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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Joharran.
    — Il m’a attaqué moi aussi, répondit Jondalar.
    — Comment se fait-il que tu sois encore en vie ?
    — C’est à Ayla de raconter cette histoire.
    Tous les regards se tournèrent vers elle. La première fois que
Jondalar lui avait joué ce tour – commencer une histoire et, sans
prévenir, lui laisser le soin de l’achever –, elle avait été prise au
dépourvu. Elle était habituée, maintenant, mais ces gens étaient les parents de
Jondalar, sa famille. Elle allait devoir leur raconter la mort d’un des leurs,
un homme qu’elle n’avait pas connu et qui leur était cher. Elle sentit la
nervosité lui serrer l’estomac.
    — J’étais sur Whinney, commença-t-elle. Elle était grosse
de Rapide mais, comme elle avait besoin d’exercice, je la montais un peu chaque
jour. Nous allions en général vers l’est, parce que le chemin était plus
facile. Fatiguée de prendre toujours la même direction, j’avais décidé de
partir vers l’ouest, pour changer. Nous sommes allées jusqu’au bout de la
vallée, là où la paroi de la falaise commence à s’abaisser. Après avoir
traversé la petite rivière, j’ai failli changer d’avis et repartir dans l’autre
sens. Whinney avait les perches à tirer et la pente était raide, mais ma jument
la montait sans trop de difficultés, elle a le pied sûr.
    — Qu’est-ce que c’est, les perches à tirer ? voulut
savoir Folara.
    — Deux perches attachées de chaque côté de Whinney et dont
les extrémités, reliées entre elles, traînent par terre. C’est avec ce système
que ma jument m’aidait à rapporter des choses à ma grotte, les animaux que je
tuais, par exemple.
    — Pourquoi ne pas te faire aider par quelqu’un,
plutôt ?
    — Il n’y avait personne pour m’aider. Je vivais seule dans
la vallée.
    Les autres échangèrent des regards surpris, mais, avant que l’un
d’eux interroge de nouveau Ayla, Zelandoni intervint :
    — Je suis sûre que nous avons tous beaucoup de questions à
poser, mais attendons. Laissons-la d’abord finir son histoire.
    Il y eut des hochements de tête approbateurs et tous reportèrent
leur attention sur l’étrangère.
    — Nous passions devant un défilé quand j’ai entendu un
rugissement de lion suivi d’un cri, un cri humain, poursuivit Ayla.
    Tous étaient suspendus à ses lèvres, et Folara ne put s’empêcher
de demander :
    — Qu’est-ce que tu as fait ?
    — Je ne savais pas quoi faire, au début. Mais je devais au
moins aller voir qui avait crié. Pour lui venir en aide, si je le pouvais. J’ai
dirigé Whinney vers le défilé, je suis descendue de son dos, j’ai regardé. J’ai
vu le lion, je l’ai entendu. C’était Bébé. Je n’avais plus peur, je savais qu’il
ne nous ferait aucun mal.
    Cette fois, ce fut Zelandoni qui se révéla incapable de garder
le silence.
    — Tu as reconnu le rugissement d’un lion ? Tu es
entrée dans un défilé où se trouvait un lion ?
    — Ce n’était pas n’importe quel lion. C’était Bébé. Mon
lion. Celui que j’avais élevé.
    Désespérant de leur faire sentir la différence, elle se tourna
vers Jondalar. Malgré la gravité des événements qu’elle narrait, il souriait, c’était
plus fort que lui.
    — Ils m’ont déjà parlé de ce lion, dit Marthona. Il semble
qu’Ayla sache gagner l’amitié d’autres animaux, en plus des chevaux et des
loups. Jondalar affirme qu’il l’a vue monter sur le dos de ce lion, comme sur
celui des chevaux. Il affirme que d’autres l’ont vue aussi. Continue, Ayla, je
te prie.
    Zelandoni pensa qu’il fallait à tout prix qu’elle éclaircisse ce
lien avec les animaux. Elle avait vu les chevaux près de la Rivière, elle
savait que l’étrangère avait un loup pour compagnon, mais elle-même s’occupait
d’un enfant malade dans un autre foyer quand Marthona avait conduit le couple
et l’animal chez elle. Ces bêtes n’étaient pas sous ses yeux, elle les avait
chassées de ses préoccupations pour le moment.
    — En arrivant au fond du défilé, j’ai vu Bébé sur une
corniche avec deux hommes. J’ai cru qu’ils étaient morts mais, après avoir
grimpé là-haut, je me suis aperçue que l’un d’eux vivait encore. Il ne
tarderait cependant pas à mourir si on ne lui portait pas secours. J’ai réussi
à faire glisser Jondalar de la corniche, à l’attacher sur les perches à tirer.
    — Et le lion ? demanda Joharran. Les lions des
cavernes

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