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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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réflexion.
    — C’est cela, dis-je en relevant le
bouclier. Ne le laisse pas traîner sur tes pieds ! Qu’est-ce qui te fait
rire, Rypere ? (C’était un Saxon, aussi maigre que Clapa était robuste, et
rusé comme fouine. Rypere était un surnom signifiant voleur, car c’en était un,
et s’il y avait eu la moindre justice, il aurait dû être fouetté et marqué au
fer, mais j’appréciais son regard rusé et je sentais qu’il ferait un tueur.) Tu
sais ce que tu es ? dis-je en repoussant son bouclier contre lui ? Tu
es un bout de cul. Et qu’est-ce qu’un bout de cul, Clapa ?
    — Un étron, seigneur.
    — Si fait, un étron ! Levez vos
boucliers ! Plus haut ! braillai-je. Vous voulez qu’on se rie de vous ?
(Je leur désignai les autres qui s’entraînaient au combat dans la prairie. Les
guerriers de Tekil étaient là, mais assis à l’ombre, indiquant ainsi qu’ils n’avaient
pas besoin de s’entraîner. Je revins vers Guthred.) Tu ne peux avoir tous les
meilleurs dans ta garde rapprochée.
    — Pourquoi ?
    — Parce que tu finiras encerclé quand
tous les autres se seront enfuis. Et tu mourras. Ce n’est point plaisant.
    — C’est ce qui est arrivé à mon père lors
de la bataille contre Eochaid, avoua-t-il.
    — C’est pourquoi tu ne dois pas prendre
tous les meilleurs dans ta garde. Nous mettrons Tekil sur un flanc, Ulf et ses
hommes sur l’autre.
    Ulf, inspiré par la perspective d’une
abondance d’argent et de femmes lascives, était désormais impatient de marcher
sur Eoferwic. Il n’était pas à Cair Ligualid quand les cavaliers noirs étaient
arrivés, car il était parti avec ses hommes à la recherche de provisions.
    Je séparai la garde en deux groupes que je fis
combattre avec leurs épées enveloppées de linge pour ne pas se blesser. Ils
étaient pleins de bonne volonté, mais empotés. Je rompis leurs deux murs de
boucliers en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ils finiraient bien
par apprendre, sauf s’ils devaient affronter les armées d’Ivarr, alors ils
mourraient. Au bout d’un moment, quand ils furent épuisés et ruisselants de
sueur, je les laissai se reposer. Je remarquai que les Danes s’asseyaient entre
eux, comme les Saxons, mais c’était prévisible – le moment viendrait où ils se
feraient confiance. Ils pouvaient plus ou moins se parler, car j’avais remarqué
que le danois et le saxon de Northumbrie se mêlaient. Parfois, il était
difficile de savoir si un homme était dane ou saxon. Ils étaient souvent les
deux, fils d’un Dane et d’une Saxonne, mais jamais l’inverse.
    — Je devrais épouser une Saxonne, me
déclara Guthred, alors que nous étions le long d’un champ où des femmes
coupaient de la paille qu’elle mêlaient à de l’avoine afin d’en nourrir nos
chevaux.
    — Pourquoi cela ?
    — Pour montrer que l’Haliwerfolkland est
pour ces deux tribus.
    — La Northumbrie, répondis-je avec
irritation.
    — La Northumbrie ?
    — Le nom est Northumbrie, et non
Haliwerfolkland.
    Il haussa les épaules comme si cela n’avait
aucune importance.
    — Je devrais tout de même épouser une
Saxonne, et j’aimerais qu’elle soit jolie. Autant que Hild, peut-être. Mais
Hild est trop vieille.
    — Trop vieille ?
    — Il me la faut de treize ou quatorze ans.
Prête à enfanter. (Il enjamba une clôture et descendit vers un petit torrent
qui rejoignait l’Hedene.) Il doit y avoir de jolies Saxonnes à Eoferwic…
    — Mais tu la veux vierge, n’est-ce pas ?
    — Probablement. Oui.
    — Il en reste peut-être une ou deux à
Eoferwic.
    — Dommage pour Hild, dit-il distraitement.
    — Comment cela ?
    — Si tu n’étais pas avec elle, tu
pourrais faire un mari pour Gisela.
    — Hild et moi sommes amis, rien de plus.
    C’était vrai. Nous avions été amants, mais
depuis que Hild avait vu le corps de saint Cuthbert, elle s’était repliée dans
la contemplation. Elle sentait l’appel de son dieu. Mais quand je lui avais
demandé si elle voulait de nouveau revêtir l’habit de nonne, elle avait secoué
la tête, disant qu’elle n’était pas prête.
    — Mais je devrais sans doute marier
Gisela à un roi, poursuivit Guthred sans relever. Aed de Scotie, peut-être ?
Ou bien vaut-il mieux qu’elle épouse le fils d’Ivarr ? La penses-tu assez
jolie pour cela ?
    — Bien sûr !
    — Face de cheval ! dit-il en riant
de l’ancien surnom. Nous venions souvent ici attraper des

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