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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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cas de mort, on plaçait le corps
dans les couloirs froids de certaines grottes, où il resterait jusqu’au
printemps puisque la neige et le froid empêchaient de l’enterrer. Quelquefois – rarement – on
l’y laissait à titre définitif.
    Il y avait aussi des naissances. Le solstice d’hiver étant
passé, Zelandoni avait montré à Ayla la position où le soleil se couchait le
plus à gauche sur l’horizon, position qui demeurait la même quelques jours
avant que l’astre se déplace imperceptiblement vers la droite. La Caverne avait
organisé un festin, une cérémonie et une fête pour marquer ce tournant de l’année
et égayer la monotonie des journées d’hiver.
    A dater de ce jour, le soleil couchant continuerait à glisser
chaque jour vers la droite jusqu’au solstice d’été, où il parviendrait à son
extrême, position qu’il garderait quelques jours. La position intermédiaire
marquait les équinoxes, début du printemps à l’aller, début de l’automne au
retour. Zelandoni indiqua un creux entre les collines, à l’horizon, qui
correspondait à cette période.
    Au cœur de l’hiver, l’époque la plus froide, la plus dure de l’année,
la neige n’invitait plus à de joyeuses promenades. Même les brèves sorties pour
aller chercher de la viande gelée ou rapporter du bois constituaient une épreuve.
Les cairns surmontant les caches et les fosses froides gelaient souvent, et il
fallait alors les disloquer. Les fruits et légumes avaient été transférés
depuis longtemps au fond de l’abri, dans des fosses tapissées de pierres, mais
il fallait un œil vigilant et de nombreux pièges pour empêcher les animaux d’en
prélever une trop grosse part. Les rongeurs, en particulier, vivaient du
travail des hommes et réussissaient toujours à partager leur grotte.
    Les enfants jouaient à jeter des pierres à ces petites créatures
agiles et les adultes les y encourageaient. Non seulement ce jeu contribuait à
la lutte permanente contre les nuisibles mais il développait l’adresse dont les
enfants auraient besoin plus tard pour devenir de bons chasseurs. Ayla se mit à
utiliser sa fronde dans la Caverne, et avant longtemps elle apprit aux jeunes à
se servir de son arme préférée. Loup se révéla aussi un atout précieux pour
maintenir à un niveau bas la population de rongeurs.
    Les fosses extérieures semblaient moins touchées et on y gardait
les vivres au frais le plus longtemps possible. Quand le gel menaçait d’en
détruire la qualité, on les rentrait dans l’abri. Une fois gelés, les légumes n’étaient
plus consommés qu’après cuisson, comme la plupart des aliments séchés.
    Ayla était passée par une période où elle débordait d’énergie,
puis elle s’était sentie de plus en plus lourde, mal à l’aise, sombrant dans
des crises de larmes qui consternaient Jondalar. Le bébé remuant la réveillait
parfois la nuit. A l’approche du terme, sa peur croissait, mais ces derniers
temps elle devenait si impatiente d’avoir son bébé qu’elle était prête à
affronter l’accouchement.
    Certaine que c’était pour bientôt, Zelandoni lui avait
déclaré :
    — La Grande Terre Mère, dans sa sagesse, a rendu délibérément
les derniers jours de la grossesse très inconfortables afin que les femmes
surmontent leur peur d’accoucher dans le seul but d’en avoir terminé.
    Ayla avait fini de ranger une fois de plus les affaires du bébé
et le reste de son habitation. Elle décida de préparer un bon repas à Jondalar
et l’envoya chercher les légumes et la viande dont elle avait besoin. Quand il
revint, elle n’avait pas bougé, et son visage avait adopté une expression
étrange, mélange de joie et de frayeur.
    — Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il en posant son
panier.
    — Je crois que le bébé est prêt à naître.
    — Là, tout de suite ? Allonge-toi, je vais chercher
Zelandoni. Ma mère aussi, peut-être. Ne fais rien avant que je revienne avec
Zelandoni, ajouta-t-il, soudain inquiet.
    — Non, pas tout de suite. Calme-toi, Jondalar. Il ne
viendra pas avant un moment. Attendons d’être sûrs avant d’appeler Zelandoni.
    Elle prit les légumes, les porta près du foyer, commença à les
tirer du panier.
    — Laisse-moi m’en occuper, conseilla Jondalar. Repose-toi,
plutôt. Tu ne veux vraiment pas que j’aille chercher Zelandoni ?
    — Jondalar, tu as déjà vu des bébés naître, non ? Tu n’as
pas à

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