Les templiers
Beaufort en 1260, et, en 1262, la place d’Arsuf. Ces possessions défensives seront reprises par les musulmans de Bendochar : Beaufort en 1268 et Arsuf en 1264. Néanmoins, le 27 mai 1262, un compromis fut signé entre frère Thomas Bérard, Maître du Temple et frère Hugues de Revel Maître de l’Hôpital, dans lequel les deux Maîtresdonnaient tous pouvoirs à Thomas, évêque de Bethléem, légat du Saint-Siège, à frère Hermann Helderong Grand Commandeur du Temple, Geoffroy de Sergines, sénéchal et bailli du royaume de Jérusalem et Guillaume Botron, connétable du royaume, pour mettre un terme aux différents entre les deux ordres. Il en fut de même le 21 mai et le 9 juillet 1262. Thomas Bérard est cité en outre le 31 mai 1270 et le 30 septembre 1264 dans le cartulaire de Nicosie ; en 1270, il souscrit à la révocation de l’accord conclu le 27 mai 1262.
Le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr signale sa mort le 25 mars 1273. Cette date se trouve confirmée par la lettre du 17 mai de cette même année, écrite par Hugues de Revel, Maître de l’Hôpital, à Guy de Dampierre, comte des Flandres.
21 — GUILLAUME DE BEAUJEU. 13 mai 1273 - 18 mai 1291.
Originaire de la célèbre famille du Forez, et non de Bourgogne ou de Franche-Comté comme on l’a cru, Guillaume de Beau jeu fut le dernier Maître à siéger en Terre Sainte durant toute sa maîtrise.
En 1271, commandeur du Temple dans le comté de Tripoli, il était au moment de son élection, commandeur des Pouilles. Elu le 13 mai 1273, il résidait à Acre. Avant de rejoindre la Terre Sainte, il assista, en mai 1274, au concile de Lyon dont le premier objectif fut la réunion des Eglises d’Orient et d’Occident, et le deuxième la convocation d’une nouvelle croisade.
Les Gestes des Chypriotes précisent qu’entre 1275 et 1282, il arbitra, avec charité et libéralité, les différends entre le Temple et le comté de Tripoli. Le 27 juin, il souscrivit à l’offre faite par Henri de Lusignan à la garnison française du Château d’Acre. Respectueux des trêves signées avec les musulmans, il fut un véritable chef de guerre. Sous son »magistère, le pape entama des conversations d’unification avec les deux grands ordres de Palestine : Temple et Saint-Jean. L’aboutissement de toutes les rancunes, préparé par les habiles légistes de Philippe le Bel, entre autres les cyniques Pierre Dubois, Nogaret et Enguerrand de Marigny, se cristallisera dans un ignoble procès contre l’Ordre, accusé d’avoir trahi la chrétienté.
Sous la maîtrise de Guillaume de Beaujeu se joua la dernière carte de la Terre Sainte royaume latin. Les musulmans résistèrent, malgré une nouvelle menace, plus angoissante, du côté français. Le sultan du Caire Kalaoun Malek al Mansour s’empara successivement de Margat, de Laodicée, de Sidon, de Tyr. Son fils, Kabid-Achraf continua la lutte et vint menacer Acre.
Dès le début du mois de mars 1291, les habitants d’Acre se préparèrent au combat et se répartirent en quatre divisions : Le première sous les ordres de Jean de Grailly et d’Othon de Granson ; la seconde obéissant au chef du contingent des Chypriotes et au Lieutenant des Teutoniques ; la troisième aux Maîtres de Saint-Jean et de Saint-Thomas ; la quatrième aux Maîtres du Temple et de Saint-Lazare.
Plusieurs ordres militaires s’étaient joints aux diverses divisions : les Chevaliers de l’Épée, ceux de Saint-Laurent, ceux de Saint-Martin des Bretons, ceux du Saint-Esprit.
Le 18 mai, Guillaume de Beaujeu, mortellement blessé, fut transporté, par une des poternes du rempart du Montmusard, dans un logis du quartier, près de la porte Saint-Antoine. Le reste des troupes se retira sur les vaisseaux pour gagner Chypre. Le patriarche de Jérusalem, Nicolas de Hanappe, et le Maître de l’Hôpital périrent noyés, tandis que le lieutenant de Saint-Lazare était tué.
22 — THIBAUD GAUDIN. Août 1291 - 16 avril 1292.
Grand Commandeur du Temple au moment de la mort de Guillaume de Beaujeu, il prit le commandement des troupes restantes et se retira à Sidon. Ne voyant aucune issue, il s’embarqua avec ce qui restait des frères de l’Ordre, les archives et les vases sacrés, et se retira au château de Sagette où il fut élu Grand Maître au mois d’août 1291.
Son magistère fut de courte durée puisqu’en 1293 il était déjà remplacé par Jacques de
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