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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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s’attendait
pas à les y rencontrer au milieu de la journée ; elle vérifia qu’ils
avaient de l’eau. En hiver, quand il gelait pendant de longues périodes, elle
faisait fondre de la neige pour eux, même si les autres chevaux se
débrouillaient seuls pour trouver de l’eau. Elle fit tomber quelques pommes
dans la mangeoire puis alla au bord de la terrasse et regarda la Rivière bordée
d’arbres et de broussailles. Comme elle n’apercevait pas les chevaux, elle émit
le sifflement auquel ils étaient habitués à répondre. Elle ne dut pas attendre
longtemps pour voir Whinney escalader le sentier abrupt, suivie de Rapide. Loup
frotta son museau contre le chanfrein de la jument quand elle parvint à la
terrasse ; Rapide le salua d’un hennissement auquel il répondit par un
jappement enjoué.
    Confrontée à des preuves aussi patentes du pouvoir d’Ayla sur
ces animaux, Marthona avait encore peine à y croire. Elle s’était accoutumée à
Loup, qui passait une grande partie de son temps à la Caverne et répondait à
ses caresses. Les chevaux étaient plus ombrageux, moins amicaux, plus
farouches, et ressemblaient davantage aux chevaux sauvages qu’elle chassait
autrefois.
    En les menant à l’abri, Ayla leur parla avec les sons que
Marthona l’avait entendue utiliser quand elle les étrillait. La langue des
chevaux, pensa la mère de Jondalar. La jeune femme leur tendit des pommes qu’ils
mangèrent dans sa main tandis qu’elle continuait à s’adresser à eux, à sa
manière étrange. Marthona essaya de distinguer les sons que prononçait Ayla. Ce
n’est pas tout à fait une langue, se dit-elle, bien que cela sonne un peu comme
certains mots qu’Ayla a employés quand elle nous a fait une démonstration du
langage des Têtes Plates.
    — Tu as un gros ventre, Whinney, disait Ayla en tapotant la
panse de la jument. Comme moi. Tu mettras bas au printemps, quand le temps se
sera un peu réchauffé. D’ici là, j’aurai certainement eu mon bébé. J’aimerais
aller me promener sur ton dos mais ma grossesse est trop avancée, je crois.
Zelandoni dit que ce ne serait pas bon pour le bébé. Je me sens bien mais je ne
veux pas prendre de risques. Quant à toi, Rapide, Jondalar te montera à son
retour.
    C’était ce qu’elle voulait dire aux chevaux, ce qu’elle leur
disait dans sa tête, et pourtant la combinaison de signes, de mots du Clan et d’autres
sons de cette langue personnelle n’aurait pas été traduite en ces termes... si
quelqu’un avait pu la traduire. C’était sans importance. Les chevaux
comprenaient la voix bienveillante, les caresses, ainsi que certains sons et
signes.
    L’hiver arriva sans prévenir. Tard dans l’après-midi, de
petits flocons blancs se mirent à tomber, puis ils grossirent et, le soir, un
blizzard tourbillonnant s’abattit sur la Caverne. Tous poussèrent un soupir de
soulagement quand les chasseurs partis le matin regagnèrent l’abri avant la
nuit, bredouilles mais sains et saufs.
    — Joharran a décidé de faire demi-tour lorsqu’il a vu les
mammouths remonter vers le nord, expliqua Jondalar après avoir salué Ayla. Tu
connais le dicton : « Ne pas marcher encore quand le mammouth va vers
le nord. » Cela annonce la neige. Ils vont dans le Nord, là où il fait
plus froid mais plus sec, où la neige ne s’accumule pas en couches aussi épaisses
qu’ici. Ils s’embourbent dans la neige profonde et humide. Joharran n’a pas
voulu courir de risques mais ces nuages noirs sont apparus si vite que même les
mammouths ont dû se retrouver pris dans le blizzard. Le vent a tourné au nord,
la neige s’est mise à tomber si dru qu’on y voyait à peine. On enfonce déjà
jusqu’aux genoux, dehors. Nous avons dû mettre les chausses à neige pour
rentrer.
    Le blizzard souffla toute la nuit, le lendemain et la nuit
suivante. On ne voyait rien hormis le rideau blanc ondulant, pas même l’autre
berge de la Rivière. Ayla était contente que le surplomb protecteur de la
Caverne s’étendît jusqu’à l’abri des chevaux. La première nuit, elle s’était
inquiétée car elle ne savait pas si les animaux avaient réussi à rentrer avant
que la neige devienne trop épaisse. S’ils avaient trouvé un autre abri, ils
risquaient d’être coupés de la Caverne et de demeurer prisonniers du manteau
blanc.
    La jeune femme avait été rassurée d’entendre un hennissement
lorsqu’elle s’était approchée de leur abri, le lendemain matin, et

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