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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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l’endroit où elle se jette dans la mer de Beran. Quand on vient de
quitter le glacier, la Mère n’est qu’un torrent, mais là où ils vivent, elle
est si large par endroits qu’on dirait un lac. Elle a l’air calme et lisse mais
son courant est d’une force et d’une rapidité trompeuses sous la surface. Tant
d’autres cours d’eau, grands ou petits, sont venus la grossir que, lorsqu’on la
voit chez les Sharamudoï, on comprend pourquoi on l’appelle la Grande Rivière
Mère.
    Jondalar avait pris un ton de conteur et tous l’écoutaient,
captivés.
    — Les Sharamudoï fabriquent d’excellents bateaux avec des
troncs d’arbre évidés, transformés en une sorte de coquille aux pointes
effilées. J’apprenais à en manœuvrer un avec une pagaie quand j’ai perdu le
contrôle du bateau.
    Avec un sourire d’excuse, il poursuivit :
    — Pour être tout à fait franc, je fanfaronnais un peu. Les
Sharamudoï ont pour habitude de garder une ligne toute prête, avec hameçon et
appât, dans leur bateau, et je voulais leur prouver que moi aussi j’étais
capable de capturer un poisson. L’ennui, c’est que là-bas, le poisson est à la
mesure de la rivière, en particulier l’esturgeon. Les Sharamudoï ne disent pas
qu’ils vont pêcher quand ils s’en prennent aux plus gros ; ils disent qu’ils
vont chasser.
    — J’ai vu un jour un saumon grand comme un homme, affirma
un Zelandonii.
    — Là où se termine la Grande Rivière Mère, certains
esturgeons sont plus grands que trois hommes de haute taille, assura Jondalar. J’ai
jeté la ligne à l’eau et je n’ai pas eu de chance : j’ai attrapé un
poisson ! Ou plutôt c’est un gros esturgeon qui m’a attrapé. Comme la
ligne était attachée au bateau, quand le poisson s’est mis à filer dans l’eau
il m’a entraîné. J’ai perdu la pagaie, je ne maîtrisais plus rien. J’ai voulu
couper la ligne avec mon couteau mais le bateau a heurté quelque chose et, sous
le choc, le couteau m’a sauté des mains. Ce poisson était fort, rapide. Il a
essayé de plonger et a failli me faire tomber plusieurs fois. Je ne pouvais que
m’accrocher tandis qu’il descendait la rivière à toute vitesse.
    Plusieurs voix demandèrent de concert :
    — Qu’est-ce que tu as fait ?
    — Jusqu’où t’a-t-il entraîné ?
    — Comment tu as réussi à l’arrêter ?
    — Par chance, l’hameçon avait blessé l’esturgeon et il
saignait. Ses forces ont fini par s’épuiser mais il m’avait tiré sur une longue
distance en aval. Quand il a renoncé à lutter, nous nous trouvions dans un bras
peu profond de la rivière. J’ai gagné la berge à la nage, soulagé de sentir
quelque chose de solide sous mes pieds...
    — C’est une belle histoire, coupa Zelandoni de la
Quatorzième, mais quel rapport avec les Têtes Plates ?
    — J’y arrive, répondit Jondalar en lui décochant un sourire
charmeur. J’étais sur la rive, trempé, tremblant de froid. Je n’avais pas de
couteau pour couper du bois, rien pour faire du feu, et le bois qui jonchait le
sol était mouillé. J’étais transi. Tout à coup, un Tête Plate a surgi devant
moi. A sa barbe peu fournie, j’ai deviné qu’il ne devait pas être très âgé. Il
m’a fait signe de le suivre, mais au début je ne comprenais pas ce qu’il
voulait. Puis j’ai remarqué de la fumée dans la direction qu’il indiquait,
alors je l’ai suivi et il m’a conduit à un feu.
    — Tu n’avais pas peur ? lança une autre voix. Tu ne
savais pas ce qu’il te ferait.
    En se tournant pour répondre, Jondalar constata que d’autres Zelandonii
s’étaient joints au groupe pour l’écouter. Ayla elle aussi avait remarqué la
foule qui se rassemblait autour d’eux.
    — J’avais tellement froid que ça m’était égal. Tout ce que
je voulais, c’était ce feu. Je me suis agenouillé aussi près que possible et j’ai
senti qu’on me posait une fourrure sur les épaules. J’ai levé les yeux,
découvert une femme. Aussitôt elle a déguerpi pour se cacher derrière des fourrés.
Le peu que j’avais entrevu d’elle m’a fait penser que c’était peut-être la mère
du jeune homme, car elle semblait plus âgée.
    « Quand j’ai été enfin réchauffé, il m’a ramené au bateau
et au poisson, échoué sur la rive. Ce n’était pas le plus gros esturgeon que j’aie
vu, mais il n’était pas petit non plus, au moins grand comme deux hommes. Le
jeune du Clan a pris un

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