Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
pour la promesse d’Ælfric.
Et pourtant, tu serais prêt à avoir de nouveau foi en lui ? Tu penses qu’en
lui donnant ta sœur et un cadavre de saint, il combattra pour toi ?
    — Assassin ! siffla Hrothweard.
    — Bebbanburg n’est qu’à deux jours de
marche. Pour t’y rendre, il te faut l’aide du comte Ragnar. Mais il est mon ami
et non le tien. Il ne m’a jamais trahi.
    Guthred tressaillit en entendant ce mot.
    — Nous n’avons nul besoin des Danes
païens, siffla Hrothweard à Guthred. Nous devons nous recommander à Dieu, seigneur
roi, ici dans le Jourdain, et grâce au Seigneur nous traverserons sans péril
les terres de Kjartan !
    — Le Jourdain ? interrogea Ragnar. Où
est-ce ?
    Il me semblait que le Jourdain coulait dans la
terre sainte des chrétiens, mais apparemment il se trouvait ici en Northumbrie.
    — La Swale ! beugla Hrothweard comme
s’il s’adressait à une foule. C’est là que saint Paulinus baptisa Edwin, premier
roi chrétien de notre terre. Des milliers y furent baptisés. C’est notre fleuve
sacré ! Notre Jourdain ! Si nous y plongeons nos épées et nos lances,
Dieu les bénira et nous ne pourrons être vaincus !
    — Sans le comte Ragnar, répliquai-je avec
mépris, Kjartan vous réduira en pièces. Et Ragnar, répétai-je à Guthred, est
mon ami et non le tien.
    Guthred prit la main de son épouse et
rassembla tout son courage pour me regarder dans les yeux.
    — Que ferais-tu, seigneur Uhtred ?
    Mes ennemis, et ils étaient nombreux dans
cette église, remarquèrent qu’il m’appelait seigneur Uhtred. Il y eut un
murmure révolté. Je m’avançai.
    — C’est facile, seigneur.
    Je ne savais jusque-là que dire, mais tout me
vint soudain. Les trois fileuses me jouaient un tour, ou bien je venais de
recevoir une destinée aussi glorieuse que celle de Guthred, car tout me sembla
soudain aisé.
    — Facile ? répéta Guthred.
    — Ivarr est parti à Eoferwic, seigneur, et
Kjartan a envoyé des hommes t’empêcher d’atteindre Bebbanburg. Ils tentent de t’obliger
à rester un fugitif. Ils prendront ta forteresse et ton palais, anéantiront tes
soutiens saxons. Et quand tu n’auras plus nul lieu où te cacher, ils te
prendront et te tueront.
    — Alors que devons-nous faire ? geignit-il.
    — Nous réfugier dans une forteresse, seigneur.
    — Où ?
    —  À Dunholm, bien
sûr.
    Il me dévisagea. Tout le monde se taisait. Même
les clercs, qui jusque-là voulaient ma mort. Et moi je pensais à Alfred qui, lors
de ce terrible hiver où le Wessex semblait perdu, n’avait pas pensé à seulement
survivre, mais à remporter la victoire.
    — Si nous partons à l’aube et marchons
vite, dans deux jours nous prendrons Dunholm, repris-je.
    — Tu le peux ?
    — Non, seigneur, nous le pouvons.
    Cependant, je n’avais pas la moindre idée de
la façon de m’y prendre. Tout ce que je savais, c’est que nous étions peu et l’ennemi
nombreux, que pour l’heure Guthred était une souris entre les pattes de l’ennemi,
et qu’il était temps de réagir. Et comme Kjartan avait envoyé beaucoup d’hommes
garder les accès à Bebbanburg, Dunholm était plus affaiblie que jamais.
    — Nous le pouvons, renchérit Ragnar en me
rejoignant.
    — Alors nous le ferons, dit Guthred.
    Et c’est ainsi que tout fut décidé. Les
prêtres n’étaient point contents que je demeure impuni, encore moins quand
Guthred balaya leurs doléances et me demanda de l’accompagner dans la petite
maison où il avait établi ses quartiers. Gisela vint avec nous et nous observa
à l’écart. Un petit feu brûlait. Cet après-midi-là, c’était le premier froid
qui annonçait l’hiver.
    Guthred était gêné de se retrouver avec moi.
    — Je suis désolé, dit-il faiblement.
    — Tu es un misérable, répondis-je.
    — Uhtred… commença-t-il, incapable d’achever.
    — Tu es une fiente de fouine. Un bout de
cul.
    — Je suis un roi, dit-il, tentant de
reprendre sa dignité.
    — Alors tu es une royale fiente de fouine.
Un bout de cul sur un trône.
    — Je…
    — Mais tu as agi comme il fallait.
    — Vraiment ? demanda-t-il, ragaillardi.
    — Mais cela n’a servi à rien, n’est-ce
pas ? Tu devais me sacrifier pour obtenir l’alliance d’Ælfric. Tu devais
écraser Kjartan comme une vermine, mais il est encore là, et Ælfric se fait appeler
seigneur de Bernicie, tandis que tu dois affronter la révolte des Danes. Et c’est
pour cela que

Weitere Kostenlose Bücher