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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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foyer, ou avaient l’impression
d’avoir été choisis. Moi, j’y étais née, selon Mamut.
    Ayla rougit, embarrassée de parler de quelque chose qui lui
avait été donné, qu’elle n’avait pas gagné. Elle songea à Iza, aux efforts qu’elle
avait déployés pour faire d’elle une vraie femme du Clan.
    — Ton Mamut était un homme sage, déclara Zelandoni. Tu dis
cependant que tu as appris à soigner avec une femme du peuple qui t’a élevée.
Ce Clan ne marque donc pas ses guérisseuses pour que chacun puisse les
identifier et connaître leur rang ?
    — Quand j’ai été acceptée comme guérisseuse du Clan, on m’a
donné une pierre noire, un signe spécial que je devais garder dans mon sac à
amulettes. Mais le Clan ne fait de tatouage que pour le totem, quand un garçon
devient un homme.
    — Alors, comment reconnaît-on une guérisseuse lorsqu’on a
besoin de son aide ?
    Ayla n’y avait jamais pensé. Elle réfléchit un moment avant de
répondre :
    — Il n’y a pas besoin de marque. Une guérisseuse occupe un
rang particulier, sa position est toujours reconnue. Iza était la femme la plus
honorée du Clan, avant même la compagne de Brun.
    Zelandoni secoua la tête.
    — Je n’en doute pas, mais comment les autres le
savent-ils ?
    — Par sa position, répéta Ayla. Par la position qu’elle
occupe quand le Clan va quelque part, par la place où elle se tient quand elle
mange, par les signes qu’elle utilise quand elle... parle, par ceux qu’on lui
fait quand on s’adresse à elle.
    — Cela ne doit pas être très commode, cet usage de
positions et de signes.
    — Pas pour eux. C’est ainsi que parlent les membres du
Clan. Par signes. Ils ne parlent pas avec des mots comme nous.
    — Pourquoi ? voulut savoir Marthona.
    — Ils ne peuvent pas. Ils n’arrivent pas à prononcer tous
nos sons. Certains mais pas tous. Alors, ils parlent avec leurs mains et leur
corps, tenta d’expliquer Ayla.
    Jondalar sentait croître l’ébahissement des siens et la détresse
d’Ayla. Il décida qu’il était temps de dissiper toute équivoque.
    — Ayla a été élevée par des Têtes Plates, mère,
révéla-t-il, provoquant un silence stupéfait.
    — Des Têtes Plates ? Les Têtes Plates sont des
animaux ! se récria Joharran.
    — Non, repartit Jondalar.
    — Bien sûr que si ! Ils ne savent pas parler, argua
Folara.
    — Ils parlent, mais pas comme toi, lui répondit son frère.
Je parle même un peu leur langue. Quand Ayla raconte que je lui ai appris à
parler, c’est exactement ce qu’elle veut dire. (Il jeta un coup d’œil à
Zelandoni, dont il avait remarqué l’expression effarée quelques instants
auparavant.) Elle avait oublié la langue qu’elle avait apprise dans son
enfance, elle ne connaissait plus que celle du Clan. Le Clan, ce sont les Têtes
Plates, c’est le nom qu’ils se donnent.
    — Comment peuvent-ils se donner un nom s’ils parlent avec
les mains ? objecta Folara.
    — Ils ont des mots, expliqua Ayla pour la seconde fois.
Simplement, ils ne peuvent pas tout dire. Ils n’entendent même pas les sons que
nous faisons. Ils pourraient les comprendre s’ils avaient commencé à les
entendre dès leur plus jeune âge.
    Elle pensa à Rydag, capable de comprendre tout ce qu’on disait
bien qu’il ne pût le répéter.
    — Eh bien, j’ignorais qu’ils se donnaient un nom, dit
Marthona. Mais comment arriviez-vous à communiquer, Ayla et toi ?
    — Au début, nous ne pouvions pas, répondit Jondalar. D’ailleurs,
c’était inutile : Ayla savait ce qu’elle devait faire. J’étais blessé,
elle a pris soin de moi.
    — Tu veux dire qu’elle avait appris des Têtes Plates à
soigner les coups de griffe d’un lion des cavernes ? fit Zelandoni,
interloquée. Ce fut Ayla qui répondit :
    — Je vous l’ai dit : Iza appartenait à la lignée la
plus respectée des guérisseuses. C’est elle qui m’a appris.
    — Je trouve très difficile de croire à cette histoire de
Têtes Plates intelligents.
    — Moi pas, intervint Willamar.
    Tous se tournèrent vers le Maître du Troc.
    — Je ne crois pas que ce soient des animaux. Je ne le pense
plus depuis longtemps. J’en ai rencontré beaucoup au cours de mes voyages.
    — Pourquoi n’as-tu rien dit ? interrogea Joharran.
    — Personne ne m’a posé la question, et ça ne me préoccupait
pas tellement non plus.
    — Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis sur les

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