Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
Entonnant le péan à Castor, les Thespiens de Demophilos abaissent leurs lances et entament leur marche au son des flûtes et des trompettes…
Premier acte de la bataille. 18 août, les Mèdes contre les Thespiens
Le premier choc est terrible. Les hordes mèdes s’élancent par vagues successives vers les phalanges grecques. Aussi fougueux que désordonnés, leurs assauts sont inefficaces. Plusieurs dizaines de guerriers mèdes s’écrasent sur le mur de boucliers thespiens sans même l’ébranler. Avec leurs javelots trop courts et leurs boucliers en osier tressé trop légers, les Mèdes ne peuvent résister aux armes offensives et défensives plus performantes de leurs adversaires. Équipés de lourds boucliers en chêne renforcés de bronze et plus précis dans le maniement de leurs lances, les Thespiens taillent littéralement en pièces plusieurs centaines de Mèdes. À la grande stupéfaction de Xerxès, le corps à corps féroce qui s’engage tourne à l’avantage des défenseurs des Thermopyles. Au fil des minutes, leurs adversaires reculent sous la poussée des phalanges. À la différence des Mèdes, les gestes des hoplites thespiens sont rapides et précis ; leurs rangs avancent méthodiquement et en cadence. Au son des flûtes, les fantassins grecs enjambent les cadavres ennemis et achèvent les blessés. Face à la débâcle de l’infanterie de Tigrane, Xerxès ordonne alors à ses archers de briser l’élan grec. Une première puis une deuxième volée de flèches montent haut dans le ciel avant de s’abattre indistinctement sur les Mèdes et sur les Thespiens. Protégés par leurs boucliers en bronze, les Grecs échappent à l’hécatombe. Seule une poignée d’entre eux succombe au déluge de flèches. En revanche, les premiers rangs mèdes sont totalement décimés. Perché sur son trône, Xerxès ne peut cacher son amertume. Il se lève brusquement en brandissant un poing vengeur vers les Grecs. Aux Mèdes défaits succèdent alors des troupes fraîches composées essentiellement de Cissiens et de Saces. Reconnaissables à leurs bonnets pointus, ces derniers ne sont autres que des Scythes. Sous les ordres d’un certain Hytaspès, fils de Darius, les Saces s’avancent droits et raides vers leurs adversaires ; au dernier moment, l’assaut est donné. Une fois encore, le choc est d’une extrême violence. Le fer de leurs haches (sagaris) fait vibrer les boucliers hellènes mais la masse compacte des hoplites ne cède pas. Malgré leur courage et leur combativité, les Saces ne sont pas plus efficaces que les Mèdes. Décousues et désordonnées, leurs charges héroïques s’avèrent tout aussi vaines. Dépourvus de cohésion, leurs rangs sont facilement disloqués. Xerxès bondit une nouvelle fois de son trône. Commentant la débâcle des troupes achéménides, Hérodote ne trouve pas de mots assez durs pour qualifier leur contre-performance : « Ils firent bien voir à tout le monde, à commencer par le Grand Roi, qu’il y avait dans son armée beaucoup d’hommes, mais bien peu de guerriers » .
Les Spartiates entrent en scène…
Le défilé retentit du glapissement des ordres, du gémissement des blessés, du cliquètement des armures et de l’entrechoquement des boucliers. Au milieu de l’après-midi, la terre est jonchée de morceaux de cadavres et imbibée d’urine et de sang. Les Thespiens à bout de forces, c’est au tour des valeureux Spartiates de défier les envahisseurs. Sur huit rangs de profondeur, les Trois Cents se substituent aux Thespiens, laissant aussi un double intervalle dans leurs lignes pour permettre l’évacuation des valeureux soldats béotiens. Dissimulés derrière leurs casques de bronze au nasal épais et drapés d’écarlate, les trois cents Spartiates apparaissent à la fois invulnérables et imperturbables. De leurs visages, leurs adversaires ne distinguent que leurs barbes et leurs longues chevelures. Face à l’élite de la Grèce, Xerxès place aussi ses meilleurs combattants, les Mélophores. Littéralement appelés « les porteurs de pommes » (celles qui ornent la hampe de leurs lances), ces hommes sont les fameux Immortels, la garde personnelle du Grand Roi. Toujours au nombre de dix mille, car les morts et les malades sont immanquablement remplacés, ils sont des modèles d’élégance. Tous d’origine perse ou mède, ils portent leur barbe courte taillée au carré et sont vêtus d’une
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