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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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séparâmes les combattants. Finan,
attaqué par deux des gardes de Guthred, les abattit tous les deux et s’apprêtait
à en occire un troisième quand je le rejoignis.
    — Il est des nôtres ! lui criai-je.
    — Il a l’air d’un rat, répondit Finan.
    — Il se nomme Sihtric et m’a naguère juré
fidélité.
    — Il a tout de même l’air d’un rat.
    — Es-tu des nôtres ? criai-je à
Sihtric, ou as-tu rejoint les troupes de ton père ?
    — Seigneur, seigneur, je suis toujours
ton homme, répondit-il en accourant vers moi.
    — Tu n’as point prêté serment à Guthred ?
    — Il ne me l’a jamais demandé, seigneur.
    — Mais tu le servis ? Tu n’es point
retourné à Dunholm ?
    — Non, seigneur, j’ai toujours servi le
roi.
    — Si fait, confirma Gisela.
    Je passai Souffle-de-Serpent à Gisela et
tendis la main à Sihtric.
    — Tu es toujours mon homme ?
    — Bien sûr, seigneur, dit-il en
étreignant ma main, incrédule.
    — Tu n’es guère utile, si tu ne peux
battre un maigrichon d’Irlandais comme lui.
    — Il est vif, seigneur.
    — Alors apprends-lui tes tours, dis-je à
Finan en tapotant la joue de Sihtric. Heureux de te revoir, mon garçon.
    Ragnar avait fait deux prisonniers et le jeune
homme reconnut le plus grand.
    — Il se nomme Hogga, me dit-il.
    — Il est déjà mort, répondis-je.
    Je savais que Ragnar ne laisserait la vie à
aucun des hommes de Kjartan tant que Kjartan lui-même vivrait. C’était une
dette de sang. C’était la haine. Ainsi Ragnar commençait-il à venger la mort de
son père, mais pour l’heure Hogga et son compagnon pensaient qu’ils auraient la
vie sauve. Volubiles, ils expliquaient que Kjartan avait près de deux cents
hommes à Dunholm, qu’il en avait envoyé bon nombre à Ivarr et que les autres
avaient suivi Rolf jusqu’à Cetreht.
    — Pourquoi Kjartan n’a-t-il point amené
tous ses hommes ici ? demanda Ragnar.
    — Il refuse de quitter Dunholm, seigneur,
au cas où Ælfric de Bebbanburg attaquerait en son absence.
    — Ælfric l’en a-t-il menacé ? demandai-je.
    — Je l’ignore, seigneur.
    Ce n’était guère de mon oncle de risquer une
attaque sur Dunholm, mais peut-être emmènerait-il des hommes sauver Guthred s’il
savait où il se trouvait. Il voulait la dépouille du saint et Gisela, mais je
ne le voyais guère prendre de risques pour cela. Et certainement pas mettre
Bebbanburg en danger, pas plus que Kjartan ne mettrait Dunholm en péril.
    — Et Thyra Ragnarsdottir ? demanda
Ragnar. Vit-elle ?
    — Oui, seigneur.
    — Vit-elle heureuse ?
    Ils hésitèrent, puis Hogga grimaça.
    — Elle est folle, seigneur. Tout à fait
folle.
    Ragnar fixa les deux hommes qui frémirent sous
son regard, puis il leva les yeux vers le ciel où planait une buse.
    — Dis-moi, reprit-il d’un ton détaché, depuis
combien de temps sers-tu Kjartan ?
    — Huit années, seigneur, dit Hogga.
    — Sept, seigneur, dit l’autre.
    — Vous le serviez donc déjà avant qu’il
ne fortifie Dunholm ? demanda-t-il du même ton amène.
    — Oui, seigneur.
    — Et vous le serviez, reprit durement
Ragnar, lorsqu’il emmena des hommes à Synningthwait, brûla le château de mon
père et ravit ma sœur pour en faire la putain de son fils. Lorsqu’il tua mon
père et ma mère.
    Les deux hommes restèrent cois. Le plus petit
tremblait. Hogga cherchait du regard une issue, mais il était entouré de Danes
armés et il frémit quand Ragnar dégaina Brise-Cœur.
    — Non, seigneur, dit-il.
    — Si, répondit Ragnar avec une grimace de
fureur en abaissant son épée.
    Il dut sauter de selle pour les achever. Il
les tua, puis il déchiqueta leurs cadavres. Je le regardai faire puis me tournai
vers Gisela. Elle restait impassible puis, consciente que je l’observais, elle
leva vers moi un regard triomphant, comme si elle savait que je m’attendais à
la voir horrifiée par ce spectacle.
    — Ils le méritaient ? demanda-t-elle.
    — Ils le méritaient.
    — Tant mieux.
    Je remarquai que son frère n’avait pas regardé.
Mal à l’aise devant moi – je ne pouvais lui en vouloir – et sans doute terrifié
par Ragnar, sanglant comme un boucher, il était retourné au village, nous
laissant avec les cadavres. Le père Beocca avait réussi à trouver quelques-uns
de ses prêtres et revint vers nous après avoir conversé avec eux.
    — Il est convenu que nous nous
présentions au roi dans l’église, dit-il. (Puis,

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