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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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tâche après la mort de son ami. Parlant de Jacques de Molay, il nous le montre ladre et étroit, même dans les plus petites choses, et il ajoute qu’il « se porta mult escharchement vers le pape et les cardinaux, car il était mult eschars hors de raison.   » (eschars   : chiche).
    L’Ordre passait par une seconde crise, la plus cruciale, celle de la «reconversion   ». Une fois de plus, il n’eut pas d’homme à la hauteur de la tâche. La première fois, en 1184, il se donna à un fou en la personne de Gérard de Rideford. En 1292, pour la crise la plus importante, les Templiers se livrèrent à un médiocre. Il est mort en martyr, certes. Néanmoins, durant près de quinze ans, l’irrésolution marqua tous les actes de sa maîtrise et il condamna pratiquement lui-même l’Ordre.
    Philippe le Bel fut souvent accusé de convoitise. Cependant, ce ne fut pas uniquement l’attrait du Trésor du Temple qui activa sa suppression. Ce fut un point sensible, il ne faut pas le nier, car il confisqua les fonds en espèces et surtout, se libéra de toutes les dettes qu’il avait envers l’Ordre. Mais le Temple le gênait dans son œuvre d’État. Imbu de droit romain, désirant le pouvoir absolu, il venait de mener une véritable campagne diffamatoire contre Boniface VIII avec l’aide de ses légistes, l’infâme Nogaret et Guillaume de Plaisians, et il s’attacha un publiciste en la personne de Pierre Dubois.
    Le successeur de Boniface VIII, Benoît XI, n’eut pas le temps de subir les contrecoups de la liberté que le roi de France voulait recevoir du pouvoir pontifical. Il leva même l’excommunication lancée par son prédécesseur.
    Des troubles incitèrent la papauté à chercher refuge hors de la Ville Eternelle. C’est ainsi que Clément V, successeur de Benoît XI, reçut la tiare à Lyon, le 5 juin 1305. Philippe le Bel, tout en s’opposant à la puissance spirituelle de l’Église, avec plus de discrétion que Frédéric II, se présentera comme le défenseur du pape en exil qui résidera la plupart du temps à Poitiers, en qualité d’hôte du roi. Il détruisit ainsi l’indépendance de l’Église de France. Le Temple n’était pour lui qu’un ensemble puissant groupant, dans son gouvernement synarchique, les trois grandes forces d’un État de cette époque   : la puissance à la fois ecclésiastique, financière et militaire, le gouvernement constitutionnel en collégialité et le droit international qui faisait fi dés frontières.
    Les premières accusations prirent naissance dans la région d’Agen, au début du siècle, par l’intermédiaire d’un certain Floyrans de Béziers, prieur de Mont- faucon. Il colporta ses ragots au roi d’Aragon qui ne voulut le croire ni l’écouter. Aussi s’adressa-t-il au roi de France qui semblait n’attendre qu’une étincelle pour déclencher le feu.
    Il fallait, à tout prix, que le Temple disparaisse afin d’arranger la politique du roi. Philippe, dès 1305, endoctrina le nouveau pape qui, dans sa bulle « Faciens misericordians   » reconnut les accusations invraisemblables et incroyables. Le roi, avec l’appui de Nogaret, continua à envoyer des rapports. Guillaume de Nogaret, comme nous le verrons, se trahit lui-même, car il chercha des renégats, des rebelles et des expulsés de l’Ordre, qui voulaient se venger.
    Les Templiers, et Molay le premier, sentirent monter l’orage et tentèrent de le devancer. Le 24 août 1307, Clément V annonçait à Philippe le Bel que le Maître lui avait demandé d’ouvrir une enquête, ce qu’il allait faire, les cardinaux ayant donné leur avis.

 
    CHAPITRE XIX   La fin
     
    «  L E roi Philippe est religieux, fervent et champion de la foi, vigoureux défenseur de la sainte mère l’Église, bâtisseur de basilique, comme ses ancêtres. II est chaste, humble, modeste de visage et de langue. Jamais il ne se met en colère   ; plein de grâce, de charité, de piété, il n’a de haine pour personne...   » Ainsi s’exprime Guillaume de Nogaret, en traçant un portrait idyllique de l’un des tyrans les plus rudes qui aient été. La tradition n’en a pas moins gardé, à bon droit, la figure d’un bourreau   : ce fut le roi des procès.
    Cinq épisodes accablent la mémoire de Philippe   : le procès de Boniface VIII, le procès de l’Ordre du Temple, le procès de l’évêque de Troyes, l’arrestation des Lombards et l’arrestation des Juifs. Ils accusent les mêmes

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