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Les valets du roi

Les valets du roi

Titel: Les valets du roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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ville s’était étendue et Versailles était devenu le lieu incontournable de la noblesse. Tout s’y décidait.
    Mary avait été saisie par cette majesté qui se dégageait des lieux. Ceux qui avaient été reçus à Versailles ne cessaient d’en parler. Elle ferma les yeux, pouvant mieux soudain concevoir la délicatesse des jardins de M. Le Nôtre où bassins, fontaines, sculptures voisinaient avec mille fleurs et arbres, de ces appartements en nombre, de ces chambres, salons, galeries, vestibules décorés à la feuille d’or. Il suffisait de voir le flot de courtisans qui déjà en franchissait les grilles pour comprendre que le nombre avancé de plusieurs milliers de personnes s’y promenant par jour n’était pas surfait.
     
    — Ils arrivent, déclara Corneille, sortant Mary de sa rêverie.
     

20
     
     
    E mma et Tobias en descendirent et, emboîtant le pas à leur guide, se dirigèrent vers les écuries royales par l’entrée principale du château où le maréchal-ferrant qu’ils venaient visiter se trouvait. Mary et Corneille, prenant l’air dégagé de deux nigauds en charge de quelque besogne, le suivirent avec discrétion, forçant facilement le poste de garde grâce à leur tenue. Les Read et l’Homme en noir étaient passés sans être inquiétés.
    Parvenu à destination, au cœur de ces bâtisses et écuries où de magnifiques bêtes étaient bouchonnées, l’Homme en noir poussa la porte de l’office du maréchal-ferrant.
    Tout près d’un brasier sur lequel s’activait un grand soufflet actionné par un apprenti, l’homme de l’art achevait de marteler un fer à cheval sur une enclume. Maintenu par une pince, le métal qu’il rougissait régulièrement à la flamme prenait forme peu à peu sous les coups répétés de son marteau.
    Il s’interrompit devant ses visiteurs, refroidit son ouvrage terminé dans un seau d’eau fraîche et, reposant ses outils, frotta ses mains à son tablier.
    — Que vous amène, mes seigneurs ? les apostropha-t-il.
    Tobias Read s’avança vers lui, l’air aimable.
    — Est-ce bien toi le descendant du corsaire Jean Fleury ?
    — Ça se pourrait, répondit l’homme en fronçant le sourcil d’un air suspicieux.
    — Nous aimerions te parler. Discrètement, ajouta Tobias en désignant du menton les apprentis qui s’affairaient sous ses ordres.
    À la mise de ses visiteurs, l’homme jugea qu’il pourrait bien les écouter et leur fit signe de le suivre dans le fond de son atelier.
    Mary et Corneille s’étaient faits discrets et avaient décidé de se séparer pour se donner toute chance de saisir les conversations et de comprendre les intentions des Read. Corneille se faufila dans l’atelier et, avisant qu’on se désintéressait de lui, se glissa vers le fond de la pièce. En pure perte. Les voix ne franchissaient pas l’épaisseur du volet, tant les marteaux de l’autre côté s’activaient. Il risquait de se faire prendre sans avoir rien pu glaner. Il n’attendit pas plus et ressortit comme il était entré.
    Mary avait eu plus de chance. Contournant la bâtisse, elle était arrivée dans une arrière-cour, tout juste bonne à entasser les morceaux de ferraille donnés au ferrage. Une fenêtre y ouvrait, étroite. Elle servait d’aération davantage que de source de jour. Dans cette impasse étroite, la lumière ne descendait jamais. Mary reconnut aussitôt la voix de Tobias Read et se félicita de sa bonne fortune. Elle tendit l’oreille, accroupie sous le fenestron ouvert.
    — Vous êtes à la recherche du trésor, n’est-ce pas ? demanda le maréchal-ferrant, à peine franchi le seuil de sa souillarde.
    Une lanterne révéla aux Read un mobilier sommaire. L’essentiel s’y trouvait : un lit, une table et deux tabourets. Tobias comprit que le descendant de Fleury n’était guère argenté pour vivre ainsi dans son atelier. Il ne jugea pas utile de mentir, déterminé à retrouver ce qu’il cherchait.
    — En effet.
    L’homme haussa les épaules.
    — Je ne sais rien de cette histoire. Elle m’est arrivée aux oreilles et ne m’a pas tracassé. On ne parle plus que de ça au palais ! Il a bien fallu que je l’entende. C’est la description de cette clé qui m’a fait souvenir d’en avoir vu une semblable quand j’étais gamin.
    — Pouvez-vous nous la décrire ? demanda Emma, mielleuse.
    — C’est un cercle de pierre avec un diamant au centre, répondit l’homme sans hésiter. Je ne sais pas si

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