Les refuges de pierre
avaient l’habitude.
Ils ressemblaient aux Autres mais présentaient certaines caractéristiques du
Clan.
Était-ce pour cette raison que le compagnon d’Attaroa avait
essayé de dominer les femmes avant qu’elles le tuent ? L’attitude des
hommes du Clan à l’égard des femmes avait-elle été transmise en même temps que
certains de leurs traits physiques ? Il existait cependant beaucoup d’aspects
positifs chez les S’Armunaï. Bodoa la S’Armuna avait découvert comment
transformer en pierre l’argile d’une rivière en la chauffant, et son acolyte
était un habile sculpteur. Quant à Echozar, il était à part. Comme les Zelandonii,
les Lanzadonii pensaient que c’était le mélange d’esprits qui lui donnait les
caractéristiques des deux peuples, mais sa mère avait été agressée par un homme
des Autres.
Ayla se remit à écraser la terre rouge. Quelle ironie !
pensa-t-elle. Brukeval hait ceux qui ont fait germer la vie dont il est issu.
Ce sont les hommes qui font naître la vie à l’intérieur des femmes, j’en suis
sûre. Pas étonnant que la Caverne des S’Armunaï ait été en passe de disparaître
quand Attaroa se trouvait à sa tête. Elle ne pouvait pas amener les esprits des
femmes à se mêler pour créer la vie. Seules les femmes qui rendaient visite aux
hommes, en cachette, la nuit, avaient des bébés.
Ayla songea à la vie qui croissait en elle. Le bébé serait
autant à Jondalar qu’à elle. Cela avait commencé quand ils avaient quitté le
glacier, elle en était certaine. Elle n’avait pas préparé son infusion
spéciale, celle qui avait empêché la vie de germer en elle pendant leur long
Voyage. La dernière fois qu’elle avait saigné, c’était peu avant que Jondalar
et elle entament la traversée du glacier. Elle n’avait presque pas eu de
nausées, cette fois, contrairement à l’époque où elle était enceinte de Durc.
Les mélanges infligeaient apparemment plus de difficultés aux mères, ainsi qu’à
certains bébés. Cette fois, elle se sentait bien la plupart du temps.
Aurait-elle une fille ou un garçon ? Et Whinney aurait-elle un poulain ou
une pouliche ?
37
La Neuvième Caverne construisit un abri pour les chevaux sous
le surplomb rocheux, dans la partie sud moins fréquentée de la terrasse, près
du pont menant à En-Aval. Ayla avait demandé à Joharran si quelqu’un s’opposait
à ce que Jondalar et elle installent un enclos pour les animaux. Elle avait
envisagé une construction sommaire qui les protégerait simplement de la pluie
et de la neige. Mais, à la réunion que Joharran avait convoquée pour consulter
les Zelandonii, tous décidèrent de s’y mettre et de bâtir un véritable abri
pour les chevaux, avec des murets de pierre surmontés de panneaux arrêtant le
vent. Il n’y avait cependant pas de rideau à l’entrée ni de barrière pour
fermer.
Les animaux avaient toujours été libres d’aller et venir à leur
gré. Whinney avait partagé la grotte d’Ayla dans la vallée, les chevaux s’étaient
habitués à l’appentis que les membres du Camp du Lion avaient construit pour
eux contre leur longue hutte. Une fois qu’Ayla eut montré l’abri à la jument et
à l’étalon et qu’elle leur eut donné du foin, de l’avoine et de l’eau, ils
parurent comprendre que l’endroit leur était destiné. Du moins, ils y
retournèrent souvent, passant par le chemin plus direct qui partait du bord de
la Rivière. Ils utilisaient rarement le sentier qui traversait la partie
fréquentée de la terrasse, devant les habitations, à moins qu’Ayla ne les
conduisît elle-même.
Une fois l’abri construit, Ayla et Jondalar décidèrent de
fabriquer une auge en utilisant la technique avec laquelle les Sharamudoï faisaient
leurs boîtes rainurées. Cela leur demanda plusieurs jours, encore qu’il y eût
beaucoup de Zelandonii pour les aider, et plus encore pour les observer. Ils
durent d’abord trouver l’arbre adéquat et portèrent leur choix sur un grand pin
qui poussait au milieu d’un épais bosquet. La proximité des autres arbres
obligeait chaque pin à atteindre une haute taille pour recevoir la lumière du
soleil et diminuait le nombre des branches basses, ce qui évitait les nœuds.
Ils durent abattre l’arbre avec des haches de silex qui ne
tranchaient pas le bois en profondeur et détachaient de minces éclats.
Une fois l’abattage terminé, la souche donnait l’impression d’avoir
été grignotée par des
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