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Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Titel: Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Luc
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les Pairs – à savoir, les véritables citoyens de la cité – constituant en cela une menace permanente pour la sécurité de Sparte. D’aucuns les considèrent comme des ennemis de l’intérieur. À tout moment, lors d’une guerre ou d’une catastrophe naturelle, comme en témoigne le tremblement de terre dévastateur de -464, ils peuvent prendre les armes et massacrer les Spartiates dignes de ce nom. Autant craints que méprisés, les hilotes font l’objet d’une étroite surveillance, quand il ne s’agit pas de pure maltraitance. Ils sont ainsi rituellement fouettés par simple sadisme et contraints de porter en permanence un bonnet en peau de chien, un élément censé leur rappeler leur condition d’homme inférieur. Pis encore, à l’occasion de l’épreuve initiatique de la kryptie, on encourage vivement les jeunes Spartiates de dix-huit ans à tuer des esclaves. Incontestablement, l’accession au rang de Pair passe par la réussite de la kryptie…
      Appelés les Égaux (Homoioi) , les Pairs de la cité constituent une caste guerrière complètement coupée du monde extérieur. En leur sein, l’intérêt de la cité prime sur celui de la famille. Les Spartiates sacrifient ainsi leur vie personnelle sur l’autel de l’État. Tous égaux, tous unis et tous solidaires, ils bénéficient des mêmes privilèges et des mêmes biens. Disposant chacun d’un lopin de terre de taille identique, le kleros, ils ne s’envient pas les uns les autres. Leurs activités essentielles se limitent à simuler des combats, à cultiver leur musculature et à prendre de singuliers repas en commun où il est bon ton de se chamailler et de plaisanter.
      Appelés « syssities », les repas en commun sont le ciment du système social spartiate, une institution incontournable destinée à enraciner l’esprit communautaire de l’élite. Collectifs et obligatoires, ils réunissent l’ensemble des citoyens dans un grand réfectoire situé au cœur même de la cité. Le principe de base n’est pas de manger mais de se rassembler pour consolider l’esprit civique et la camaraderie entre compagnons d’armes. En d’autres termes, leur vocation première est essentiellement politique et sociale. N’allons pas croire pour autant que les repas soient gracieusement offerts par la cité. Chaque convive est tenu d’apporter sa contribution mensuelle. La nourriture est d’ailleurs des plus sommaires. Outre du pain d’orge, un peu de fromage et une poignée de figues, le mets traditionnel du Spartiate consiste en une maigre ration de viande de porc assaisonnée de sang, de vinaigre et de sel. C’est le fameux brouet noir. Loin d’être pantagruéliques, ces repas en commun répondent en effet aux critères d’austérité et de frugalité définis par la constitution de Lycurgue. Ainsi en parle Plutarque : « de manière à ce que tous mangent, ensemble, le même pain et le même genre de viande, et ne passent pas leur vie à la maison, allongés sur de coûteuses banquettes, les délivrant ainsi des mains des commerçants et des cuisiniers les engraissant comme des brutes avides, ruinant non seulement leurs esprits mais aussi leurs corps qui, amollis par l’indulgence et les excès, nécessiteraient de longues heures de sommeil… »
      En dehors de ces repas en commun, point d’orgue de la vie sociale de l’élite, les Pairs se réunissent régulièrement pour disserter des grandes orientations politiques de la cité. Une fois par mois, à l’occasion de la pleine lune, tous les citoyens âgés d’au moins trente ans se rassemblent en plein air dans l’objectif de contrôler les délibérations du Sénat et de l’éphorat. En théorie, seule l’Assemblée du Peuple, l’Apella, décide en dernier ressort de l’entrée en guerre de Sparte, procède à l’élection des généraux, nomme leurs sénateurs et ratifie les décisions des éphores, les véritables maîtres de la cité. Au regard de ces considérations, les prérogatives des Égaux paraissent étendues. En réalité, leur rôle n’est que consultatif. Ils n’ont aucunement l’initiative des lois et leurs décisions, si elles vont à l’encontre des autorités de Sparte, sont immédiatement invalidées. Preuve en est cette seule réflexion des rois Polydore et Théopompe : « Si le peuple décide de travers, les sénateurs et les chefs suprêmes lèveront la séance » . Le pouvoir réel reste circonscrit à une toute petite

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