Les templiers
l’élection lui demande de prêter obédience. Le Grand Commandeur lui dit : «Si Dieu et nous t’avons élu pour Maître du Temple, promets-tu d’être obéissant tous les jours de ta vie au couvent, à tenir les bonnes coutumes de la maison et les bons usages ? » Le nouveau Maître donne son accord. Une fois cette cérémonie terminée, le Commandeur de l’élection annonce au reste du Chapitre le résultat et le nom du nouvel élu. Les frères chapelains chantent alors le Te Deum, et le Maître, « porté entre les bras des frères », est conduit à la chapelle « pour être présenté à Dieu ».
Malgré sa souveraineté, le Maître n’a aucun pouvoir absolu. Son rôle est faible et son pouvoir se limite à présider les Chapitres et à ratifier les décisions prises par l’ensemble. Si l’autorité suprême de l’Ordre est le Chapitre général, les décisions de moindre importance sont prises uniquement suivant l’avis du conseil. Seul, le Maître ne peut rien. Il ne peut prendre aucune directive sans avertir ou consulter tel 011 tel dignitaire.
Souverain puissant, il ne l’est qu’en sa qualité de représentant de l’Ordre. Il ne dispose de rien, pas même des avoirs de la maison. Il ne peut prêter plus de 1000 besans, sans l’autorisation de la communauté. Il ne peut donner une terre, ni l’aliéner ni prendre un château sans l’avis du Chapitre. Il en est de même pour la guerre ou la trêve.
En ce qui concerne le gouvernement, la Règle le restreint encore. Aucun dignitaire, ni Commandeur de Province ne peut être nommé directement par lui. Il est seulement autorisé à désigner, sans l’assentiment du Chapitre, les officiers inférieurs. Mais là encore, dit la Règle : « il nommera sans Chapitre, mais suivant le conseil d’une partie des prud’hommes de la maison. » De même pour la révocation : il ne peut rappeler aucun dignitaire.
Lorsque des dons sont effectués, il les dépose dans le «coffre de l’Ordre », en présence du commandeur de Jérusalem qui en fait l’inventaire. Il y a un va-et- vient continuel entre la Terre Sainte et l’Europe, la terre d'outre-mer pour les Templiers. Toutes sortes de richesses, or, argent, tissus, vêtements, armures, harnais, chevaux, tout le nécessaire, voyagent sur les navires du Temple.
Les attributs du Maître sont la Bulle et la Bourse. La Bulle n’est autre que le sceau, seul signe de son autorité. On connaît environ une soixantaine de sceaux du Temple représentant les quatre effigies traditionnelles : le Temple surmonté d’un dôme, le plus ancien ; les deux chevaliers montés sur un cheval, la lance en arrêt ; le plus courant est la croix pâtée à pied fiché, le moins courant étant l’Agnus Dei.
Lors des réceptions, le Maître est obligé d’obtenir l’autorisation du Chapitre. Lors d’une réception ad mortem, s’il n’y a pas de Chapitre, le Maître doit, tout de même, prendre avis et conseil des frères présents.
Pour terminer, la Règle signale certains détails domestiques concernant le Maître. Ainsi, il ne peut manger dans sa chambre que lorsqu’il vient de chevaucher, après la saignée ou lorsqu’il invite des chevaliers ou autres personnages. Quand il est malade, il peut être couché dans sa chambre au lieu de l’infirmerie. Les robes que le Maître ne met plus doivent être données aux lépreux où elles seront le mieux employées. S’il donne une robe à un frère, il devra, néanmoins, en donner une supplémentaire aux lépreux. Les règlements ou statuts concernant le Maître se terminent par une phrase des plus importantes : « Tous les frères doivent être obéissants au Maître, et aussi le Maître doit obéir à son Chapitre. » Nous avons là le résumé des rapports entre les deux autorités.
Le deuxième personnage de l’Ordre, suivant directement le Maître, est le Sénéchal. C’est le plus inconnu des dignitaires de l’Ordre. Effacé entre le Maître et le Maréchal, on peut se demander quel est son rôle. Bien souvent, c’est lui qui, aux élections, est élu pour succéder au défunt. Le Sénéchal le plus connu fut André de Montbard.
Comme le Maître, il a droit à quatre montures, avec un palefroi au lieu d’un mulet. Sa maison se compose de deux écuyers, un diacre-écrivain pour réciter les heures, un écrivain sarrasin, deux garçons à pied, un frère sergent et un turcopole. Il a aussi, comme le
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