Les reliques sacrées d'Hitler
garantir la sécurité du trésor. Nous ne saurons probablement jamais sâils étaient membres ou agents à leur corps défendant dâune fraternité teutonique de chevaliers ayant juré de sauvegarder le trésor du Saint Empire.
Les deux conseillers municipaux furent accusés dâobstruction à la justice et passèrent en jugement devant la cour militaire de Fürth en septembre 1945. Ils furent jugés coupables de faux témoignage envers un membre de lâarmée américaine, condamnés à cinq ans de prison, avec chacun une amende équivalente à 2 500 dollars actuels. Après vingt mois de détention, ils furent graciés, libérés et exemptés des amendes. Fries devint éducateur et auteur respecté, avant sa mort à Nuremberg, en 1983, à lââge de quatre-vingt-quatre ans. Schmeissner retrouva un emploi dans le département dâingénierie de Nuremberg. Il mourut en 1997 à lââge de quatre-vingt-douze ans.
Julius Lincke, lâancien conseiller municipal, qui avait aidé à construire et à entretenir lâinstallation de lâallée du Forgeron et était censé avoir assisté Fries et Schmeissner dans le déménagement des joyaux de la Couronne, réapparut à Nuremberg en mai 1947, peu de temps après la libération de ses deux collègues. Horn était alors plongé dans une autre enquête, le capitaine Thompson avait été transféré de Nuremberg, le colonel Charles Andrews nâétait plus gouverneur militaire et lâoccupation américaine de cette ville touchait à sa fin, si bien que Lincke ne fut jamais accusé du moindre crime, ni interrogé sur son rôle dans la conspiration. Il reprit sa carrière dâarchitecte et dâingénieur et contribua à restaurer de nombreux bâtiments historiques de Nuremberg avant sa mort dans cette ville, en 1991, à lââge de quatre-vingt-deux ans.
Sur recommandation de Mason Hammond, Günter Troche fut nommé directeur du Musée germanique en 1945, un poste quâil occupa pendant cinq ans. Sous sa direction, le musée fut totalement rénové et une nouvelle aile bâtie pour exposer les Åuvres dâartistes allemands persécutés sous les nazis. En 1951, il partit vivre à San Francisco, retrouva son ami Horn, et devint le directeur de la Fondation Achenbach pour les arts graphiques, où il travailla jusquâà sa retraite en 1970. Il mourut à Stockholm un an plus tard, à soixante-deux ans.
Tout en poursuivant activement ses autres enquêtes pour la MFAA en 1945 et début 1946, Horn rédigea son rapport sur la disparition des joyaux de la Couronne ; celui-ci fut inclus dans un récapitulatif de quarante-cinq pages que lâUSFET utilisa pour parvenir à déterminer les origines de propriété et restituer le contenu du bunker de lâallée du Forgeron. àla demande de Mason Hammond, on ne fit aucune mention des campagnes de chasse au trésor du CIC autour du lac Zell, ni dâune éventuelle relation entre le contenu du bunker de Nuremberg et la crypte nazie de la mine de Bernterode près de Nordhausen. Ces sujets ainsi que plusieurs autres tout aussi politiquement sensibles furent relégués en un seul paragraphe dans la conclusion du rapport, statuant que les services de renseignements de la 3 e  armée avaient amplement prouvé que les joyaux de la Couronne du Saint Empire devaient, à lâinstigation dâHimmler et du haut commandement du RSHA, devenir les symboles dâun futur mouvement allemand de résistance néonazie. Comment les enquêteurs de la MFAA en étaient arrivés à cette conclusion relevait toujours dâune information classée et le resterait pendant deux autres décennies.
La grande majorité des Åuvres dâart et des objets entreposés dans le bunker de lâallée du Forgeron ayant été facilement identifiée comme appartenant au Musée germanique, à la ville de Nuremberg et au gouvernement allemand, ces trésors furent rendus sans problème à leurs collections respectives. Mais la restitution de lâautel de Veit Stoss et des objets du Saint Empire allaient présenter certaines complications légales et logistiques plus
Weitere Kostenlose Bücher