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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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malade, s’il est homme de bien, doit obéir et ce serait plus belle chose s’il avait requis ledit congé de lui-même avant que l’on en eût prié. Et si le frère requiert ledit congé, le Maître ou celui à qui il a affaire, doit lui donner le congé, mais il doit le faire en égards aux frères. Et après, le Maître et les prud’hommes de la maison doivent l’aider pour que l’habit de Saint-Lazare lui soit donné. Et ils doivent prendre garde avec attention comment il sera traité à Saint-Lazare.   »
    L’article suivant est encore plus touchant de fraternité et de charité   : « Mais toutefois, sachez que si pour le frère qui est devenu lépreux ce soit une chose dure pour lui de demander congé de la maison, on ne doit, ni peut le jeter dehors, ni lui ôter son habit, mais, comme il est dit par les frères malades, on doit le mettre à part de la compagnie des frères et, en cette place, lui donner la souvenance.   »
    En général, les articles de la Règle furent écrits pour l’Orient. En Occident, les frères atteints de cette maladie étaient gardés soit dans la maison, soit dans une léproserie proche. De nombreuses léproseries furent établies non loin des maisons du Temple, multipliant les liens de charité entre les deux communautés.
    Cette partie de la Règle est la plus monastique. Sur les six cent quatre-vingt-six articles du texte, près de cinq cents dressent le Templier à l’école monastique tout en conservant le caractère religieux de l’entreprise. Aussi l’indiscipline est corrigée, l’obéissance renforcée par les dangers courus par les frères et qu’ignorent les moines à l’abri des cloîtres. Afin de pallier tous les imprévus, les templiers se rassemblent en chapitre. Toute réunion de chevaliers pour discuter de problèmes temporels, disciplinaires ou religieux est un chapitre, mais les plus importants sont le Chapitre général et le Chapitre hebdomadaire. Le Chapitre général est l’autorité suprême de l’Ordre. Les questions de politique intérieure ou extérieure de l’Ordre y sont débattues. Il sert aussi de cour d’appel pour les cas disciplinaires, et c’est lui qui tranche les cas importants ayant trait aux honneurs de la maison. Le Chapitre hebdomadaire, tenu en général le dimanche, était obligatoire dans toutes les maisons groupant au moins quatre frères.
    C’est par les chapitres que se réglait la justice de l’Ordre. Aucune distinction n’est faite entre les frères chevaliers et les frères sergents   : tous sont soumis à la même discipline. Les décisions sont rendues par les chevaliers, seuls à être consultés par le commandeur. À partir de 1293, le Chapitre général de Montpellier autorisera les sergents à donner leur avis.
    Il est rare de rencontrer dans les maisons de l’Ordre une salle réservée au chapitre. Les grandes maisons exceptées, ces réunions se tenaient soit dans la chapelle après la messe, soit dans la grande salle commune.
    En entrant au chapitre, « chaque frère doit ôter son chapeau et sa coiffe, à moins qu’il ne soit chauve   », auquel cas il peut rester couvert. Ils doivent être vêtus de leur manteau, et prendre garde que personne, s’il n’est frère du Temple, ne puisse entendre ce qui va se dire.
    Le commandeur ou le Maître ouvre le chapitre par une exhortation. À la fin du sermon « chaque frère qui croit avoir faibli, doit se lever, ôter son chapeau et sa coiffe et doit venir devant celui qui tient le chapitre et doit s’agenouiller une fois ou deux au plus et doit se tenir humblement comme celui qui se confesse et doit dire de telle manière   : « Beau sire, je demande miséricorde à Dieu et à Notre Dame et à vous et aux frères de ce que j’ai failli en telle manière.   » Et il raconte sa faute « en entier et en vérité, comme cela aura été, sans mentir, ni par honte, ni par peur de la justice de la maison, car s’il mentait, ce ne serait pas une confession   ».
    Le frère s’étant accusé, le Maître le fait sortir et le frère doit aller en un lieu où il ne puisse entendre ce que les autres disent. Le commandeur, reprenant les faits « sans rien changer   », prend conseil des frères sur la peine à infliger au coupable. Le commandeur rappelle le frère et « il doit lui faire voir sa faute et exposer combien elle est grande et comment les frères le tiennent d’avoir failli. Il doit lui commander ce que les frères ont décidé et lui

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