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Les valets du roi

Les valets du roi

Titel: Les valets du roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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chevaux en train de comploter ou d’enterrer au milieu de la porcherie un petit coffre empli de boutons dorés, de cailloux brillants et de menus objets chapardés, comme un trésor merveilleux à protéger.
    Ces deux-là étaient nés pour l’aventure.
    Ils avaient le tempérament pour cela, l’idée et une constitution étonnante qui les tenait écartés des maladies infantiles. Si Mary et Niklaus n’avaient pas été convaincus que leurs enfants pouvaient les suivre, ils auraient encore reculé leur projet. Pour leur donner raison, au lieu de se lamenter comme Milia, lorsque Niklaus avait annoncé son intention de vendre et de partir à l’aventure, ils s’étaient écriés en chœur, et les yeux brillants :
    — Chic ! On va bien s’amuser !
     
    — Il est temps de vous quitter. La route est longue jusqu’à notre prochaine étape, décida Maud, voyant bien que son époux avait du mal à se séparer de ses amis.
    Elle-même, qui les avait appréciés dès le premier instant, en était attristée.
    — Tu as raison, chérie, dit Vanderluck en déposant Junior à terre.
    Leurs pas les avaient ramenés près de la charrette, garnie des présents et des victuailles qu’on leur avait offerts.
    — J’ignore quand nous nous reverrons, reprit-il.
    — Quand partirez-vous ?
    — Dès que possible, décréta Mary. Le temps de trouver un acheteur et de régler toutes les formalités. J’espère avant l’hiver, sinon nous repousserons d’une saison.
    Hans hocha la tête.
    — Le temps qui passe n’enlève rien à l’amitié, Niklaus. Elle est comme l’honneur. On ne l’oublie jamais. Prenez soin de vous.
    — Fais-en de même, vieux frère.
    Niklaus attrapa Junior qui s’obstinait à retenir son parrain, accroché à sa cuisse. Par jeu davantage que par chagrin. Junior ne s’y éternisait jamais.
     
    Ils demeurèrent là à agiter la main, puis Junior et Ann commencèrent à bouger, pressés de s’en retourner jouer. Milia exigea qu’ils se débarbouillent d’abord. Ils le lui accordèrent en soupirant lourdement.
    — Toby pourrait bien s’en charger, lâcha Junior, aussitôt repris par sa sœur.
    — Toby, il adooooooore le zocolat !
    Comme pour approuver, le chiot se mit à japper.
    — En route, mauvaise troupe, insista Milia. Et que je n’en entende pas un seul protester ou je jure que ce gâteau sera le dernier que vous mangerez.
    Cela suffit pour les réconcilier.
     
    Restés seuls dans la cour, Mary et Niklaus s’enlacèrent, les mains et les joues poisseuses du chocolat qu’Ann Mary leur avait tartiné à tous deux.
    — Je crois qu’il nous faut en faire de même, mais j’ai une autre idée pour nous en débarrasser.
    — Quelle idée ?
    — Viens donc faire un tour dans l’écurie avec moi, je vais t’expliquer.
    Mary l’y suivit sans hésiter. Ils grimpèrent tout en haut du plateau qui accueillait la réserve de paille et de foin et Niklaus ramena l’échelle à leurs pieds pour être sûr de ne pas être surpris par les enfants.
    Mary détacha le ruban qui retenait ses cheveux et chercha un coin derrière les ballots pour s’y installer. Fugacement, tandis que Niklaus la rejoignait, le souvenir d’une autre étable s’immisça dans ses pensées. C’était dans un endroit semblable que Corneille l’avait aimée pour la première fois. Elle se mordit la lèvre. Elle n’avait pas osé dire à Niklaus l’initiative qu’elle avait tentée, certaine qu’il s’y serait opposé. La lettre à l’attention de Corneille, envoyée à Brest en courrier à faire suivre, était partie depuis huit jours. Elle lui racontait tout, sa vie, Niklaus, ses enfants, l’auberge et son obsession de ce trésor qu’elle avait autrefois voulu partager avec lui. Elle terminait en lui demandant son aide en tant qu’associé pour trouver un navire qui pût enfin les en approcher. A moins qu’il ne lui pardonne son silence et le mal que certainement, à cause de celui-ci, elle lui avait fait. Si elle recevait une réponse, il serait toujours temps d’en informer Niklaus et de le rassurer.
    Ses sentiments pour Corneille n’avaient été qu’un feu de paille comparé au brasier qui coulait aujourd’hui dans ses veines.
    Elle enlaça Niklaus et oublia aussitôt son initiative dans l’ardeur que mit son époux à l’aimer.
     
    Ils furent interrompus pourtant par des voix qui se rapprochaient. La porte de l’écurie grinça. Junior et Ann Mary chuchotaient, cherchant

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