Les reliques sacrées d'Hitler
mois.
Horn proposa de lâaccompagner à Munich. Il en savait plus sur lâhistoire récente des joyaux de la Couronne que nâimporte qui dâautre.
Le commandant dit quâil allait y réfléchir, mais il avait en tête quelque chose de plus important pour lui. Une collection de pièces avait disparu. Pas nâimporte laquelle, la collection dâHitler, que le Führer avait lâintention dâinstaller dans son « supermusée » dans la ville de son enfance, Linz, en Autriche. Himmler et lâAhnenerbe avaient écumé musées et monastères dans toute lâEurope pour compléter la collection.
« Vous dites quâelle a disparu ? »
Selon Hammond, au moins deux mille pièces avaient été entreposées dans la mine de sel dâAltaussee, mais elles avaient disparu au cours de lâinvasion alliée.
Horn connaissait bien la mine dâAltaussee. Elle ressemblait à une grotte dâAladin : une vaste salle sous une montagne autrichienne où Hitler avait caché plus de six mille tableaux destinés au fonds de son musée. La collection dâÅuvres dâart quâHitler avait lâintention de constituer à mesure que le Reich sâétendait dans le monde devait être abritée dans le bâtiment le plus vaste, le plus luxueux du monde en son genre. Jusquâà ses dernières heures, le Führer était à tel point obsédé par son rêve que, pendant que le Reich brûlait, il se penchait dans son bunker sur les plans et la maquette en trois dimensions de son musée et du futur Linz agrandi.
Hammond déclara quâAltaussee contenait bien autre chose que des tableaux. Les pièces entreposées là constituaient la collection la plus complète de tous les temps. Parmi ses éléments les plus précieux figuraient dâantiques monnaies sumériennes en coquillage et des pièces en or de lâEmpire romain. Le commandant avait confié lâaffaire en mai à trois de ses meilleurs éléments, mais ils nâavaient pas beaucoup progressé. Il voulait que Horn reprenne les choses en main. Cette fois, cette mission pourrait bien lui valoir une médaille.
Hammond se leva et sâapprocha de la fenêtre, donnant à Horn le temps de réfléchir. Commencer une nouvelle enquête était tentant, surtout en tant que capitaine, mais il avait encore ses interrogatoires à mener et son rapport sur les joyaux de la Couronne à rédiger. Il ne pouvait pas non plus sâempêcher de se demander si Hammond, sur ordre dâEisenhower, ne voulait pas que Horn soit envoyé en Autriche, loin de lâAllemagne, pour lâempêcher dâinterroger Spacil et Kaltenbrunner, des criminels de guerre dont le témoignage pourrait embarrasser le haut commandement américain en attirant lâattention sur la prétendue armée secrète de néonazis employée par le gouvernement dâoccupation.
Le commandant, conscient de lâhésitation de Horn, ajouta un élément supplémentaire pour le tenter. Le commandant SS Helmuth von Hummel, le dernier à avoir été en possession de la collection de pièces, et supposé se cacher en Autriche, avait été le bras droit de Martin Bormann, le secrétaire particulier dâHitler et le plus haut gradé nazi disparu dans lâEurope dâaprès-guerre. Les pièces pourraient conduire Horn à Hummel, et Hummel saurait peut-être où trouver Bormann.
Il nâen fallait pas plus. En attendant dâinterroger Spacil, Horn commencerait à sâoccuper de la collection de pièces.
Mais Hammond ne semblait pas vouloir en rester là . Toujours debout près de la fenêtre, il fit signe à Horn dâapprocher.
Ainsi que Horn le rapporterait plus tard à Rosenthal, ils regardèrent le parking au-dessous et le bassin devant le bureau dâEisenhower. On apercevait au loin les ruines déchiquetées formant lâhorizon de Francfort et, au-dessus, le nuage de poussière qui flottait en permanence. Hammond demanda à Horn sâil remarquait quelque chose.
Horn regarda plus attentivement. La nymphe de Fritz Klimsch avait disparu du bassin.
Hammond félicita Horn dâêtre si observateur. Mamie Eisenhower, dit le commandant, ne jugeait pas
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