Les refuges de pierre
lance plus loin et plus
vite, c’est incroyable. Ayla est plus précise, moi je lance un peu plus loin,
mais n’importe qui peut toucher un animal à une distance deux ou trois fois
plus grande qu’en lançant une sagaie à la main.
— J’aimerais voir ça ! Joharran veut organiser une
chasse prochainement pour augmenter les réserves de vivres destinées à la
Réunion d’Été. Ce serait l’occasion de faire la démonstration de cette nouvelle
arme.
Se tournant vers Ayla, Manvelar ajouta :
— Vous participerez tous deux à la chasse ?
— Je l’espère, répondit la jeune femme. (Elle avala une
bouchée puis regarda les deux hommes.) J’ai une question. Pourquoi les Cavernes
sont-elles appelées de cette façon ? Leurs numéros ont-ils une
signification ?
— Les Cavernes les plus anciennes ont les numéros les plus
bas, expliqua Jondalar. Elles ont été fondées en premier. La Troisième avant la
Neuvième, la Neuvième avant la Onzième ou la Quatorzième. Il n’y a plus de
Première Caverne. La plus ancienne est la Deuxième Caverne des Zelandonii, qui
se trouve non loin d’ici. Vient ensuite celle de Manvelar, qui a été fondée par
les Premiers.
— Quand tu m’as appris les mots pour compter, Jondalar, tu
les récitais toujours dans un certain ordre, remarqua Ayla. Ici, c’est la
Neuvième Caverne, et la tienne est la Troisième, Manvelar. Où sont les membres
des Cavernes fondées entre les deux ?
L’homme aux cheveux gris sourit. Ayla avait choisi la bonne
personne pour poser des questions sur les Zelandonii. Depuis longtemps, il se
passionnait pour l’histoire de son peuple et avait recueilli une masse d’informations
auprès de divers membres de la Zelandonia, de conteurs itinérants et de gens
qui avaient entendu des histoires transmises de génération en génération. Les
membres de la Zelandonia, y compris Zelandoni elle-même, faisaient parfois
appel à ses connaissances.
— Pendant les années écoulées depuis que les Premiers ont
établi les Cavernes Fondatrices, beaucoup de choses ont changé, expliqua
Manvelar. Des hommes sont partis ou ont trouvé une compagne ailleurs. Certaines
Cavernes se sont réduites, d’autres se sont développées.
— Comme la Neuvième, certaines ont pris des dimensions
inhabituelles, ajouta Jondalar. Manvelar poursuivit :
— Les Histoires font état de maladies qui ont parfois causé
de nombreuses morts, et de mauvaises années où des Cavernes ont connu la
famine. Quand elles comptaient trop peu de membres, deux d’entre elles ou
davantage s’unissaient. La Caverne née de la fusion prenait souvent le numéro
le plus bas mais pas toujours. Quand elles devenaient trop nombreuses pour leur
abri, elles se scindaient pour former une nouvelle Caverne, souvent proche.
Voilà longtemps, un groupe de la Deuxième Caverne est allé s’établir de l’autre
côté de sa vallée. Il a choisi le nom de Septième Caverne parce que, à l’époque,
il existait une Troisième, une Quatrième, une Cinquième et une Sixième Caverne.
Aujourd’hui, il y a encore une Troisième, bien sûr, et une Cinquième, plus au
nord, mais la Quatrième et la Sixième ont disparu.
Ravie d’en savoir plus sur les Zelandonii, Ayla eut un sourire
reconnaissant. Ils continuèrent un moment leur repas en silence puis elle
songea à une autre question :
— Toutes les Cavernes sont connues pour un talent, comme la
pêche, la chasse ou la fabrication de radeaux ?
— La plupart, répondit Jondalar.
— La Neuvième est réputée pour quoi ?
Manvelar devança Jondalar :
— Pour ses artistes et ses artisans. Toutes les Cavernes
ont des artisans habiles mais la Neuvième possède les meilleurs. C’est en
partie pour cette raison qu’elle compte tant de membres. Leur nombre croît avec
les enfants que les femmes mettent au monde, bien sûr, mais tous ceux qui
souhaitent recevoir la meilleure formation dans un domaine artisanal, de la
sculpture à la fabrication d’outils, rejoignent la Neuvième Caverne.
— C’est surtout à cause d’En-Aval, intervint Jondalar.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Ayla.
— L’abri le plus proche en aval d’ici. Il n’accueille pas
une Caverne organisée, comme le nombre de gens qui le fréquentent pourraient le
faire croire. C’est l’endroit où des hommes et des femmes vont travailler sur
leur projet, en parler à d’autres personnes. Je t’y conduirai... peut-être
après cette
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