Les refuges de pierre
Lanzadoni.
— J’espérais passer quelque temps avec eux, reprit
Jondalar. Je crois que nous ne les reverrons pas de sitôt.
— Je nourrissais le même espoir, dit Joharran. J’ai discuté
avec Dalanar de sa décision d’établir les Lanzadonii comme un groupe séparé. Ce
n’est pas uniquement parce qu’ils vivent loin d’ici. Il a quelques idées
intéressantes.
— Il en a toujours eu, commenta Marthona. Folara se mêla à
la conversation :
— Echozar et Joplaya n’ont aucun plaisir à se rendre au
camp principal car ils attirent tous les regards... des regards pas
spécialement amicaux.
— Ils sont peut-être très sensibles après les objections
formulées pendant les Matrimoniales, avança Proleva.
— Je les ai soigneusement considérées, ces objections,
marmonna la Première. Aucune ne tient. C’est Brukeval qui a commencé, mais tout
le monde connaît son problème. Quant à Marona, elle cherche simplement à créer
des ennuis aux Lanzadonii parce qu’ils sont apparentés à Jondalar et qu’elle
lui en veut toujours.
— Cette femme semble n’avoir rien d’autre à faire qu’entretenir
ses rancœurs, dit Proleva. Si elle avait un enfant, elle penserait peut-être à
autre chose.
— Je ne souhaiterais à aucun enfant de l’avoir pour mère,
déclara Salova.
— Doni semble partager ton sentiment, remarqua Ramara.
Marona n’a jamais été honorée, autant que nous sachions.
— Elle ne t’est pas apparentée ? demanda Folara. Vous
avez les mêmes cheveux blond clair.
— C’est une cousine éloignée.
— Proleva a raison, dit Marthona. Marona a besoin d’une
occupation, mais cela ne signifie pas qu’il lui faut un bébé. Elle pourrait
apprendre une activité ou se consacrer à quelque chose qui en vaille la peine.
Elle ne songerait plus à ennuyer les autres sous prétexte que sa vie n’est pas
comme elle l’avait rêvée. Chacun devrait exercer une activité, une chose qu’il
ait plaisir à faire, et à bien faire. Si Marona n’en trouve pas, elle
continuera à causer des ennuis pour attirer l’attention. Solaban émit une
réserve :
— Cela ne suffirait peut-être pas. Regardez Laramar, il a
une activité, un talent reconnu et même envié. Il fait un bon barma, et cela ne
l’empêche pas de créer des difficultés. Il soutient Brukeval dans son hostilité
à l’union de Joplaya et d’Echozar, et cela lui vaut aussi l’attention des Zelandonii.
Je l’ai entendu dire à des membres de la Cinquième Caverne que le foyer de
Jondalar ne devait pas figurer parmi les plus élevés, parce qu’il s’est uni à
une étrangère de rang inférieur. Je crois qu’il n’a toujours pas accepté qu’Ayla
n’ait pas été placée derrière lui pour l’enterrement de Shevonar. Il feint l’indifférence
mais je pense qu’il n’apprécie pas d’occuper le dernier rang de la Caverne.
— Alors, il devrait tenter quelque chose pour s’élever !
s’exclama Proleva avec colère. Comme de prendre soin des enfants de son foyer.
— Le foyer de Jondalar occupe exactement le rang qui lui
revient, déclara Marthona avec un infime sourire de satisfaction. La situation
était exceptionnelle, la décision a été prise par les chefs de la Zelandonia,
comme il se devait. Laramar n’a pas son mot à dire.
— C’est peut-être la chose à faire, estima la Première. Je
vais proposer à Dalanar de réunir la Zelandonia et les chefs pour discuter de l’union
de Joplaya et d’Echozar, poser le problème devant tout le monde et donner la
possibilité à ceux qui ont des objections d’exprimer leurs sentiments.
— Ce serait peut-être l’occasion pour Jondalar et Ayla de
parler de leur expérience avec les Têtes Plates... le Clan, comme elle les
appelle, dit Joharran. J’ai l’intention d’en discuter avec les autres chefs, de
toute façon.
— Nous pourrions aller lui en parler maintenant, proposa
Zelandoni. Je dois retourner à la hutte. J’ai un problème. Un membre de la
Zelandonia fait circuler des informations qui devraient rester confidentielles.
En partie des renseignements très personnels sur certains Zelandonii, en partie
des connaissances qui ne devraient pas sortir de la Zelandonia. Je dois trouver
qui, ou du moins arrêter les fuites.
Ayla avait écouté la conversation et continua à y réfléchir
lorsque les autres se levèrent et partirent dans diverses directions. Les Zelandonii
lui évoquaient un fleuve agité de courants
Weitere Kostenlose Bücher