Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
les heures qui suivent à la mobilisation de ses troupes. Galvanisés par la prise d’Athènes, les Perses sont persuadés d’une victoire facile. Se déployant sur le Parnès et la baie de Phalère, les marins impériaux sont pressés d’en découdre. Parmi eux, les équipages les plus expérimentés sont sans conteste les Phéniciens. La peau tannée par le soleil, ils sont reconnaissables à leur casque garni de croissants de lune faits d’or.
Malgré les mises en garde répétées de la reine Artémise d’Halicarnasse ( « Si tu te lances dans une action navale, prévient-elle Xerxès, je crains que la défaite de ta flotte ne risque d’affecter aussi ton armée » ), plus de six cents trières phéniciennes, égyptiennes mais aussi ciliciennes et ioniennes se précipitent de chaque côté du détroit de Salamine dans l’espoir d’encercler la flotte grecque. Bloquant à la fois le canal de Mégare et le golfe de Saronique, les Perses n’envisagent à aucun moment une quelconque déroute. Apparemment démoralisés et divisés entre eux, la seule alternative pour les Grecs semble être la capitulation…
Convaincu de contempler l’agonie de la puissance hellène, le Grand Roi fait installer son trône de marbre blanc sur les pentes du mont Aegalée qui domine le futur théâtre des opérations. Assis sous un parasol d’or, il va assister, incrédule, au naufrage de plus du tiers de sa flotte. Le 29 septembre, les Grecs donnent une leçon de tactique navale aux Perses.
Chapitre IX
De Salamine à Platées
« Les Chypriotes, les hommes de Phénicie, de Cnide et d’Égypte, seuls étaient vaincus, non les Perses qui n’ont pu combattre.»
Mardonios, commentant la bataille de Salamine.
Plus de deux cents trières perses sombrent à Salamine contre seulement une quarantaine pour leurs adversaires grecs. Indéniablement, Thémistocle est le grand artisan de cette victoire navale. Il a gagné son pari. De son côté, Xerxès est dépité. Sa trop grande confiance a précipité sa marine dans les filets tendus par les Grecs. Prenant le chemin du retour vers l’Empire, il laisse son armée aux mains de Mardonios. Ce dernier n’est pourtant pas plus heureux que le Grand Roi. À l’entendre, Salamine n’a exprimé que la défaite des peuples secondaires de l’Empire ; sur la terre ferme, les Perses dignes de ce nom ne feront qu’une bouchée de ses insolents et arrogants Hellènes. Amère désillusion. Moins d’un an plus tard, en août -479, l’armée de Mardonios subit à son tour une défaite cuisante devant les Grecs coalisés. Les Spartiates jouent ici un rôle majeur dans le dénouement de la bataille. Incontestablement, la défaite de Platées sonne le glas de l’expédition achéménide en Grèce…
Le chef-d’œuvre stratégique de Salamine
Une fois n’est pas coutume, le déroulement de la plus grande bataille navale de l’Antiquité est conforme aux prévisions de son principal instigateur. En raison de l’étroitesse du défilé, les Perses ne peuvent déployer leur flotte. Surgies brutalement de leur cachette, les trières éginètes et mégariennes donnent le coup d’envoi de l’attaque. Très rapidement, les trières des amiraux Ariabignès et Achaménès se gênent, s’entrechoquent et ne peuvent plus reculer. Les flancs de leurs navires sont éperonnés par la marine grecque dont les équipages sont plus aguerris au combat naval.
Contemporain des événements, le dramaturge Eschyle nous conte en ces termes la débâcle des Perses : « Les coques se renversent, et la mer disparaît sous un amas d’épaves et de cadavres sanglants ; les rochers du rivage regorgent de morts, et toute la flotte des Barbares s’enfuit en désordre à force de rames, tandis que les Grecs les frappent comme des thons ou des poissons pris au filet et leur cassent les reins avec des tronçons de rames et des fragments d’épaves. » À l’exemple de Lycomède et d’Ameïnias de Pallène, les Athéniens se montrent très efficaces dans le combat rapproché, comme en témoigne l’abordage du vaisseau amiral de la marine perse. Après avoir réussi à neutraliser le navire achéménide, les Athéniens viennent facilement à bout de l’équipage ennemi et parviennent même à jeter Ariabignès par-dessus bord. Aux dires de Plutarque, l’Athénien Ameïnias transperce l’amiral perse d’un coup de javelot. La
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