Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
« Tant que le soleil suivra sa route qui est la sienne aujourd’hui, jamais nous ne traiterons avec Xerxès » . Les Grecs ajoutent qu’ils préfèrent la liberté à l’esclavage. Loin de fragiliser l’union entre les cités, cette initiative perse ressoude la coalition hellénique. Spartiates et Athéniens décident de faire cause commune pour chasser définitivement les Perses. La « hache de guerre » est de nouveau déterrée. Une nouvelle confrontation est inéluctable…
Sparte toujours sous la menace d’un soulèvement des hilotes
Au printemps -479, après avoir une deuxième fois ravagé l’Attique, l’armée de Mardonios se retire en Béotie, jugée plus propice aux mouvements de la cavalerie sace. Craignant malgré tout une alliance séparée entre Athènes et l’Empire Perse, les éphores spartiates décident de porter secours aux Athéniens en dépêchant plus de dix mille hommes, dont une moitié d’hoplites, dignes des héros des Thermopyles. Parmi eux figure d’ailleurs le seul rescapé de la bataille mythique : Aristodèmos. Une fois n’est pas coutume, les Lacédémoniens ne sont pas pieds et mains liés par une quelconque fête religieuse. Cela étant, il s’agit ici d’un effort militaire considérable. Cinq mille hoplites, c’est plus de la moitié de leurs effectifs. A priori, un tel départ constitue pour Sparte un grand risque d’explosion intérieure. D’après les auteurs anciens, les Pairs vivent dans la hantise permanente d’une révolte des hilotes. Régulièrement brimés et battus par les citoyens, ces derniers sont en effet terrorisés voire éliminés physiquement lors de la fameuse épreuve de la kryptie. L’humiliation quotidienne que subissent les hilotes ne ferait que renforcer leur désir de vengeance. Aussi les Pairs éviteraient-ils de prendre le moindre risque. Quand Xénophon précise que les citoyens se déplacent toujours avec leurs lances, Critias nous raconte qu’ils retirent systématiquement la courroie de leurs boucliers de peur que ceux-ci ne soient dérobés par leurs esclaves. Dans le même état d’esprit, Thucydide, l’historien attitré de la guerre du Péloponnèse, prétend que « la majorité des institutions concernant les hilotes vise avant tout à s’en garder » . Peut-on à la fois conjurer la menace extérieure et mater une probable révolte intérieure ? En ce printemps -479, les éphores spartiates ont tranché le nœud gordien : ce sera la guerre ! Après tout, des hilotes sont aussi morts sur le champ de bataille des Thermopyles. Un an plus tard, tout guerrier spartiate est accompagné de plusieurs esclaves. Aux côtés des cinq mille hoplites, on ne compte pas moins de trente cinq mille hilotes. De plus, ces hilotes portent les armes de leurs Pairs ! La méfiance et la haine entre les différentes classes sociales spartiates ne sont peut-être pas aussi vives que le prétendent certains commentateurs antiques…
La bataille de Platées : la revanche spartiate ?
Franchissant l’isthme fortifié, les troupes grecques, commandées par le général spartiate Pausanias, neveu de l’illustre Léonidas, viennent à la rencontre des troupes de Mardonios en Béotie. Au contraire des Thermopyles, l’armée de Pausanias constitue une véritable coalition des cités grecques. À l’exception des Thébains, toujours ralliés aux Perses, presque tous les « États » de la péninsule ont envoyé des contingents. Des Tégéates aux Corinthiens en passant par les Épidauriens, les Éginètes, les Platéens et bien sûr les Athéniens et les Spartiates, les effectifs hellènes réunis en cet été -479 sont les plus impressionnants que les Grecs alignent depuis le début des guerres médiques. Pour la première fois peut-être, ils font jeu égal avec les Perses.
La coalition grecque est toutefois loin d’être unie, la coopération entre les contingents n’est nullement exempte de graves rivalités. Comme nous l’avons déjà souligné, Sparte a rejoint Athènes par peur de voir cette dernière se rapprocher de l’ennemi barbare. D’ailleurs, l’entente grecque a failli se rompre avant même le début de la bataille : le principal sujet de mécontentement porte sur la disposition des combattants. « L’acte principal de la formation d’une alliance est le choix de la cité qui exercera l’hégémonie » nous précise Olivier Picard. Devant le danger achéménide, Athènes
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