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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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difficultés, je vis qu’il ne regrettait guère de la
quitter. Osburh était une femme inquiète, aussi sujette aux larmes que mon
épouse Mildrith et, tout comme elle, elle adorait les prêtres. Hrothweard était
son confesseur, et sans doute devait-elle répéter au lit ses conseils à Guthred.
Il l’assura que nul Dane ne viendrait rôder autour de Cetreht après notre
départ. Il y avait toujours le risque que nous les trouvions à notre retour
massacrés ou capturés, mais nous hâter était notre seul espoir de prendre
Dunholm.
    Mais quel espoir ? Dunholm était une
place forte où un homme pouvait vieillir en sûreté et défier ses ennemis. Nous
étions moins de deux cents, accompagnés d’une vingtaine de femmes qui avaient
tenu à venir. Gisela était de celles-là et, comme les autres, portait braies et
bliaut de cuir. Le père Beocca vint lui aussi. Je lui déclarai qu’il n’allait
pas assez vite et que nous ne l’attendrions pas, mais il refusa de rester à
Cetreht.
    — En tant qu’ambassadeur, annonça-t-il pompeusement,
ma place est auprès de Guthred.
    — Votre place est avec les autres prêtres.
    — Je viendrai, s’entêta-t-il.
    Il nous fit attacher ses jambes aux sangles de
la selle pour ne point tomber et supporta ainsi notre vive allure. Il souffrait
le martyre mais ne se plaignit point. Je crois qu’en réalité il voulait voir l’empoignade.
C’était peut-être un infirme louchard aux doigts tachés d’encre, mais il avait
le cœur d’un guerrier.
    Nous quittâmes Cetreht à l’aube dans une brume
mêlée de bruine et les derniers cavaliers de Kjartan, qui étaient revenus sur
la rive nord, nous emboîtèrent le pas. Ils étaient dix-huit, nous les laissâmes
nous suivre, et pour les désorienter nous quittâmes la voie romaine menant
droit à Dunholm pour prendre un sentier qui montait dans les collines. Le
soleil perça les nuages avant midi, mais il était bas dans le ciel. C’était l’époque
de l’année où les hommes réduisent leurs troupeaux. Le bétail était abattu, tout
comme les cochons, engraissés aux glands, et la viande salée dans des barils ou
séchée au feu de bois. Les tanneries empestaient et les moutons descendaient
des hauts pâturages pour regagner leurs enclos aux villages, tandis que dans
les forêts on coupait le bois pour l’hiver.
    Les quelques villages que nous traversâmes étaient
vides. On avait dû prévenir les habitants que des cavaliers arrivaient. Ils se
cachaient dans les bois en attendant que nous soyons passés, priant que nous ne
pillions rien. Nous continuâmes de monter dans les collines, et je fus certain
que les cavaliers qui nous suivaient avaient envoyé des messages à Kjartan pour
le prévenir que nous obliquions à l’ouest pour contourner Dunholm. Il fallait
que Kjartan croie que Guthred faisait une tentative désespérée pour atteindre
Bebbanburg. J’espérais qu’ainsi leurré il dégarnirait sa forteresse en envoyant
des hommes garder les gués de la Wiire.
    Nous passâmes la nuit dans les collines. Il
plut de nouveau. Nous nous abritâmes dans un bois et les femmes dormirent dans
une cabane de bergers, les autres autour des feux. Je savais que les éclaireurs
de Kjartan nous observaient depuis l’autre côté de la vallée, mais j’espérais
qu’ils étaient désormais convaincus que nous allions à l’ouest. La pluie
sifflait sur les braises pendant que Ragnar, Guthred et moi demandions à
Sihtric des indications sur le lieu où il avait grandi. Je ne pense pas avoir
appris grand-chose. Il m’avait déjà dit tout ce qu’il savait depuis longtemps
et j’y avais souvent pensé à bord du navire de Sverri ; je l’écoutai
néanmoins expliquer de nouveau que la palissade était brisée à l’extrémité sud,
où le rocher était trop escarpé pour être escaladé. L’eau provenait d’un puits
situé à l’est.
    — Le puits est en dehors de la palissade,
un peu au-dessous.
    — Mais il est protégé par un mur.
    — Oui, seigneur.
    — La pente est raide ? demanda
Ragnar.
    — Fort raide, seigneur. Un garçon y est
un jour tombé et il est resté idiot après s’être cogné le crâne sur un arbre. Et
il y a un autre puits à l’ouest qui n’est guère utilisé, car l’eau est trouble.
    — Il a donc vivres et eau, se lamenta
Guthred.
    — Nous ne pouvons l’assiéger, nous ne
sommes pas assez nombreux. Le puits de l’est, Sihtric, se trouve parmi les
arbres. Combien y en

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