu’il éprouvait n’était pas moins grande que celle d’Ayla. Il avait cru
l’avoir perdue à jamais, mais elle marchait désormais à côté de lui et, chaque
fois qu’il la regardait, elle tournait vers lui des yeux pleins d’amour.
    A l’autre bout du plateau, au bord de la falaise, ils
retrouvèrent l’endroit où ils avaient fait halte quand ils étaient venus seuls.
Avant de traverser le petit cours d’eau, ils s’arrêtèrent pour regarder l’eau
basculer par-dessus bord et cascader dans la Rivière, juste en dessous. Les
membres de la Caverne s’étaient

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