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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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bataille de Monseigneur Gui de Mauvoisin, que les Turcs ne purent jamais vaincre...   »
    Les croisés brisèrent l’attaque des Turcs, mais ces deux victoires furent en vérité une véritable défaite. Le canal était rempli de cadavres, les vivres manquaient et les Francs se nourrissaient de poissons gavés de chair humaine. Une épidémie se déclara dans le camp, et, comme cela s’était passé en 1221, les Égyptiens construisirent une escadre pour reconquérir la maîtrise du Nil, privant l’armée de saint Louis de tout ravitaillement. La partie était perdue.
    Le roi de France chercha à traiter avec le nouveau sultan Turân-shâh. Sans succès. La retraite fut décidée, mais le décrochement fut difficile. À une étape de Damiette, le roi tomba malade. Philippe de Mont- fort venait d’obtenir une capitulation en sacrifiant Damiette lorsque la trahison d’un sergent convainquit les croisés de déposer les armes. Ce fut un massacre général des malades, tant sur les vaisseaux que sur terre. Les prisons du Caire s’ouvrirent sur le restant de l’armée, Saint-Louis en tête. On était le 6 avril 1250.
    La reine occupait toujours Damiette et le roi se vit réclamer la ville et toute la Syrie franque. Sur son refus, le roi de France n’ayant aucun droit sur la Terre Sainte, il fut menacé de la torture. On fit alors un accord   : Damiette servirait de rançon pour le roi   ; pour l’armée, seigneurs et chevaliers, il serait versé une somme collective de cinq cent mille livres. Ce traité permettait de sauver ce qui restait de l’armée croisée.
    Les Templiers de Terre Sainte avertirent leurs frères de France   : après une grande bataille les Francs avaient déposé les armes, Eudes de Châteauroux, légat pontifical, et Robert le patriarche s’étaient échappés, trois Templiers seulement avaient pu s’évader. Chez les Hospitaliers, on savait seulement que quatre chevaliers étaient prisonniers et, qu’un autre se trouvait auprès du roi. Après un traité, les Français cédaient Damiette au sultan, mais gardaient les places de Terre Sainte   : Jaffa, Césarée, Château-Pèlerin, Cayphas, Nazareth, Saphet, Beaufort, Tyr et Le Toron. Cette lettre passe sous silence l’évasion du Maréchal Renaud de Vichiers et la nomination de frère Étienne d’Otricourt, comme Grand Commandeur élection.
     
    Le nouveau sultan Tûrân-shâh s’attira la haine de ses soldats, esclaves, mameluks, et le 2 mai 1250 il fut assassiné par sa propre garde. Le 6 mai, Damiette était remise aux musulmans qui massacrèrent les malades dans les hôpitaux, pensant en faire autant avec les barons. Le roi était dans la galère qui l’avait ramené du Caire, tandis que la première tranche de la rançon, c’est-à-dire deux cent mille livres était comptée. Joinville raconte assez clairement comment fut payée cette rançon   : « On commença le paiement de la rançon le samedi matin. On mit à le faire le samedi et le dimanche, toute la journée jusqu’à la nuit, parce qu’on payait à la balance, chacune valant dix mille livres. Le dimanche au soir, les gens du roi qui faisaient le paiement lui firent savoir qu’il leur manquait trente mille livres. Il n’y avait alors avec le roi que le roi de Sicile, le maréchal de France, le Maître de la Trinité et moi. Tous les autres étaient à faire le paiement. Je dis au roi qu’il serait bon qu’il envoyât chercher le Commandeur et le maréchal du Temple, car le Maître était mort, pour leur demander de lui prêter trente mille livres, afin de délivrer son frère. Le roi les envoya chercher et me dit de leur parler. Quand j’eus fini, frère Étienne d’Otricourt, le Commandeur du Temple, me répondit   :
    — « Sire de Joinville, ce conseil que vous donnez n’est ni bon, ni raisonnable, car vous savez que nous recevons les fonds en commandite de telle manière que, d’après nos serments, nous ne les pouvons remettre à personne, si ce n’est à ceux qui nous les ont baillés.   »
    Il y eut assez de dures et injurieuses paroles entre moi et lui. Alors, frère Renaud de Vichiers, qui était Maréchal du Temple dit   :
    — « Sire, laissez aller cette dispute entre le seigneur de Joinville et notre Commandeur. Comme il vous l’a dit, nous ne pouvions rien bailler sans être parjures. Lorsque le Sénéchal vous conseille de prendre, si nous ne voulons pas prêter, il ne dit pas là bien grande nouvelle. Vous en ferez à votre

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