Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
cède à regret l’aile droite de la formation armée à Sparte, reconnaissant ainsi la supériorité militaire de ses hoplites. Auréolée de l’exploit des Thermopyles, la cité de Lacédémone a droit à tous les honneurs. Cela étant, les Athéniens n’entendent pas renoncer à l’aile gauche : ce choix est contesté par les Tégéates qui rappellent leurs faits de guerre. On frôle l’affrontement. Après avoir mis en avant leur rôle déterminant à Marathon et à Salamine, les représentants athéniens réussissent à convaincre Pausanias : le général donne tort aux Tégéates.
Pendant plusieurs jours, Grecs et Perses se font face sans oser passer à l’offensive. Les oracles et les sacrifices sont particulièrement défavorables. Loin des défilés et des détroits, le champ de bataille annoncé est une plaine entourée de petites collines. Après avoir patienté pendant une dizaine de jours, les Lacédémoniens de Pausanias, harcelés continuellement par la cavalerie de Mardonios, décident d’adopter une attitude défensive. Rapidement, les Perses parviennent à empoisonner les réserves d’eau des Grecs.
Loin de faire preuve de cohésion, les armées hellènes sont dispersées. Les Athéniens peinent à rejoindre les coalisés et les Spartiates se retrouvent isolés sur la crête d’Asopos. Des volées de flèches s’abattent sur les hoplites de Lacédémone et la cavalerie sace oblige les Athéniens à reculer.
Plusieurs colonnes corinthiennes et mégariennes sont littéralement décimées par les phalanges thébaines d’Asopodoros. Les coalisés sont sur le point d’être vaincus. Seules la mort prématurée de Mardonios et la détermination des hoplites tégéates et spartiates changent la physionomie de la bataille. Chevauchant son destrier blanc au-devant de ses troupes d’élite, le commandant en chef des Perses est en effet frappé mortellement en pleine tête. Conformément aux prédictions de l’oracle du sanctuaire d’Amphiaraos, le spartiate Aeïmnèstos a abattu le neveu de Darius d’une seule pierre. Manifestement, la mort du général achéménide précipite la fin de la bataille…
Au soir du 27 août -479, les troupes impériales sont repoussées au-delà de l’Asopos et miraculeusement mises en fuite. Réfugiés derrière une redoute, les derniers Perses sont écrasés sous une multitude de flèches. Sept mille d’entre eux succombent, soit plus des deux tiers des ultimes résistants. Moins d’un an après avoir échappé aux entrailles de Neptune au large de Salamine, la Grèce est ainsi sauvée pour la deuxième fois d’une déroute annoncée. À la différence des Assyriens, des Mèdes et autres Babyloniens, l’Hellade a su résister à la première armée du monde.
« Ceux qui ont combattu dans la Guerre »
Environ mille trois cent soixante Grecs sont tombés à Platées (selon Plutarque). Côté perse, le bilan est désastreux : au moins dix mille morts, sans compter les richesses colossales laissées sur le champ de bataille. Des bracelets, des coupes, des cimeterres, des chaudrons en or, mais aussi des chameaux, des chevaux et des femmes ; le butin est considérable. N’allons pas croire pour autant que les Grecs vainqueurs puissent piller impunément les cadavres ennemis. Le moindre vol est en effet puni de mort. La collecte se doit d’être « collective » et redistribuée à l’ensemble des trente et une cités ayant participé à cette bataille décisive. Preuve en est le versement du dixième des richesses impériales à l’Apollon du temple de Delphes. Avec les seuls objets de bronze collectés sur place, une statue de Zeus haute de près de cinq mètres est aussi dressée à Olympie. Aujourd’hui, deux mille cinq cents ans plus tard, le souvenir le plus marquant de cette victoire est la colonne Serpentine. Dressée à Byzance, celle-ci est désormais abîmée et verdie par le temps. On peut encore y déchiffrer cette phrase mémorable : « Ceux-là ont combattu dans la Guerre ».
La victoire de Platées, c’est le prix de la liberté contre l’esclavage. À l’issue de cette bataille remportée difficilement par Pausanias, les Perses sont définitivement chassés d’Europe. Quant à leurs alliés thébains, ils sont durement châtiés. Au terme d’un siège de neuf jours, les oligarques pro-perses, à commencer par le plus radical d’entre eux, Timagénidès, se rendent aux coalisés. En
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