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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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Baruth, ils ouvrirent leurs portes sur la foi d’un émir turc et furent tous massacrés.
    C’était la fin d’un drame. La prise d’Acre sonnait le glas des dernières cités encore aux mains des chrétiens sur la côte syrienne.

 
    CHAPITRE XVIII   L’entre-deux
     
    A CRE tombé, la Terre Sainte perdue, beaucoup cherchèrent asile à Chypre. Mais les Templiers furent les plus désemparés. Ne possédant que peu de biens sur l’île, ils n’avaient pas une forte garnison comme les Hospitaliers.
    Les teutoniques avaient déplacé le gros de leurs forces sur la Prusse. Les chevaliers de Saint-Thomas avaient leur attache à Nicosie. Les Hospitaliers se préparaient à une attaque sur mer. Les Templiers, eux, restaient avec leur lourd sacrifice. Le tort du Maître fut de ne pas porter les efforts de l’Ordre sur la Péninsule ibérique et de poursuivre la guerre contre les Maures, au lieu de partager son effectif entre Paris et Chypre. Les Templiers espéraient toujours se rétablir en Orient et reprendre la croisade.
    À Paris, l’Ordre possédait deux maisons. L’une située sur la rive droite de la Seine, à l’intérieur des murs de Philippe-Auguste, derrière l’église Saint-Gervais. On l’appelait le Vieux Temple. L’autre, ou Temple Neuf, au Faubourg du Temple, était situé hors de l’enceinte. Il était formé d’imposants bâtiments. De vastes locaux servaient à loger les hôtes de marque du royaume et quelquefois le roi lui-même. De plus, la Tour abritait le trésor du royaume.
    Si le public acceptait les Templiers comme de véritables moines, l’Église leur était hostile à cause de leur rôle de banquiers et de gérants du Trésor royal.
    Pratiquement, depuis le milieu du XII e siècle, la maison de Paris était le tremplin entre l’Orient et l’Occident. Aucune maison de l’Ordre ne l’égalait, en dehors du Temple de Londres qui joua un rôle diplomatique et financier important.
    Après la chute d’Acre, Paris devint la maison générale du Temple sans que le Maître y logea en permanence. Thibaud Gaudin, pendant sa courte maîtrise, n’y vint jamais. Son successeur Jacques de Molay n’y viendra qu’au début duXIV e siècle.
    Thibaud Gaudin mourut le 16 avril 1292. Le choix de son successeur, Jacques de Molay, ne fut pas sans diviser les membres du Chapitre. Les uns penchaient pour Hugues Perraud, visiteur de France, ce qui aurait pu être décisif, et les autres pour Molay.
    Dès le mois de janvier 1293, il entra dans ses fonctions de Grand Maître. La même année, il nomma Guy de Foresta Grand Précepteur d’Angleterre. On ne connaît pratiquement rien de sa vie et il n’occupa aucun poste important. Il passa la plupart de son temps en Orient. À plusieurs reprises, il voulut reconquérir la Terre Sainte. En 1303, il participa à la malencontreuse attaque sur Tortose et, en 1307, il se trouvait à Chypre où l’on discutait d’une éventuelle tentative.
    L’antipathie envers le Temple se manifesta surtout lorsque les dignitaires de Paris devinrent de véritables technocrates, le domaine administratif prenant le pas sur la fonction militaire.
    L’Ordre s’enlisait par sa propre faute, ce qui donna naissance au projet d’union avec l’Hôpital. Déjà, le concile de Lyon, en 1274, avait eu cette intention. Cet objectif entrait dans le programme de réforme de l’Église.
    La papauté pencha du côté du Temple pour une récupération de la Terre Sainte. Cependant, il ne semble pas que le roi de Chypre ait accepté avec joie le Maître de l’Ordre à ses côtés. Le 21 juillet 1295, Boniface VIII demandait au chef de l’île de garder les frères de l’Ordre en vue de cette idée.
    Une question se pose encore. Tous les Templiers, après trois ans de maîtrise, étaient-ils satisfaits du choix du Clvapitre   ? Cela paraît impensable, car le pape demanda aux évêques et prélats d’obliger les Templiers rebelles de leurs diocèses à prêter obédience au Maître.
    Il faut dire que Molay attira le malheur sur son Ordre. D’esprit étroit et de caractère borné, il entraîna l’Ordre sur une pente dangereuse en ne voulant jamais accepter de concession. Cela fut d’autant plus grave qu’il prit de haut certains accords qu’envisageait le roi de Chypre. Boniface VIII interviendra personnellement, par la bulle du 20 mars 1298, demandant au Maître du Temple de faire la paix avec le royaume de Chypre.
    Le biographe de Guillaume de Beau jeu poursuivit sa

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