Les reliques sacrées d'Hitler
lâarmée britannique, stationné non loin à Büren, de la visite de Horn. Hammond ajouta que Markham avait rédigé un rapport quâil avait trouvé aussi intrigant que celui que Horn avait écrit à Namur. Markham lui en remettrait certainement un exemplaire et en discuterait avec le lieutenant.
Restaient encore les dispositions à prendre pour Schmeissner et Fries. Les deux conseillers nâétaient pas au-dessus de tout soupçon. Ils nâavaient pas dit tout ce quâils savaient quand le bunker avait été ouvert pour la première fois, et, malgré la confiance que leur faisait le gouverneur Fuller, ils avaient été et étaient peut-être encore des nazis convaincus. Et ils nâétaient certainement pas les seuls parmi les collaborateurs des troupes dâoccupation de Nuremberg.
« Dois-je les faire arrêter ? demanda Horn. Ils devraient au moins être retenus pour un complément dâinterrogatoire et relevés de leurs fonctions. »
Hammond laissait Horn agir comme il lâentendait, mais il conseillait au lieutenant de faire attention où il mettait les pieds. Outre les répercussions politiques qui en résulteraient certainement, arrêter les conseillers mettrait certainement un terme à toute future coopération à lâenquête de leur part. Ils en savaient certainement beaucoup plus que ce quâils avaient déjà révélé. Comme Horn lui-même aimait à le répéter : « Mieux vaut attraper le gros poisson avant de prendre la petite friture. »
Maintenant quâil avait fait le point avec Hammond, Horn était prêt à sâattaquer à lâétape suivante de son enquête. Il nâavait plus quâà aller chercher son courrier pendant que Dollar faisait le plein de la jeep et vérifiait le trajet jusquâà Büren en passant par la forêt de Teutoburg.
àla grande déception du lieutenant, il nây avait toujours aucune nouvelle de son frère et de sa sÅur à Heidelberg, pas plus que de sa mère et de sa demi-sÅur qui vivaient à Iéna en zone soviétique. Les seules nouvelles de la famille étaient arrivées sous la forme dâune grosse enveloppe oblitérée à Chicago en provenance de sa femme. Curieusement, alors quâil recevait encore des cartes postales remontant à plusieurs mois quâon lui avait fait suivre de Belgique et de France, ses papiers concernant son divorce lui étaient parvenus en moins dâune semaine.
Le document était bref et sans surprises. La bonne nouvelle était que sa reine de beauté de Lake Forest avait respecté sa promesse de lui laisser leur maison de Point Richmond. Il ne la retrouverait pas quand il en aurait assez de vouloir résoudre les problèmes de son pays natal. Il reviendrait dans sa propre maison. Elle resterait à Chicago. Horn trouvait cela positif ; il serait dâautant plus facile pour chacun de prendre un nouveau départ.
Horn lut le document deux fois, apposa sa signature et le glissa dans lâenveloppe prévue pour le renvoi pour que Rosenthal la mette à la poste. Il en éprouva un sentiment de soulagement inattendu. Hormis son souhait de retourner un jour à Berkeley, il nâavait plus aucune obligation urgente en Amérique et pouvait rester en Allemagne aussi longtemps quâil le voulait. Il pourrait dâailleurs donner un cours ou deux à lâuniversité de Heidelberg et aider Felix à ouvrir sa librairie de livres anciens à Munich.
Autre note positive, il était maintenant libre dâenvisager de nouvelles relations sans risque de culpabilité ou de récriminations. Rosenthal le lui rappelait souvent et Dollar le lui faisait remarquer chaque fois quâils croisaient une femme séduisante dans la rue, il y avait au moins vingt femmes pour chaque célibataire en Allemagne occupée. Chaque homme en uniforme, quel que soit son rang, était un époux potentiel, et les officiers étaient les plus convoités. Horn avait les galons sur son uniforme et il disposait pour le moment dâune jeep et dâun chauffeur. Mieux, il parlait allemand, ce qui lui donnait plusieurs longueurs dâavance dans la compétition. La question la plus frustrante
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