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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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sous le
nom de cerf roux. Il arborait aussi de grands bois, mais de la variété
branchue. Se nourrissant essentiellement d’herbe, il vivait dans différents
types d’habitat découvert, de la montagne aux steppes. Agile et intrépide, il n’était
découragé ni par les pentes escarpées ni par les sols rocailleux, ni même par
les hautes corniches étroites si elles fournissaient de l’herbe pour le tenter.
Les forêts aux arbres espacés entre lesquels poussaient herbe et fougères, ou
interrompues par des clairières ensoleillées lui offraient un habitat
acceptable, de même que les collines de bruyère et les steppes.
    Le cerf roux n’aimait pas courir mais, marchant ou trottant sur
ses longues pattes, il se déplaçait rapidement. Pourchassé, il était capable de
franchir des kilomètres à vive allure, de faire des bonds de quarante pieds, de
sauter à une hauteur de huit pieds. Bien qu’il préférât l’herbe, il se
nourrissait aussi de feuilles, de bourgeons, de baies, de champignons, de
bruyère, d’écorce, de glands, de noix et de faines. Les cerfs roux formaient de
petites hardes à cette période de l’année. Dans une prairie, près d’un
ruisseau, Ayla et Jondalar en découvrirent plusieurs et s’arrêtèrent pour les
observer. L’herbe commençait à passer du vert au doré et quelques hêtres au
riche feuillage bordaient la rive.
    C’était une troupe de mâles d’âges divers, aux bois totalement
recouverts de peau velue. Les andouillers commençaient à pousser sous forme de
dagues quand les cerfs avaient un an. Ils disparaissaient au début du printemps
et recommençaient à pousser presque aussitôt. Chaque année, la ramure comptait
un andouiller de plus, et au début de l’été même les plus grands étaient tout à
fait développés, couverts d’une peau velue riche en vaisseaux sanguins qui
transportaient les substances nutritives indispensables à une croissance aussi
rapide. Du milieu à la fin de l’été, cette peau séchait et provoquait des
démangeaisons qui amenaient le cerf à frotter ses bois contre les arbres et les
rochers pour s’en débarrasser, et elle pendait souvent en lambeaux
sanguinolents avant de tomber.
    Ils comptèrent douze andouillers sur le plus grand des cerfs,
qui devait peser quelque huit cents livres. Malgré son nom de cerf roux, le
douze-cors avait un pelage brun-gris ; d’autres membres de la harde
étaient marron-roux, taupe ou jaunâtres. Un jeune au front orné d’amorces de
dague présentait encore les taches blanches à demi effacées d’un faon. Tout en
étant sûr de pouvoir l’atteindre avec son lance-sagaie, Jondalar résista à l’envie
d’abattre le cerf qui avait la ramure la plus développée.
    — Le grand, là-bas, est dans la fleur de l’âge, dit-il. J’aimerais
revenir le voir plus tard. A la saison de ses Plaisirs, il se battra pour avoir
le plus de femelles possible, quoique, le plus souvent, il lui suffise de
montrer ses bois pour décourager ses adversaires. Mais quand ils se mesurent,
le combat peut durer toute la journée. Ils font un tel vacarme en entrechoquant
leurs bois qu’on les entend de très loin. Ils se cabrent pour décocher des
coups de patte avant.
    « Un jour, quand je vivais à la Caverne de Dalanar, nous
avons découvert deux cerfs aux bois enchevêtrés. Ils n’arrivaient plus à se
détacher l’un de l’autre, malgré tous leurs efforts. Nous avons dû couper leurs
ramures. C’était une proie facile, bien sûr, mais Dalanar assurait que nous
leur accordions une faveur : ils seraient morts de faim et de soif, de
toute façon.
    — J’ai l’impression que ce grand mâle a déjà rencontré l’homme,
dit Ayla en ordonnant à Whinney de reculer. Le vent vient de tourner, il doit
avoir senti notre odeur, il devient nerveux. Regarde, il commence à s’éloigner.
S’il part, les autres suivront.
    — C’est vrai qu’il a l’air nerveux, acquiesça Jondalar en
faisant reculer lui aussi son cheval.
    Soudain, un lynx qui guettait la harde, tapi derrière l’un des
hêtres, sauta sur le dos du plus jeune des cerfs lorsqu’il passa sous l’arbre.
L’animal encore tacheté bondit en avant pour déséquilibrer le prédateur, mais le
félin aux oreilles ornées d’une touffe de poils s’agrippa aux épaules de sa
proie et lui ouvrit les veines d’un coup de dents. Les autres cerfs s’enfuirent ;
le jeune se mit à courir en décrivant un large cercle. Ayla et

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