Les templiers
Philippe Berruyer, fut Grand-Maître. Ce dont nous n’avons aucune confirmation par les actes. Néanmoins, il fut élu au tout début de l’année : au mois de mars, le roi Alfonso II d’Aragon fait une donation au Grand Maître, (Magister Mayor), Arnault de la Tour Rouge, et à Bérenger d’Avignon, Maître en Provence et en Espagne, de la ville de Tortosa et des châteaux d’Azcon et de Ribarroya.
Nous le retrouvons en 1183, dans un acte d’Héraclius, patriarche de Jérusalem, constatant l’accord intervenu entre les frères du Temple et l’Abbaye de Notre-Dame de Josaphat, au sujet du Casai de Maseraz. Le 5 janvier 1182, le pape Lucius III, tout en complétant les données par la mention : Dilectus filius Arnaldus, renouvelait les dispositions de la bulle de son prédécesseur Alexandre III.
Grand voyageur, Arnaud de la Tour Rouge mourut à Vérone, le 30 septembre 1184, lors d’un voyage en France où il allait solliciter du secours pour la Terre Sainte.
Cette date est confirmée par l’obituaire de Reims.
11 — GERARD DE RIDEFORT. Octobre 1184 - 1 er octobre 1189.
Sénéchal du Temple en 1183, lors de l’accord avec l’abbaye de Notre-Dame de Josaphat, il figure, en 1184, comme Maître du Temple, dans un acte de donation à Funes en Aragon. Cet acte n’indiquant pas le mois, l’élection eut certainement lieu dans l’intervalle réglementaire édicté par les retraits du Temple. Suivant les chroniques, et principalement Guillaume de Tyr, il était investi de sa dignité en 1185.
Originaire des Flandres, il assista à la mort du maréchal du Temple, lors de la bataille d’Acre, entre les troupes de Saladin et celles de Guy de Lusignan. Il aurait succédé à un Maître appelé Thierry, qu’il paraît difficile de situer parmi les supérieurs du Temple. En effet, cette mention proviendrait d’une erreur de lecture : Thierry ou Terric fut Maître de l’Ordre, mais de la maison du Temple de Jérusalem. D’ailleurs, pendant la bataille de Tibériade, le Maître du Temple fut fait prisonnier et Thierry, dans une lettre au pape Urbain III, dit qu’il a réussi à s’échapper avec quelques chevaliers. Au début de l’année 1188, il adresse une autre lettre au roi d’Angleterre, pour lui annoncer la prise de Jérusalem par les musulmans et le siège de Tyr. Or, dans ces deux écrits, il ne s’intitule pas Maître du Temple, mais bien Grand Précepteur de la maison du Temple à Jérusalem.
On ne peut pas dire si le onzième Maître du Temple eut une influence importante en Terre Sainte. Guillaume de Tyr, ennemi juré des templiers, en fait un arrogant, responsable de la perte d’influence de l’Ordre vis-à-vis dés puissances séculières en Palestine, et ce, durant tout son magistère.
En 1186, il aida au coup d’état de Guy de Lusignan avec lequel il fut fait prisonnier. Auparavant, il déclencha, avec 140 chevaliers du Temple, une attaque contre 7 000 musulmans qui aboutit à la bataille de Casal Robert, le 1 er mai 1187. Le Maître échappa de justesse à cette folle bataille au cours de laquelle le Maître des Hospitaliers fut tué et la population de Nazareth faite, presque entièrement, prisonnière.
Peu de temps après, le Maître du Temple leva une armée grâce aux richesses de son Ordre. Elle se concentra à Saphonie, non loin de Nazareth, mais, le manque de connaissances militaires de Guy de Lusignan et l’amour de la guerre du Grand-Maître, conduisirent au désastre. Aux 60 000 soldats de Saladin s’opposèrent 30 000 chrétiens, dont 1200 chevaliers du Temple et 4 000 turcopoles. Girard de Ridefort fit capituler Gaza et les forteresses voisines, mais fut fait prisonnier avec Guy de Lusignan. Il ne dut sa délivrance, ainsi que celle de nombreux chrétiens, qu’à une forte rançon.
En 1189, il assista encore, en qualité de Grand — Maître, au début du siège d’Acre. Il y perdit la vie, le 1 er octobre, dans un combat livré aux pieds du Toron.
La maîtrise de Girard de Ridefort fut un désastre pour l’Ordre du Temple. Inconscient, il est à l’origine des premiers reproches adressés aux frères. Après sa mort, le chapitre général réforma certains points de la Règle, touchant principalement aux mesures disciplinaires à prendre quand le Maître manque à son sens moral et à sa responsabilité.
12 — ROBERT DE SABLE ou de SABLOIL. Fin 1189 - 13 janvier 1193.
Le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr
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