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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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avait poussé
un soupir de soulagement en découvrant les deux chevaux. Pourtant elle les
avait sentis nerveux : ils n’avaient pas l’habitude d’une telle quantité
de neige. Ayla avait résolu de rester un moment avec eux, de les peigner avec
des capitules de cardère, ce qui d’ordinaire les réconfortait.
    Que font les autres chevaux ? s’était-elle demandé en les
étrillant. Migrent-ils vers les régions plus froides et plus sèches du Nord, où
la neige, moins épaisse, ne recouvre pas l’herbe séchée qui leur sert de
nourriture l’hiver ? Elle se félicitait d’avoir prévu des réserves d’herbe
en plus du grain habituel. C’était Jondalar qui en avait eu l’idée. Il savait
que la couche de neige serait épaisse, Ayla non. Elle n’était plus certaine que
cela suffirait. Les chevaux étaient accoutumés au froid, elle ne s’inquiétait
pas pour cela, leur pelage s’était épaissi et allongé, leur corps robuste et
trapu était protégé par un duvet lui-même recouvert de longs poils, mais
auraient-ils assez de foin ?
    Dans la région où vivait le peuple de Jondalar, l’hiver était
froid et humide, caractérisé par une neige lourde qui formait une couche dense.
Ayla n’avait pas vu autant de neige depuis qu’elle avait quitté le Clan. Elle s’était
habituée aux steppes de lœss sèches et gelées qui absorbaient l’humidité de l’atmosphère,
plus à l’intérieur des terres, dans sa vallée et sur le territoire des
chasseurs de mammouths. Ici, le climat était soumis aux influences maritimes
des Grandes Eaux de l’Ouest. L’hiver, plus neigeux, rappelait un peu celui de l’endroit
où elle avait grandi, la pointe montagneuse d’une péninsule s’avançant dans une
mer intérieure, loin à l’est.
    La neige entassée au bord de la corniche formait une barrière
qui brillait la nuit dans les reflets dorés des feux allumés sous le surplomb.
Ayla comprenait maintenant pourquoi les Zelandonii avaient planté de gros
poteaux pour soutenir les cadres tendus de peaux qui protégeaient le passage
menant à l’enclos extérieur, utilisé en hiver à la place des fosses.
    Le deuxième jour après le début du blizzard, Ayla découvrit en s’éveillant
le visage souriant de Jondalar, qui, agenouillé près de la plate-forme de
couchage, la secouait doucement. Il avait les joues rouges de froid, et des
flocons s’accrochaient encore à ses lourds vêtements d’extérieur. Il lui tendit
une infusion chaude en disant :
    — Debout, paresseuse. Je me souviens d’un temps où tu te
levais longtemps avant moi. Il reste encore à manger. Il s’est arrêté de
neiger. Habille-toi chaudement et viens dehors. Tu devrais peut-être mettre le
sous-vêtement que t’ont offert Marona et ses amies.
    Ayla se redressa, but une gorgée.
    — Tu es déjà sorti ? marmonna-t-elle. On dirait que j’ai
besoin de davantage de sommeil, ces temps-ci.
    Résistant à son envie de trop la presser, il attendit qu’elle se
débarbouille, qu’elle avale rapidement le repas du matin et commence à se
vêtir.
    — Je n’arrive pas à fermer le pantalon sur mon ventre, se
plaignit-elle. Et le haut n’ira jamais. Tu es sûr que tu veux que je porte
ça ? Je risque de l’élargir.
    — Le pantalon est indispensable. Tant pis si tu ne peux pas
le fermer complètement, tu porteras d’autres vêtements par-dessus, de toute
façon. Tiens, voilà tes bottes. Où est ta veste à capuche ?
    En sortant de l’abri, Ayla vit qu’un soleil radieux éclairait la
corniche. D’autres Zelandonii s’étaient levés tôt : le sentier de la
Rivière des Bois avait été déneigé et l’on avait répandu du gravier sur la
pente pour la rendre moins glissante. De chaque côté, la neige montait à hauteur
de poitrine, mais, quand Ayla regarda au-dehors, pardessus les congères, elle
eut le souffle coupé.
    La vue était transformée. Le manteau blanc avait adouci les
contours du paysage et le ciel semblait plus bleu par contraste avec ce blanc
si éclatant qu’il faisait mal aux yeux. Le froid plus vif rendait la neige
craquante sous les pieds d’Ayla. Elle repéra plusieurs personnes dans la
plaine, de l’autre côté de la Rivière.
    — Fais attention en descendant, cela peut être dangereux, l’avertit
Jondalar. Donne-moi la main.
    Parvenus en bas, ils traversèrent le cours d’eau gelé et se
dirigèrent vers les silhouettes qui leur adressaient des signes et avançaient à
leur

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