Les templiers
aller à l’église pour entendre l’office de prime, la messe, les deux offices de tierce et l’heure de midi qui n’est autre que sexte.
Le second lever – le premier étant celui des matines – a lieu à cinq heures du matin l’été et à six heures l’hiver. Vers huit heures, les offices terminés, les Templiers des maisons de combat qui n’ont reçu aucun ordre ou n’ont pas de service, vont réparer et appareiller leurs armures et leurs harnais, ou couper les pieux et piquets de tentes. Les frères ne doivent pas rester inoccupés, de peur que l’ennemi (Satan) ne les assaille et leur donne de mauvais désirs, de vaines pensées. Dans les maisons situées en lieu de paix, ils vaquent aux besoins administratifs et temporels.
À l’heure du déjeuner, le premier repas de la journée, les chevaliers mangent à la première table, une seconde étant réservée aux sergents. Mais les frères ne peuvent venir au réfectoire que s’ils ont entendu les offices et dit les soixante patenôtres obligatoires : trente pour les bienfaiteurs vivants, et trente pour les morts.
Une fois à leur place, ils doivent attendre que toute la commanderie soit là et regarder s’il ne manque rien : pain, vin, eau et ce qui est prévu « au menu ». Le prêtre chapelain, s’il y en a un, donne la bénédiction, tandis que chaque frère dit, debout, une pate- nôtre. Ce rite terminé, il peut s’asseoir et commencer à manger.
Pendant le repas, un frère fait la lecture, afin que les autres soient nourris matériellement et spirituellement. Le silence doit être observé, même s’il y a des personnes séculières invitées.
Les frères mangent ce qui est servi à la communauté, mais il y a toujours un choix dans les mets. Le jour où la viande est permise, le Maître ou le Commandeur met à part ceux qui ne mangent pas de bœuf, afin qu’on leur donne du mouton, et vice-versa. En général, on donne « deux sortes de viande à tous les frères pour que ceux qui ne mangent pas de l’une mangent de l’autre ». La Règle pense que si les maisons en ont en abondance, on peut servir trois sortes de viande.
Les frères peuvent aussi demander la viande des serviteurs, mais cela ne doit pas se faire trop souvent ; si l’on mange de ce mets, on ne doit pas en demander d’autre. La Règle est explicite : « Quand les frères mangent au couvent, nul ne doit donner de la viande qui est devant lui, ni pain, ni autre chose, à aucun homme ni à aucun oiseau ni à nulle autre bête. » De même pour la boisson. Les seules personnes autorisées à boire dans la coupe d’un frère doivent être dignes de manger au couvent.
Après le repas, le clerc dit : « Tu autem Domine ». Personne ne doit rester au réfectoire. Une fois la pate- nôtre traditionnelle récitée, les frères se rendent à la chapelle pour les grâces.
Les grâces terminées, les frères vaquent à leurs occupations, mais doivent répondre à chaque tintement de cloche. L’après-midi est coupé par les offices de none et de vêpres. Tous les frères sont dans l’obligation d’assister à vêpres. La Règle prévoit trois cas d’absence : le boulanger « s’il a la main dans la pâte », le forgeron s’il a un «fer bouillant au feu », et le maréchal ferrant «s’il ferre un cheval ». Mais, dès leur travail terminé, ils doivent se rendre au moutier «ou là où l’on chante les heures ».
Après les vêpres se place le souper, les jours où il y a deux repas ; pendant les jours de jeûnes, un seul repas est prévu après cet office.
Quand sonne la cloche des complies, tous les frères, cette fois sans exception, doivent se rassembler. Si le Maître l’a accordé, ils peuvent boire et manger du vin et du pain trempé. De même, si c’est une coutume de la maison. Après cela, tous doivent entendre l’office. Les complies chantées, les frères vont voir une dernière fois leurs bêtes et leurs armements. S’ils doivent dire quelque chose à leurs écuyers, ils le feront « bellement » et avec discrétion. Puis, ils peuvent aller se coucher. Le silence est recommandé jusqu’à l’office de prime.
Les Templiers jeûnent tous les vendredis, de la-fête de la Toussaint à Pâques. Si la fête de Noël tombe un vendredi, ils pourront manger de la viande en honneur de ce jour. Le jeûne est aboli aussi le jour de l’Épiphanie, de la Chandeleur, et de saint Mathias l’apôtre.
Le
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