Les templiers
legs est fait en mer, de grand ou de petit avoir, il est versé au trésor.
Après une bataille, le butin, comprenant bêtes de somme, esclaves, et le bétail gagné par les maisons du royaume, est mis à la disposition du commandeur de la Terre. Les bêtes de selles, les armes et les armures, à celle de la Maréchaussée.
La marine est sous les ordres du commandeur de la Terre et du commandeur de la voûte d’Acre, qui a titre d’Amiral de la Flotte. Toutes les cargaisons appartiennent au commandeur de la Terre.
À la lecture, de la Règle, on imagine mal l’importance des Retraits. Ils règlent toute la vie de l’Ordre au travers des dignitaires. Assurément, la majeure partie de ce code juridique concerne la Terre Sainte. S’il est généralement discret, il s’y trouve aussi quelques points particuliers, comme l’article terminant les retraits du commandeur de la Terre : « Si le Commandeur veut faire garnir une selle dans la Maréchaussée, ou pour son corps ou pour un ami de la maison, il peut le faire, mais pas trop souvent. Le Commandeur du Royaume ne doit pas faire de grandes invitations ou cadeaux aux gens du siècle, ni aux chevaliers, si le Maître est présent, à moins que ce ne soit à des amis de la maison, en privé. Mais en l’absence du Maître il peut le faire. » Ce texte prouveencore la restriction apportée à chaque charge des dignitaires. Cependant, le législateur reconnaît les fonctions de chacun. Pour les quartiers d’hiver, le Maréchal prend conseil du commandeur de la Terre, afin de placer les hommes. Ceci uniquement parce que le commandeur connaît les ressources de chaque maison. De même, les commandeurs des Terres de Tripoli et d’Antioche ont, en dehors du rôle de trésorier, les mêmes prérogatives que celui de la Terre de Jérusalem. Chacun de ces commandeurs se doit, lorsque le Maréchal est sur ses terres, de mettre à sa disposition les bêtes de somme nécessaires à transporter son aiguiller, son orge ou son chaudron.
La fonction de Drapier n’est pas réservée à un commandeur. Nommé par le Chapitre, il fournit aux frères les vêtements, la literie, tout ce qui est utile à l’habillement, jusqu’aux chaussures. À lui d’ouvrir les envois des maisons d’Europe en tissus ou en robes. Il reçoit aussi les cadeaux adressés aux frères. Toujours à son propos, on trouve dans les Retraits un passage assez curieux : « il doit prendre garde que tous les frères aient les cheveux coupés. Dans le cas où un frère ne serait pas coiffé comme il faudrait, le Drapier pouvait lui ordonner d’aller au tailleur de cheveux, le frère doit alors lui obéir. Car après le Maître et le Maréchal c’est au Drapier qu’ils sont le plus tenus d’obéir. »
Le Drapier assiste aux réceptions des frères, car c’est lui qui prépare la robe et le manteau pour la cérémonie ; il doit recevoir les habits séculiers, sauf ceux de vair ou d’écarlate. Si le nouveau frère possède de l’argent, le Drapier garde une somme égale à 10 Byzantins et remet le reste au Trésorier.
Nous avons dit que la règle française dut être élaborée au milieu du XIIe siècle. Cela est prouvé par le fait que nous trouvons dans les retraits le commandeur de la Ville de Jérusalem. Or, Jérusalem fut reprise aux chrétiens en 1187 et la fonction dut cesser en tant que telle, et non pas dans le rôle d’hospitalier qui lui revenait de droit. Nous retrouvons là le rôle primitif des Templiers : protéger et aider les pèlerins se rendant dans les lieux de pèlerinage de Terre Sainte. Le commandeur de la Ville a dix frères chevaliers sous ses ordres pour conduire les pèlerins sur les rives du Jourdain.
On peut se demander pourquoi la Règle du Temple cite la garde des routes qui vont au Jourdain. Il s’avère que les lieux de pèlerinage se situent sur le fleuve qui marque la frontière entre le royaume franc et les musulmans. Après la perte de Jérusalem, les pèlerins n’iront plus se baigner à l’emplacement où le Christ fit étape. Ils se contenteront de la côte méditerranéenne et des sites de la Galilée avec Nazareth.
Directement sous les ordres de l’Hospitalier, se place le commandeur des Chevaliers. Il a le privilège de garder la Croix. La Règle dit que le commandeur de Jérusalem et ses dix chevaliers, lorsqu’ils sont en chevauchée, doivent garder, nuit et jour, la Vraie Croix. La nuit surtout, deux frères doivent veiller
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