Les refuges de pierre
croître avec le renouveau. Les chevaux
parvenaient à se remplir l’estomac mais les grains et le foin qu’Ayla leur
donnait les maintenaient en bonne santé.
Loup sortait plus souvent que Whinney et Rapide. La saison, si
dure pour les herbivores, était souvent une aubaine pour les carnassiers. Il s’aventurait
loin, restait parfois parti toute la journée puis revenait passer la nuit sur
la pile de vieux vêtements d’Ayla. Elle l’avait installé près de la plate-forme
de couchage et se tracassait chaque soir jusqu’à ce qu’il rentre, parfois très
tard. Certains jours, il ne sortait pas du tout et demeurait près d’elle,
sommeillant ou jouant avec des enfants.
Le temps libre des membres de la Caverne pendant l’oisiveté
relative des mois d’hiver était consacré aux activités personnelles de chacun.
Si les Zelandonii allaient encore parfois à la chasse, recherchant plus
particulièrement le renne pour les riches réserves de graisse que cet animal
adapté au froid emmagasinait jusque dans ses os, ils possédaient assez de
vivres pour subsister, assez de bois qui leur tiendrait chaud, les éclairerait
et cuirait leurs aliments. Pendant toute l’année, ils mettaient de côté les
matériaux dont ils auraient besoin pour les travaux d’hiver. C’était le moment
de traiter les peaux, de les assouplir, de les teindre, de les polir pour les
rendre luisantes et imperméables, de fabriquer des vêtements, de les orner de
perles et de broderies. C’était aussi le moment d’apprendre une nouvelle
activité ou de cultiver un talent.
Ayla était fascinée par le tissage. Les poils perdus par les
animaux muant au printemps étaient ramassés sur le sol ou décrochés des
buissons épineux et gardés jusqu’à l’hiver. Il y avait toute une variété de
laines, du mouflon au bouquetin. Le duvet qui poussait chaque automne sous les
poils extérieurs d’animaux comme le mammouth, le rhinocéros et le bœuf musqué
était très apprécié en raison de sa douceur. Le pelage permanent, plus long et
plus rêche, était récupéré une fois l’animal abattu, par exemple les poils
extérieurs des animaux laineux et les longues queues des chevaux. Les Zelandonii
utilisaient aussi les fibres de nombreuses espèces végétales, transformées en
cordes et en fils qu’ils pouvaient laisser bruts ou teindre puis feutrer ou
tisser afin d’en faire des vêtements ou des nattes, des tapis à accrocher pour
arrêter les courants d’air et couvrir les parois rocheuses.
Ils évidaient des blocs de bois afin d’obtenir des bols, les
polissaient, les peignaient, les gravaient ; ils tissaient des paniers de
toutes formes et de toutes dimensions. Ils fabriquaient des bijoux avec des
perles en ivoire, des dents d’animaux, des coquillages et des pierres
exceptionnelles. L’os, le bois d’andouiller, la corne et l’ivoire étaient
métamorphosés en écuelles et en plats, en manches de couteau, en pointes de
sagaie, en tire-fil, en une quantité d’autres outils, ustensiles et objets
décoratifs. Avec un grand souci du détail, les Zelandonii gravaient des
représentations d’animaux pour décorer des objets sculptés dans n’importe quel
matériau, bois ou os, ivoire ou pierre. Ils créaient aussi des figurines de
femme, les donii. Même les parois de l’abri étaient gravées et peintes.
L’hiver était aussi la saison où les Zelandonii fabriquaient des
instruments de musique et en jouaient, notamment des percussions et des flûtes.
Ils dansaient, chantaient, contaient des histoires. Certains pratiquaient la
lutte ou le tir sur cible ; beaucoup s’adonnaient à des jeux de toutes
sortes sur lesquels ils pariaient.
Les jeunes apprenaient certains tours de main indispensables et
ceux qui montraient une aptitude ou un penchant pour une activité particulière
trouvaient toujours quelqu’un pour leur servir de maître. Un sentier fréquenté
reliait la Neuvième Caverne à En-Aval, et un grand nombre des artisans qui
venaient de leur abri pour y travailler passaient quelques nuits, à la Caverne.
Zelandoni enseignait les mots à compter à ceux qui le
souhaitaient, ainsi que les Histoires et Légendes, mais elle avait rarement du
temps de reste. Les Zelandonii attrapaient des rhumes, ils avaient mal à la
tête, aux oreilles, au ventre, aux dents. Les douleurs de l’arthrite et des
rhumatismes étaient toujours plus vives pendant la saison froide, et il
existait d’autres maladies, plus graves. En
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