Les refuges de pierre
Salova et moi, puis j’ai résolu d’aller nager et d’emmener les
chevaux. Et je t’ai trouvé. Quelle bonne surprise !
— Elle est bonne aussi pour moi. J’irai peut-être nager
avec toi. Je suis plein de poussière d’avoir retourné toutes ces pierres, mais
je vais d’abord rapporter celles que j’ai trouvées. Ensuite, nous verrons,
dit-il avec un sourire d’invite. (Il lui donna un long baiser.) Je pourrais
peut-être m’occuper des pierres plus tard...
— Va les chercher, tu n’auras pas à te nettoyer deux fois.
Je veux me laver les cheveux, de toute façon.
En arrivant à l’endroit où auraient dû se trouver les
chevaux, Joharran constata qu’ils n’étaient plus là. Ayla et Jondalar les
avaient sans doutes montés pour une de leurs longues promenades, mais Zelandoni
tenait à voir Ayla, et Willamar souhaitait lui aussi leur parler. Jondalar sait
pourtant qu’ils auront tout le temps d’être ensemble, Ayla et lui, après les
Matrimoniales, il devrait se rendre compte qu’il y a des questions importantes
à régler au début d’une Réunion d’Été, pensa le chef de la Neuvième Caverne, un
peu irrité de ne pas les trouver. Il n’avait pas été enchanté que la doniate
soit tombée sur lui quand elle cherchait quelqu’un pour lui ramener le couple.
Après tout, il avait autre chose à faire que de chercher son frère, mais il ne
pouvait pas dire non à Zelandoni sans une très bonne excuse.
Baissant les yeux, il découvrit les traces des chevaux.
Excellent traqueur, il nota la direction qu’ils avaient prise et sut qu’ils ne
s’étaient pas trop éloignés du camp. Apparemment, ils remontaient le cours d’eau.
Il se rappela le plaisant petit vallon, l’étang alimenté par une source, la
prairie. C’est sans doute là qu’ils sont allés, conclut-il avec un sourire. On
lui avait donné pour mission de les trouver, il ne reviendrait pas sans eux.
Il suivit le cours d’eau en gardant un œil sur les traces pour s’assurer
qu’ils n’avaient pas changé de direction, et lorsqu’il vit les chevaux paissant
à une cinquantaine de pas devant lui, il sut qu’il avait rejoint Jondalar et
Ayla. Parvenu à une haie de noisetiers, il regarda au travers, aperçut Ayla. Le
temps qu’il arrive sur la rive sableuse, elle venait de disparaître sous l’eau.
Il l’appela quand elle ressortit la tête pour respirer.
— Ayla, je te cherchais.
Elle ramena sa chevelure en arrière, se frotta les yeux.
— Oh, Joharran, c’est toi ! fit-elle d’un ton qui lui
parut curieux.
— Sais-tu où est Jondalar ?
— Oui, il est parti prendre le silex qu’il a laissé dans le
tas de pierres, derrière l’étang. Il doit revenir pour se baigner avec moi,
répondit Ayla, un peu dépitée.
— Zelandoni veut te voir et Willamar désire vous parler à
tous deux.
— Oh, fit-elle, déçue.
Joharran avait souvent vu des femmes sans vêtements. La plupart
d’entre elles se baignaient dans la rivière chaque matin en été et s’y lavaient
en hiver. La nudité, en soi, n’était pas jugée particulièrement suggestive. Les
femmes portaient des tenues ou des accoutrements aguichants lorsqu’elles
voulaient éveiller l’intérêt d’un homme ou se conduisaient d’une certaine
manière, en particulier pendant les fêtes pour honorer la Mère. Mais, lorsque
Ayla sortit de l’eau, il vint à l’esprit de Joharran qu’elle et son frère
avaient d’autres projets...
Cette pensée lui fit prendre plus intensément conscience de la
beauté du corps d’Ayla quand elle s’approcha de lui.
Elle était grande, avec des courbes accusées et des muscles bien
dessinés. Ses seins lourds avaient encore la fermeté d’une poitrine de jeune
femme, et il avait toujours été attiré par les ventres un peu ronds. Pas
étonnant que Marona, qui avait l’habitude d’être considérée comme la plus
belle, se fût prise d’une telle inimitié pour elle dès le début, pensa-t-il.
Ayla était séduisante dans ses sous-vêtements de garçon, mais ce n’était rien à
côté de ce qu’il voyait maintenant. Marona ne soutenait pas la comparaison.
Jondalar a de la chance, se dit-il. Sa compagne suscitera beaucoup d’attention
aux Fêtes de la Mère, et je ne sais pas comment il réagira.
Ayla le regardait avec un air intrigué et il s’aperçut qu’il la
fixait avec insistance. Rougissant, il détourna les yeux et vit son frère
approcher, les bras chargés de
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