Les refuges de pierre
jour qui s’insinuait par une
fente du mur, à l’endroit où les pièces s’assemblaient. Ayla remarqua qu’en plus
du poteau central la hutte avait un mur intérieur en tiges de joncs aplaties et
tressées, ornées de motifs. Elles étaient fixées au côté intérieur de poteaux
formant un cercle et délimitaient un espace assez vaste qu’on pouvait séparer
en parties plus petites à l’aide de panneaux amovibles. Le sol était couvert de
nattes, également en jonc, ou en phragmite, en massette, en herbes tressées, et
des fourrures à dormir étaient étendues autour d’un foyer légèrement excentré.
La fumée s’échappait par un trou d’aération situé au-dessus, près du poteau
central, et qu’on pouvait boucher de l’intérieur.
Curieuse de connaître le reste de la structure, Ayla sortit.
Elle jeta d’abord un coup d’œil au camp, composé de plusieurs grandes huttes
circulaires entourant un foyer central, puis fit le tour de l’habitation. Les
poteaux étaient attachés ensemble par un système semblable à celui de l’enceinte
utilisée pour piéger les animaux ; toutefois, au lieu de présenter une
structure souple se déformant sous les coups de boutoir des bêtes, les panneaux
extérieurs étaient fixés à des poteaux en aulne, enfoncés dans le sol.
Ces panneaux verticaux qui ne laissaient pas passer la pluie
étaient fixés à l’extérieur des poteaux, ce qui laissait un espace entre les
parois intérieure et extérieure, isolation supplémentaire qui rendait la hutte
plus fraîche les jours de canicule, et plus chaude la nuit, avec un feu à l’intérieur,
quand la température baissait. Cela évitait aussi l’accumulation d’humidité due
à la condensation lorsqu’il faisait froid au-dehors. Le toit consistait en une
couverture assez épaisse de roseaux enchevêtrés qui descendait en pente douce
depuis le poteau central. Il n’était pas particulièrement bien fait mais
protégeait de la pluie et suffisait pour une saison.
Les Zelandonii avaient apporté certains éléments de la hutte,
entre autres les nattes, les panneaux intérieurs et quelques poteaux, chaque
futur occupant se chargeant d’une ou de plusieurs pièces pendant le voyage,
mais l’essentiel était prélevé sur place chaque année. Lorsqu’ils repartaient,
en automne, ils démontaient en partie la construction pour récupérer les pièces
réutilisables. Les parties laissées sur place résistaient mal à la neige et au
vent de l’hiver, et l’année suivante ils ne retrouvaient plus que des ruines
qui s’étaient désagrégées avant que le site soit réutilisé pour une Réunion d’Été.
Ayla se rappela que les Mamutoï donnaient des noms différents à leurs camps d’été
et à leurs habitations hivernales. Le Camp du Lion, par exemple, devenait le
Camp de la Massette aux Réunions d’Été, alors qu’il regroupait les mêmes
personnes. Elle demanda à Jondalar si la Neuvième Caverne portait un autre nom
l’été. Il répondit qu’on l’appelait simplement le camp de la Neuvième Caverne,
mais que la répartition des espaces à vivre n’était pas la même à la Réunion d’Été
que dans les abris de pierre.
Chaque habitation estivale accueillait d’autres occupants que
ceux des constructions édifiées sous le surplomb de la Neuvième Caverne. C’étaient
en général des membres de la famille, mais certains ne vivaient même pas au
camp. Ils choisissaient de passer l’été avec d’autres parents ou des amis.
Ainsi, les femmes qui avaient choisi d’habiter la Caverne de leur compagnon
aimaient passer l’été avec leurs enfants chez leur mère, leurs frères et sœurs
ou chez des amies d’enfance, et leur compagnon se joignait souvent à elles.
En outre, les jeunes filles qui célébreraient leurs Premiers
Rites cette année-là vivaient ensemble dans une hutte séparée, proche de celle
de la Zelandonia, du moins pendant la première partie de l’été. Une autre
habitation, construite à proximité, accueillait celles qui avaient décidé d’être
femmes-donii cette année-là, pour être à la disposition des jeunes garçons
approchant de la puberté.
Par ailleurs, la plupart des jeunes gens pubères – et
également certains hommes moins jeunes – décidaient souvent de faire
bande à part loin de leur camp et s’installaient dans des huttes à eux. Ils
étaient tenus de s’établir à la lisière du camp, le plus loin possible des
jeunes filles
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