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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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volonté. Mais si vous prenez du nôtre, nous avons bien assez du vôtre en Acre pour nous en dédommager.   » Je dis au roi que j’irais, s’il le voulait. Il me le commanda. J’allai à la maitresse-galère du Temple où était le trésor. Je demandais au Commandeur du Temple de venir voir ce que j’allais prendre, mais il ne daigna pas le faire. Le Maréchal dit qu’il viendrait voir quelle violence je lui ferais. Lorsque je fus descendu auprès du trésor, je demandai au Trésorier du Temple qu’il me baillât les clés d’une huche qui était devant moi. Mais lui me voyant maigre et décharné par la maladie et dans l’habit que j’avais porté en prison, refusa de m’en bailler aucune. J’aperçus une cognée qui gisait là, je la levai en disant que j’en ferai la clé du roi. Lorsque le Maréchal vit ceci, il me prit par le poing et me dit   :
    — « Sire, nous voyons bien que c’est violence que vous nous faites. Nous vous ferons bailler les clés.   » Alors, il commanda au Trésorier de me les donner. Quand le Maréchal lui eut dit qui j’étais, il en fut bien ébahi. Je trouvai que ce coffre était à Nicolas de Choisy, un sergent du roi. Je jetai dehors l’argent que j’y trouvai, puis allai m’asseoir à la proue du vaisseau qui m’avait amené.   »
    L’attitude des frères du Temple mérite quelques explications. Il n’y avait pas encore de Maître et le sort de la maîtrise se joua à cette occasion. Les deux dignitaires avaient chacun leur jugement sur cette affaire. Le commandeur se retranchait derrière la Règle, tandis que Renaud de Vichiers, en offrant au roi un prêt illimité, ne risquait pas de s’attirer les foudres du futur Maître ni même du chapitre général. Le roi ne sembla aucunement s’indigner, malgré les paroles du Maréchal.
    Quant à l’affaire du coffre, il faut y voir de la part des Templiers une protection des biens qui leur étaient confiés.
    Joinville ne garda aucune rancœur aux Templiers. Jouait-il la comédie   ? C’est très possible, puisqu’il avoue plus loin que frère Renaud fut rempli de courtoisie vis-à-vis du roi lorsqu’ils étaient en prison.
    Les Templiers, de leur côté, approuvèrent l’attitude de leur Maréchal et le choisirent comme Maître dès son retour à Acre. Le roi lui témoigna une grande estime et en fit le parrain de son fils, Jean Tristan, qui naquit à Château-Pèlerin. Tout cela montre quel sens nous pouvons donner au récit de Joinville.
    Une fois libérés, le roi et son armée débarquèrent à Acre sous les acclamations d’une foule en délire et avec de nombreuses marques d’affection. Damiette perdue, il fut accueilli en vainqueur. Pendant les deux ans qu’il passa encore en Terre Sainte, il fit fortifier les grandes villes côtières   : Jaffa, Césarée, Acre, Sidon, et entama des négociations avec le sultan du Caire pour la libération des chrétiens qui se trouvaient encore prisonniers dans la capitale égyptienne. Il prit soin, toutefois, de rétablir la Terre Sainte dans ses frontières de 1248.
    L’état lamentable dans lequel se trouvaient les forteresses se traduisit par une vaste campagne de construction. Acre reçut les premiers soins par le quartier de Montmusart, jusque là non fortifié. Dès 1254, la rue des Anglais fut tracée   ; un hôpital destiné aux pèlerins bretons fut à l’origine de l’ordre de Saint Martin des Bretons, fondé par Gilles de Tours. L’ordre de Saint-Thomas « et de Saint-Jean-d’Acre était devenu militaire tout en conservant le caractère hospitalier de ses origines.
    Les Templiers profitèrent de l’accalmie pour revenir à leur idée   : l’entente avec Damas. Beybars avait conquis la ville syrienne en 1245, mais les habitants profitèrent de la révolte égyptienne pour reprendre leur indépendance. Pour le Temple, cette démarche en vue de renouer ses anciennes relations était difficile sans l’assentiment du chef de croisade   : les Templiers pouvaient être accusés de traîtrise.
    Mais en mars 1252, saint Louis songea à une alliance avec les Égyptiens. Une trêve fut signée pour une période de quinze ans, spécifiant, outre la libération des prisonniers depuis l’avènement de Frédéric II au trône de Jérusalem en 1226, l’abandon aux Chrétiens des pays à l’ouest du Jourdain avec Jérusalem, Melion et Naplouse. Le sultan conservait Gaza, Saron, Gibelin et Grand-Gerin en Galilée.
    Sous l’influence du khalife de

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