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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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étalon.
    — Je n’ai jamais vu de cheval brun comme lui. La plupart
des chevaux sont comme la jument.
    — Je sais. Tout là-bas à l’est, au-delà de la fin de la
Grande Rivière Mère, qui commence de l’autre côté du glacier, certains chevaux
sont bruns. C’est de là qu’il vient.
    Au bout d’un moment, Loup réapparut. Il trouva un endroit qui
lui plaisait, en fit plusieurs fois le tour puis se coucha sur le ventre,
pantelant.
    — Pourquoi ces animaux restent près de toi ? Pourquoi
ils font ce que tu leur dis ?
    — Ils sont mes amis. J’ai tué la mère de la jument, mais je
ne l’avais pas prise pour cible. Elle est tombée dans une fosse que j’avais
creusée. C’est seulement en voyant son petit que j’ai su qu’elle nourrissait.
Des hyènes aussi l’avaient vu. Je n’aime pas les hyènes mais je ne sais pas
pourquoi je les ai chassées. Comme la pouliche n’aurait pas survécu seule, de
toute façon, je l’ai emmenée, je l’ai élevée. Je pense qu’elle a grandi en me
prenant pour sa mère. Plus tard, nous sommes devenues amies, nous avons appris
à nous comprendre. Elle fait ce que je lui demande parce qu’elle en a envie. Je
l’ai appelée Whinney.
    La façon dont Ayla avait prononcé le nom imitait parfaitement un
hennissement. Dans le pré, la jument louvette leva la tête et regarda dans leur
direction.
    — Comment tu fais ça ? murmura Lanidar, interloqué.
    — C’est son vrai nom. Aux autres, je dis simplement
Whinney, parce qu’ils comprennent mieux, mais ce n’est pas la façon dont je l’ai
prononcé quand je l’ai appelée ainsi. L’étalon est son fils. J’étais là quand
il est né. Jondalar aussi. Il l’a appelé Rapide, quelque temps après sa
naissance. Parce qu’il aime courir et veut toujours être devant, sauf quand je
l’attache à une corde. Alors, il suit sa mère.
    Ayla recommença à brosser l’étalon. Elle avait presque fini.
    — Et le loup ? demanda Lanidar.
    — C’est presque la même histoire. Je l’ai élevé tout petit.
J’avais tué sa mère parce qu’elle volait les hermines prises dans mes pièges.
Je ne savais pas qu’elle nourrissait. C’était l’hiver, le sol était couvert de
neige, elle avait mis bas hors de saison. J’ai suivi ses traces jusqu’à son
terrier. C’était une louve solitaire, sans autres animaux pour l’aider, et tous
ses petits étaient morts sauf un. Quand j’ai tiré Loup du terrier, il avait les
yeux à peine ouverts. Il a grandi avec des enfants mamutoï, il prend les êtres
humains pour sa meute.
    — Comment tu l’as appelé ?
    — Loup. C’est le mot mamutoï pour loup. Tu veux faire sa
connaissance ?
    — Faire la connaissance d’un loup ?
    — Viens, je vais te montrer.
    Le jeune garçon s’approcha prudemment de l’animal.
    — Donne-moi ta main, dit Ayla. Nous allons la faire sentir
à Loup, il s’habituera à ton odeur et tu pourras ensuite le caresser.
    Lanidar hésita à mettre sa main valide si près de la gueule de l’animal,
puis finit par la tendre lentement. Ayla la prit, la plaça sous le museau de
Loup, qui la renifla puis la lécha.
    — Ça chatouille ! fit l’enfant avec un rire nerveux.
    — Tu peux lui toucher la tête, il aime qu’on le gratte
derrière les oreilles.
    Avec un sourire extatique, le petit garçon caressa l’animal,
leva les yeux quand le jeune étalon hennit.
    — Je crois que Rapide réclame un peu d’attention, traduisit
Ayla. Tu veux le caresser aussi ?
    — Je peux ?
    — Viens ici, Rapide, dit Ayla, ajoutant un signe à l’ordre.
    L’étalon brun à la crinière et à la queue noires hennit de
nouveau, avança de quelques pas vers la femme et l’enfant, baissa la tête
devant Lanidar, qui recula. Le cheval n’était pas un carnivore à la gueule
hérissée de crocs, mais cela ne voulait pas dire qu’il était inoffensif. Ayla
plongea la main dans le sac posé à ses pieds.
    — Fais des gestes lents, recommanda-t-elle. Laisse-le te
sentir, lui aussi, c’est comme cela que les animaux apprennent à nous
connaître. Ensuite tu pourras lui caresser les naseaux ou le côté de la tête.
    L’enfant suivit les conseils d’Ayla.
    — Son nez est doux ! fit-il.
    Whinney surgit tout à coup de nulle part, poussa son rejeton sur
le côté. Le petit garçon sursauta.
    — Elle veut qu’on s’occupe d’elle, expliqua Ayla. Les
chevaux sont très curieux et ils aiment se faire remarquer. Tu veux leur

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