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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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petit bout n’est donc point
encore rongé ? (Il éclata de rire à sa plaisanterie, imité par ses deux
gardes.) Alors, lépreux, que me paieras-tu pour ta femme ?
    — Rien.
    Il se gratta les fesses. Ses hommes souriaient.
Ils avaient l’habitude de sortir victorieux des défis et cela leur plaisait de
voir Sven détrousser des voyageurs. Il se resservit de l’ale.
    — Tu as de biens jolis bracelets, lépreux.
Et je pense que ce casque ne te sera guère d’usage une fois mort. Aussi, en
échange de ton épouse, je prendrai bracelets et casque et te laisserai aller.
    Je ne bronchai pas et, sans répondre, je
serrai doucement les genoux sur les flancs de Witnere qui frémit. C’était un
cheval de combat qui attendait que je le lâche, et c’est peut-être sa tension
que perçut Sven. Il ne voyait que mon casque couronné d’un loup et mes yeux, et
cela commençait à l’inquiéter. Il avait insolemment lancé un défi qu’il ne
pouvait retirer sans perdre toute dignité, il devait donc désormais jouer pour
gagner.
    — Aurais-tu perdu soudain ta langue ?
ricana-t-il. Egil ! Atsur ! Prenez-lui son casque ! ordonna-t-il
à ses gardes.
    Il devait penser qu’il ne risquait rien, avec
tout un équipage face à un homme seul, et cela le convainquit que j’étais mort
avant même que ses hommes aient fait un pas. L’un portait une lance et l’autre
son épée, mais il avait à peine commencé à la dégainer que j’avais déjà tiré
Souffle-de-Serpent et lancé Witnere. Le cheval qui mourait d’envie d’attaquer
bondit tel Sleipnir, le légendaire cheval à huit pattes d’Odin. Souffle-de-Serpent
s’abattit sur l’homme à l’épée comme l’éclair de Thor et fendit son casque
comme du beurre, tandis que Witnere, obéissant à la pression de mes genoux, se
tournait déjà vers l’homme à la lance. Il aurait dû la planter dans le poitrail
ou le cou de ma bête, mais il essaya de m’atteindre. Witnere se cabra et tenta
de le mordre au visage. En l’esquivant, l’homme perdit l’équilibre et s’étala
dans l’herbe. J’avais déjà déchaussé mes étriers et je bondis sur Sven, gêné
par le banc pour se lever, le renversant à terre et le clouant sur place, mon
épée sur sa gorge.
    — Egil ! cria-t-il à l’homme à la
lance, qui n’osa pas bouger.
    Bolti gémissait. Il s’était pissé dessus. Gelgill
restait immobile, me fixant d’un visage sans expression. Hild souriait. Une
douzaine des hommes de Sven me faisaient face, sans oser faire un geste devant
mon épée pointée sur la gorge de leur maître. Witnere se dressait à côté de moi,
lèvres retroussées, piaffant d’impatience à côté de la tête de Sven. Alors qu’il
me fixait de son œil unique, rempli de haine et de terreur, je m’écartai
brusquement de lui.
    — À genoux ! lui ordonnai-je.
    — Egil ! cria de nouveau Sven.
    Egil leva sa lance.
    — Il mourra si tu bouges, dis-je en
touchant Sven de la pointe de mon épée.
    Egil recula sagement et je frôlai de ma lame
le visage de Sven, l’entaillant légèrement.
    — À genoux ! répétai-je.
    Alors qu’il obéissait, je lui pris ses deux
épées et les posai auprès du casque de mon père sur la table.
    — Tu veux tuer le marchand d’esclaves ?
demandai-je à Hild en lui désignant les armes.
    — Non.
    — Iseult l’aurait fait, répondis-je.
    Iseult avait été ma maîtresse et l’amie de
Hild.
    — Tu ne tueras point, répondit-elle.
    C’était un commandement chrétien, et pour moi
aussi ridicule que d’ordonner au soleil de reculer.
    — Bolti, dis-je en danois, tue le
marchand.
    Je n’avais pas envie de laisser Gelgill
derrière moi.
    Bolti ne bougea pas. Il était trop terrifié
pour m’obéir, mais, à ma grande surprise, l’une de ses filles vint prendre les
épées de Sven. Gelgill voulut s’enfuir, mais il fut bloqué par la table. La
fille abattit de toutes ses forces l’épée sur son crâne et il s’écroula. Les
jumelles l’achevèrent sauvagement. Je n’en vis rien, car je surveillais Sven, mais
j’entendis ses hurlements et le cri de surprise de Hild, et je vis les visages
ébahis des autres hommes de Sven. Les deux jumelles enchaînaient coup sur coup
en ahanant. Gelgill mit longtemps à mourir, aucun des hommes de Sven ne tenta
de le sauver ni de voler au secours de leur maître. Tous avaient tiré leur arme,
et si ne fût-ce que l’un d’eux avait eu une once de bon sens, ils auraient
compris que

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