Les reliques sacrées d'Hitler
de lâEurope, ce quâaucun historien dâart digne de ce nom ne pourrait tolérer.
Horn ignorait si lâintérêt que Patton portait à la collection du Saint Empire risquait dâinfluer sur son enquête, mais, à présent, il comprenait mieux pourquoi son rapport de Camp Namur avait remonté aussi rapidement les échelons de la chaîne de commandement. Comme Hitler et Napoléon avant lui, Patton voulait garder les trésors pour lui.
« Que vas-tu faire maintenant ? » demanda Rosenthal après sâêtre une nouvelle fois proclamé vainqueur dans leur duel sans fin aux échecs.
Horn avait déjà commencé à imaginer son plan dâaction. Il avait deux pistes logiques à suivre pour retrouver le trésor disparu. Il pouvait continuer à enquêter sur les opérations secrètes dâHimmler dans son château forteresse de Wewelsburg, et en même temps exploiter lâénorme quantité de renseignements que les Alliés avaient rassemblée sur les subordonnés dâHitler. Dâautant que parmi eux se trouvaient justement les hommes auxquels Rosenthal avait fait allusion dans sa première conversation avec Horn au sujet des objets disparus. Le contre-espionnage avait capturé plusieurs officiers occupant de hautes fonctions dans le RSHA et sâen servait avec succès pour traquer les mouvements de lâor nazi et autres trésors. Dâaprès ce que Rosenthal avait découvert grâce à des collègues enquêteurs, câétaient ces mêmes officiers qui avaient propagé la rumeur selon laquelle les joyaux de la Couronne avaient été immergés dans le lac Zell.
Rosenthal supposait par avance que les archives quâils devraient consulter concerneraient Ernst Kaltenbrunner, qui avait navigué au sein du haut commandement nazi avec une facilité déconcertante. Il était probablement plus au courant des faits et gestes dâHimmler quâHitler lui-même. Le CIC avait réuni vingt classeurs de dépositions, de dossiers et de comptes rendus dâinterrogatoires consacrés à lâancien commandant du RSHA, dont, dâaprès Rosenthal, un au moins devait faire allusion aux joyaux de la Couronne.
Toutefois, obtenir lâaccès au saint des saints du CIC ne serait pas facile. Branche dâinvestigation éminemment secrète des services de renseignements de lâarmée, le CIC permettait rarement lâaccès à ses archives à des officiers de lâextérieur. Mason Hammond lui-même, au grand quartier général à Francfort, nâaurait peut-être même pas le bras assez long pour ouvrir les portes de lâagence dâespionnage afin que Horn, un simple officier MFAA, puisse consulter ses dossiers. La question devrait être abordée officieusement, entre officiers du renseignement. Rosenthal avait rendu beaucoup de services au CIC, surtout en traduisant des documents, et il pourrait leur demander un service en échange.
« Fais ce que tu peux », lui dit Horn.
Rosenthal était prêt à tout mettre en Åuvre, y compris donner à son contact au CIC une caisse dâalcool provenant du fond de leur placard fermé à clé. Lâhomme essaierait dâobtenir que Horn, accompagné de Rosenthal, puisse se rendre au quartier général du CIC dâici deux jours, où, ensemble, ils pourraient passer les dossiers en revue. Entretemps, Horn, à lâincitation de Troche, irait avec le deuxième classe Dollar à Wewelsburg pour voir ce quâon pourrait trouver au château dâHimmler.
Horn en fit part à Mason Hammond quand il appela Francfort le lendemain pour rendre compte de lâavancement de son enquête à Nuremberg. Hammond fut peut-être surpris par la décision de Horn de visiter le château, mais il nâen dit rien. Dâaprès le commandant, la forteresse dâHimmler nâétait pas connue pour avoir abrité des quantités dâobjets pillés comme le Karinhall de Göring. Hammond avait cependant reçu un rapport disant que le Reichsführer-SS y conservait des reproductions dâau moins un des joyaux de la Couronne. Il promit de téléphoner pour prévenir lâofficier MFAA responsable des lieux, le commandant Sydney Markham de
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