Les templiers
empêchait tout transport de vivres et de troupes parce que la papauté avait trouvé là un argument pour extorquer de l’argent aux fidèles.
Le roi de France commença ses préparatifs d’expédition dès 1246. Il ne s’embarqua que le 28 août 1248, en compagnie de sar femme, la reine Marguerite de Provence, de ses frères Robert d’Artois et Charles d’Anjou, de la comtesse d’Anjou et de toute la chevalerie du royaume. Partie d’Aigues-Mortes, l’escadre débarqua son premier contingent, le 17 décembre, à Nicosie, où les croisés passèrent tout l’hiver.
Les Templiers, depuis 1245, avaient un nouveau maître en la personne de Guillaume de Sonnac. Il entretenait des liaisons secrètes avec les émirs musulmans afin de les mettre en rapport avec le roi de France pour entamer des négociations de paix, ou tout au moins un compromis, ou encore afin de créer une diversion dans le camp musulman.
Le manque total de souplesse de saint Louis lui fit refuser tout pourparler. Il blâma vivement le Maître du Temple et lui fit défense de recevoir des émissaires turcs sans son autorisation expresse. Le 20 décembre 1248, le roi de France reçut la visite de deux ambassadeurs d’un général mongol, dans le but de nouer des relations avec les troupes franques afin de mener une action contre les musulmans. Le roi, intéressé par les propositions et ne songeant qu’à la conversion des Mongols, envoya en janvier 1249 l’ambassade d’André de Longjumeau, qui revint en 1251, sans aucun résultat.
Le roi voulut quitter Chypre au mois de février 1249, mais les disputes entre les Pisans et les Génois retardèrent le départ. Ce ne fut que le 30 mai 1249 que l’armée royale, avec deux mille huit cents chevaliers, s’embarqua pour Damiette où elle arriva le 4 juin.
Le 12 mai 1249, une grande réunion des dignitaires du Temple se tint sous « la tente du Commandeur de Jérusalem ». Assistaient à cette « réunion, Guillaume de Sonnac, Maître de l’Ordre, Renaud de Vichiers, Maréchal et ancien Maître en France qui avait suivi le roi, Étienne de Hautetour, trésorier de l’Ordre, Ferrand l’Espagnol, commandeur d’Antioche, Amaury Jaurès, le drapier, et plusieurs autres frères. Cette assemblée avait pour but de négocier un emprunt de dix mille byzantins, fait par Otto Tornello en échange de trois mille sept cent cinquante livres tournois.
Saint Louis débarqua*le 5 juin avec toutes les troupes. L’armée égyptienne déployée sur la plage fut mise en déroute. Le lendemain, le roi fit son entrée à la tête de ses chevaliers par le pont que les citadins avaient réparé et qui, dans la débandade de la veille, n’avait pas été détruit. La ville fut transformée en ville latine. Le légat et tous les chapelains purifièrent la mosquée et chantèrent le Te Deum, les chefs croisés reçurent des habitations, les ordres religieux installèrent leurs couvents, tandis qu’un archevêque prenait possession de la cathédrale Notre-Dame, construite par Jean de Brienne et qui avait été depuis transformée en grande mosquée. Le reste de l’armée, les couvents du Temple et de l’Hôpital, dressèrent leurs tentes sur l’île de Maalot.
Saint Louis aurait voulu atteindre Le Caire, mais les crues du Nil qui commençaient l’en empêchèrent.
Le comte de Bretagne préférait une marche sur Alexandrie, afin d’asphyxier l’Égypte en s’emparant du port, ce qui obligerait le sultan à des concessions.
Une attaque du port fut décidée, lorsque Robert d’Artois s’opposa à toute stratégie autre qu’une avance sur Le Caire. L’armée sortit de Damiette le 28 novembre, mais avec prudence, essayant d’éviter les embuscades. La reine Marguerite et les femmes des chefs croisés restèrent dans la cité gardées par les équipages de la flotte.
Les Égyptiens s’étaient massés à Mansûra, attendant les armées franques. Les galères remontaient le Nil en ramant contre le courant et le vent. Les mameluks galopaient à l’horizon. Le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas, les Templiers formant l’avant-garde de l’armée, et impatients devant les lenteurs de la campagne, eurent la joie de pouvoir bouger un peu. Les musulmans attaquèrent et désarçonnèrent un chevalier de l’escorte du maréchal Renaud de Vichiers. Le roi avait formellement interdit d’engager un combat, mais, comme le dit Joinville : « Frère Renaud s’écria : « Or à eux, de par Dieu,
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