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Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Titel: Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Luc
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mort prématurée de leur commandant déstabilise particulièrement les Phéniciens et précipite la débâcle perse. À la surprise générale, la bataille bascule définitivement en faveur des Grecs…
      Dans cette bousculade indescriptible, seuls les Ioniens font jeu égal avec les Grecs. Ici réside l’une des rares déceptions de l’Athénien Thémistocle. À aucun moment, les « frères de race » ioniens ne font défection au camp perse. Plus encore, ils montrent une détermination sans failles dans l’âpreté des combats. Deux d’entre eux sont même récompensés par Xerxès pour leur loyauté et leur combativité : les Samiens Théomestor et Phylacos.
      D’une certaine façon, la bataille de Salamine peut être considérée comme un « Thermopyles naval » à l’envers. À l’instar de Léonidas quelques semaines plus tôt, Thémistocle a attendu son adversaire dans une étroite passe pour compenser son infériorité numérique. Mais à la différence du théâtre d’opérations du héros spartiate, aucun espion n’a servi la cause perse. Notre analyse peut même être poussée plus loin : l’efficacité du « message de Sicinnos » ne peut s’expliquer sans le précédent des Thermopyles. Depuis la traîtrise d’Ephialtès qui lui a apporté une victoire inespérée, Xerxès fait une confiance aveugle aux délateurs ou supposés tels. Comme nous le précisions plus haut, dans la tradition perse, le mensonge est prohibé.
      Se déroulant pendant plus de douze heures, le combat naval de Salamine consacre le succès de la ruse inspirée par Thémistocle. Réfugié sur l’îlot de Psyttaléia, un dernier contingent de l’armée de Xerxès (plus de quatre cents fantassins) qui était censé barrer la route aux fuyards grecs, est taillé en pièces par les hoplites athéniens d’Aristide. Victimes d’un trop grand empressement, les Perses échouent donc pour la deuxième fois sur les rives de l’Attique.
       Des Grecs toujours divisés ?
     
      Chantant la gloire des Athéniens, Eschyle parle de lamentations et de fuite éperdue du Grand Roi. Xerxès est certes accablé, l’abandon de son trône en témoigne, mais il dispose encore de forces considérables. Même si le moral des Mèdes est au plus bas, les chances de victoire sont encore bien réelles : la défaite de Salamine n’a que faiblement entamé le potentiel offensif de l’Empire : plus de neuf cents trières sont encore disponibles et les troupes terrestres sont invaincues. Laissant derrière lui plus de deux cent mille hommes dans les grandes plaines de Thessalie, lesquelles sont placées sous le commandement de Mardonios, le Grand Roi reprend la route de la Perse dès l’automne -480. Les fastes de la cour de Suse lui manquent et son entourage, à l’exemple de la reine Artémise, lui recommande de retourner en Asie en raison des incertitudes de l’avenir. La route de retour, jonchée de nombreux tourments, dure quarante-cinq jours.
      Côté grec, la déroute de la flotte achéménide n’a pas pour autant ramené la sérénité. Au sein des conseils de guerre qui suivent Salamine, la division est toujours de mise : la menace perse est loin d’être écartée. On hésite sur la conduite à tenir : après de longues tergiversations, Thémistocle renonce à intercepter l’armée de Xerxès à la hauteur de l’Hellespont. Sans compter le trop grand éloignement de la flotte athénienne de ses bases, une telle entreprise pourrait aboutir à enfermer Xerxès sur le territoire grec, le poussant à entreprendre des actions radicales. D’autres considérations purement régionales incitent le subtil Thémistocle à la prudence : le conflit médique porte en germes le futur antagonisme entre Sparte et Athènes. Au-delà d’une défaite possible de la marine athénienne en haute mer, le vainqueur de Salamine craint qu’une telle éventualité ne rompe l’équilibre précaire des forces au sein de la coalition grecque au profit de Sparte.
      Tenus informés des rivalités hégémoniques secouant la Grèce, les Perses tentent de briser la délicate union des Hellènes en envoyant de nouveaux ambassadeurs chargés de proposer une alliance séparée avec Athènes. C’est peine perdue. Quand Alexandre I er Philhellène, fils d’Amyntas, le roi de Macédoine, se présente au nom du Grand Roi devant les archontes (les hauts magistrats d’Athènes), ces derniers lui opposent un refus catégorique :

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