Les templiers
particulièrement sur elle. La règle catalane parle alors de cette Vraie Croix. À la veille de la bataille désastreuse et décisive de Hattin, « un frère chevalier chargé de la garde, ensevelit la relique dans le sable afin que les musulmans ne puissent s’en emparer. La bataille se déroula et l’on ne pensa plus à la Vraie Croix. Longtemps après, ce même chevalier, qui avait échappé au massacre de son couvent, se présenta au roi de Jérusalem, Henri, et demanda un guide, car il pouvait retrouver la relique sur le champ de bataille, l’ayant enfouie lui-même dans le sable. Ayant fait appel à un sergent, qui était né dans le pays, il partit, de nuit, pour ne pas être surpris par les Sarrasins, et ils cherchèrent. Cela se fit pendant trois nuits, en vain.
Les Turcs, ayant appris cette recherche, se vantèrent ensuite de posséder la «relique ». Le copiste ou narrateur continue son récit, en doutant de l’affirmation des Turcs : la relique resta dans les sables où le Templier l’avait enterrée. La règle catalane confirme ainsi les données de Calvin au sujet de la Vraie Croix.
Le commandeur de la Ville peut faire des cadeaux aux frères de la cité comme aux séculiers. Aux frères, il peut donner chevaux et mulets, et aux séculiers une selle turque. Pour le butin, il a droit à la moitié, uniquement lorsque la guerre a lieu au-delà du Jourdain ; sinon, il ne reçoit rien. Tout revient au commandeur de la Terre. Ses pouvoirs juridiques se limitent à la Cité, et seulement en l’absence du Maréchal. Les pouvoirs des chapelains et des commandeurs des maisons, ne dépassent pas les limites de leurs maisons, châteaux, forteresses ou commanderies. Aucune construction ne peut être entreprise de leur propre chef, sans autorisation soit du Maître et de son conseil, soit des commandeurs de province dans les terres d’Europe. Seule leur est permise la réparation ou la réfection des bâtiments ; et encore, si cela demande une dépense importante, une décision doit être prise par le conseil du bailli ou du chapitre de province. C’est ce que nous pouvons lire au travers des actes concernant la commanderie de Coulommiers, de Vaour ou de certaines maisons de la Péninsule Ibérique. Il en est de même lors de la reconstruction de la forteresse de Saphet, totalement prise en charge par Benoît, évêque de Marseille, alors en pèlerinage en Terre Sainte. Le Maître lui répondit qu’il ne pouvait accepter sans avoir pris conseil du Chapitre, ce qui fut fait d’ailleurs.
Viennent ensuite les commandeurs des chevaliers. Jusqu’à présent, on a toujours cru qu’il n’y avait qu’un seul commandeur des chevaliers. Or, il s’avère, d’après le texte de la Règle et certains actes de Terre Sainte, que lesdits commandeurs étaient les lieutenants du Maréchal et se trouvaient à la tête de dix chevaliers.
Leur équipement est le même que celui des chevaliers. Seule différence, ils peuvent tenir chapitre. Puis, la Règle aborde les statuts des frères chevaliers et des frères sergents, les plus intéressants par leurs détails. Les traductions françaises sont très confuses. Le texte catalan est plus clair et ordonné. Aussi avons-nous choisi ce dernier texte qui n’altère en rien les précédents.
Chaque frère chevalier a droit à trois montures et à un écuyer, avec un quatrième cheval et un second écuyer par faveur du Maître. L’habillement, en campagne, se compose du haubert et de chausses, le tout fait de mailles entrelacées sur des lanières de cuir tressées. Ils se coiffent soit du heaume, soit du « chapeau de fer ». La Règle note l’archaïsme du heaume qui n’a pas encore de visière mobile. Le « chapeau de fer » est plat, en général, et laisse le visage découvert, tandis que le heaume le protège par deux lames de métal. On a souvent cité, dans la tenue du Temple, la coiffe de mailles. Or, cette coiffe n’est autre que ce que la Règle appelle le « capuce de guerre ».,Elle s’ajoute à la panoplie combattante du templier et se place sous le casque ou le chapeau de fer. Elle est souvent fixée à une calotte ronde, en cuir.
En dehors de ces protections de la tête, les chevaliers endossent les espalières, sorte de jaquette rembourrée et placée sous la cotte de mailles. Le mot dit bien ce qu’il veut dire : c’est la protection des épaules. Les Gestes chypriotes laissent entrevoir qu’au combat les Templiers
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