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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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que nous célébrons certaines cérémonies afin d’honorer
les Esprits des animaux que nous tuons. C’est une façon d’honorer Doni. Nous
devons nous rappeler que la vie de ces créatures est sacrifiée afin que nous
puissions vivre, et nous devons en éprouver de la gratitude. Sinon, nous
courons le risque de trop nous endurcir, et cela pourrait se retourner contre
nous.
    « Nous devons toujours exprimer notre gratitude pour ce que
nous prenons ; nous devons aussi honorer les Esprits des arbres, des
plantes et des autres nourritures qui poussent. Nous devons traiter avec
respect tous les Dons de la Mère. Si nous ne le faisons pas, Elle pourrait se
fâcher et reprendre la vie qu’Elle nous a donnée. Si nous oublions un jour
notre Grande Terre Mère, Elle ne pourvoira plus à nos besoins. Si Elle décide
de tourner le dos à Ses enfants, nous n’aurons plus d’endroit où vivre.
    — Zelandoni, tu me rappelles Creb de maintes façons. Il
était bon et je l’aimais, mais surtout, il comprenait les gens. Je pouvais
toujours compter sur lui. J’espère que je ne t’offense pas, je n’en avais pas l’intention.
    La doniate sourit.
    — Je ne suis pas offensée. Je voudrais l’avoir connu, au
contraire. Et tu peux toujours compter sur moi, j’espère que tu le sais, Ayla.
    La compagne de Jondalar repensa à sa conversation avec la
Première en s’apprêtant à préparer la terre rouge. Lorsqu’elle entreprit le dur
labeur consistant à écraser les morceaux de minerai de fer avec sa pierre
ronde, elle s’efforça de se concentrer sur sa tâche pour oublier l’incident
avec Brukeval. L’effort contribua à diminuer sa tension nerveuse, mais le
caractère répétitif du travail lui laissait l’esprit libre, et Zelandoni lui
avait donné à réfléchir.
    Elle a raison, se dit-elle. Je me suis fait un ennemi de
Brukeval. Qu’y puis-je, maintenant ? Pas un instant elle n’avait songé à
mentir en déclarant qu’elle ne pensait pas qu’il avait l’aspect d’un homme du
Clan. C’eût été faux. Elle était convaincue qu’il était un esprit mêlé. Ayla
songea à la grand-mère de Brukeval, la femme qui s’était perdue. A son retour,
elle avait raconté qu’elle avait été attaquée par des animaux, mais ces animaux
ne pouvaient être que ceux qu’elle appelait Têtes Plates. Comment aurait-elle
survécu si longtemps si elle n’avait pas été recueillie par eux ? S’ils l’avaient
recueillie et nourrie, ils avaient forcément exigé d’elle qu’elle travaille,
comme leurs propres femmes. Et tout homme du Clan s’était alors senti autorisé
à user d’elle pour assouvir ses désirs. Si elle avait résisté, l’un d’eux l’avait
peut-être forcée, comme Broud. Il était impensable qu’une femme du Clan
résiste. Ils l’auraient remise à sa place.
    Ayla tenta d’imaginer la réaction d’une femme née Zelandonii dans
une telle situation. Pour les Zelandonii, le Don des Plaisirs venait de la
Grande Terre Mère, il ne devait jamais être imposé. Il devait être partagé,
mais uniquement quand l’homme et la femme le souhaitaient. La grand-mère de
Brukeval s’était sans doute sentie agressée. Comment réagit-on lorsqu’on est
assaillie par un être que l’on considère comme un animal ? Lorsqu’on est
forcée de partager le Don avec une telle créature ? Cette violence avait-elle
affecté l’esprit de la grand-mère de Brukeval ? Peut-être. Les femmes Zelandonii
n’avaient pas l’habitude de recevoir des ordres. Elles étaient indépendantes,
aussi indépendantes que les hommes.
    Ayla cessa de moudre l’ocre rouge. Un homme du Clan avait forcé
la grand-mère de Brukeval à s’accoupler avec lui, puisqu’elle était enceinte à
son retour. C’était ce qui avait fait naître la vie en elle et amené la
naissance de la mère de Brukeval. Elle était faible, disait Jondalar. Rydag lui
aussi l’était. Peut-être y avait-il quelque chose dans les mélanges qui causait
la faiblesse des rejetons.
    Durc n’était pas faible, pourtant, et Echozar non plus. Ni les S’Armunaï.
Ils n’étaient pas faibles et beaucoup d’entre eux avaient l’aspect du Clan.
Peut-être les faibles mouraient-ils jeunes, comme Rydag ; peut-être seuls
les forts survivaient-ils. Se pouvait-il que le peuple des S’Armunaï fût le
résultat d’un mélange qui avait commencé longtemps auparavant ? Les
mélanges ne les préoccupaient pas beaucoup, peut-être parce qu’ils en

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