Les refuges de pierre
dit la compagne de Jondalar en faisant signe
à la jument d’aller lentement.
La jument partit au pas. Elle avait déjà promené d’autres
personnes et savait aller doucement, surtout pour une première fois. Quand
Folara se pencha légèrement en avant, Whinney accéléra l’allure, mais un peu
seulement. La jeune fille se pencha davantage et Whinney se mit à trotter. C’était
une jument étonnamment facile à monter mais le trot secoua Folara plus qu’elle
ne s’y attendait. Elle se rassit vivement et la jument ralentit. Après les
avoir laissées s’éloigner un peu, Ayla siffla pour rappeler Whinney. Enhardie,
Folara se pencha en avant de nouveau et resta cette fois dans cette position
jusqu’à ce que l’animal eût regagné son point de départ au trot. Ayla amena la
jument près du rocher pour permettre à Folara de descendre.
— C’était formidable ! exulta la jeune fille, le
visage écarlate d’excitation.
— Tu vois qu’on peut monter sur le dos de ces chevaux, dit
Lanidar à sa mère.
— Ayla, montre-leur donc ce qu’ils savent faire, suggéra
Folara.
Ayla acquiesça d’un hochement de tête, sauta en souplesse sur
Whinney, la dirigea vers le milieu du pré, Rapide et Loup dans son sillage. Sur
un signe de sa maîtresse, la jument partit au galop, décrivit un large cercle.
Ayla la fit ralentir, l’arrêta, passa une jambe de l’autre côté de l’animal et
se laissa tomber à terre. L’enfant, sa mère et sa grand-mère écarquillaient les
yeux.
— Maintenant, je comprends pourquoi on peut avoir envie de
monter sur le dos d’un cheval, dit Denoda. Si j’étais plus jeune, j’essaierais.
— D’où te vient ce pouvoir que tu as sur eux ? voulut
savoir Mardena. C’est de la magie ?
— Non, pas du tout. Tout le monde peut le faire, avec de l’entraînement.
— Comment t’est venue l’idée de monter sur un cheval ?
demanda Denoda.
— J’avais tué la mère de Whinney, pour me nourrit, et je n’ai
découvert qu’ensuite qu’elle avait un petit. Quand les hyènes ont commencé à
tourner autour, je n’ai pas pu me résoudre à les laisser l’emporter. Je les
hais, ces sales bêtes. Je les ai chassées et je me suis rendu compte qu’il
fallait que je m’occupe de la pouliche.
Ayla raconta qu’elle avait élevé Whinney, qu’elles avaient
appris à se connaître.
— Un jour, je suis montée sur son dos, et quand elle s’est
mise à galoper je me suis accrochée à son cou. Je ne pouvais rien faire d’autre.
Lorsqu’elle a enfin ralenti, je suis descendue, stupéfaite de ce qui s’était
passé. C’était comme de voler, avec le vent dans la figure. J’ai recommencé et,
au bout de quelque temps, j’ai appris à la diriger. Elle va où je veux parce qu’elle
en a envie. C’est mon amie, elle est contente de me laisser monter sur elle.
— C’était quand même une drôle de chose, estima Mardena.
Personne ne s’y est opposé ?
— Il n’y avait personne. Je vivais seule. Je cherchais mon
peuple mais la saison était avancée et je craignais de me retrouver sans
réserves de nourriture au début de l’hiver si je continuais à bouger. Quand j’ai
découvert une vallée avec une petite grotte exposée au soleil, j’ai décidé de m’arrêter.
Des chevaux paissaient aux alentours et la mère de Whinney était parmi eux.
— J’aurais eu peur de vivre seule, sans personne auprès de
moi, dit Mardena.
Dévorée de curiosité, elle avait encore beaucoup de questions à
poser mais, avant d’en avoir eu la possibilité, elle entendit quelqu’un appeler
et se retourna. C’était Jondalar.
— Ils sont là ! cria-t-il. Dalanar et les Lanzadonii sont
arrivés !
— Bien ! s’exclama Folara. Je suis impatiente de les
voir.
— Moi aussi, dit Ayla, qui se tourna vers ses visiteurs.
Nous devons rentrer, l’homme du foyer de Jondalar est là, à temps pour notre
union.
— Bien sûr, acquiesça Mardena. Nous partirons tout de
suite.
— J’aimerais saluer Dalanar avant, sollicita Denoda. Je le
connaissais, dans le temps.
— Certainement, approuva Jondalar. Je suis sûr qu’il sera
ravi de te voir.
— Avant que vous ne partiez, je dois demander à Mardena si
elle accepte de laisser Lanidar s’occuper des chevaux pour moi quand je suis
absente, rappela Ayla. Il devra juste vérifier qu’ils vont bien et me prévenir
s’il remarque quoi que ce soit d’anormal. Je vous en serais très
reconnaissante. Ce
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