Les reliques sacrées d'Hitler
quâon pouvait appeler un enfer. Lâélite de Nordhausen devait être ramenée aux Ãtats-Unis pour un débriefing dans le cadre de lâopération Overcast.
Les dossiers prouvaient la véracité des rumeurs. Convaincu que les scientifiques allemands pourraient collaborer aux projets de lâAmérique concernant ses propres armes et ses missiles pour lâaprès-guerre, le Bureau des services stratégiques, ou OSS, une agence de renseignements américaine encore plus secrète que le CIC, était en train de recruter les cerveaux nazis qui avaient failli faire gagner la guerre à Hitler. Le CIC recherchait lâor, lâOSS les trésors intellectuels.
àNordhausen, lâOSS avait pu choisir les scientifiques nazis les plus célèbres. Mais câétait une course contre la montre. Dâaprès les termes des accords concernant les zones dâoccupation, Nordhausen devait être restitué aux Soviétiques à la fin de la guerre. Câest pourquoi lâOSS avait fait un effort considérable pour récupérer tout le personnel, les équipements et les données techniques quâil avait pu trouver. Et câest au cours de la fouille de ce site imposant et des collines environnantes que lâarmée américaine avait fait une autre sorte de découverte. Câest là également que Mason Hammond et la MFAA entraient en jeu. Le commandement allié ne savait pas à qui dâautre confier lâenquête, la découverte faite dans la mine de sel de Bernterode ne cadrant avec les activités dâaucun autre service de renseignements : ni le CIC, ni lâOSS, ni le G-2. Lâenquête en question avait été surnommée à juste titre opération Body Snatch 1 .
En inspectant la mine de Bernterode, une unité dâinfanterie du Blue Devil, du 350 e  dépôt dâordonnance, avait découvert une étrange cloison de maçonnerie, au ciment encore frais. Les soldats démolirent le mur et creusèrent une galerie à travers deux mètres de maçonnerie, avant de tomber sur une énorme porte à croisillons avec un encadrement. Curieusement, elle était cadenassée de lâintérieur.
Les soldats enfoncèrent la porte et tombèrent sur un spectacle digne de Faust. Devant eux, sâétendaient une gigantesque crypte et un sanctuaire nazi. Des runes germaniques et dâautres symboles se détachaient nettement à la lumière de leurs torches sur les murs et le plafond. On voyait partout des objets, des étendards de régiments et de nobles drapeaux à lâallure martiale. Plus de deux cents bannières, disposées symétriquement, furent répertoriées, dont certaines étaient tellement anciennes quâelles étaient montées sur un support en filet pour être exposées. Un coffre métallique contenait les portraits de tous les grands dirigeants allemands, depuis le Moyen Ãge jusquâà lâépoque actuelle. Parmi une collection de tableaux, se trouvaient ceux du peintre préféré dâHitler, Lucas Cranach. Les deux plus grands étaient particulièrement célèbres et provenaient de la galerie des Offices à Florence. Le premier représentait Adam et Ãve, et le second saint Longin perçant le flanc de Jésus. Les seules choses qui manquaient à cette exposition souterraine étaient un autel digne de la souveraineté du Reich et une collection dâobjets méritant dây être exposés.
Lâauteur du rapport, le capitaine Hancock, nâavait visiblement pas compris la nature et la signification de la crypte. Pour Horn, elle portait la marque de lâAhnenerbe allemande, exactement comme le château dâHimmler et le contenu de la chambre forte de lâallée du Forgeron. Il nây avait aucune preuve de lâidentité du constructeur et Horn savait quâil nâobtiendrait sans doute jamais lâautorisation dâinterroger le personnel de Nordhausen et quâil ne pourrait jamais pénétrer en territoire soviétique pour aller inspecter le site lui-même. Pourtant, la raison dâêtre de ce lieu était évidente.
Le couloir central du sanctuaire menait à quatre travées, chacune contenant un cercueil. Le corps de
Weitere Kostenlose Bücher