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L'Etoffe du Juste

L'Etoffe du Juste

Titel: L'Etoffe du Juste Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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consultai.
    Mes frères et sœurs dans la Vérité,
    Pardonnez-moi ce qui vous paraîtra comme un manque de confiance, mais je ne fais que suivre les ordres que j’ai reçus. On ne peut trahir un secret qu’on ignore. La seconde part de la Vérité est en sécurité dans Gisors, là où, depuis sa découverte, il était prévu qu’elle reposerait, sous la garde des disciples. Elle restera dans les Ténèbres jusqu’à ce que sa révélation soit décrétée par le Cancellarius Maximas. Demeurez fidèles, puisez votre constance dans la foi et veillez jusqu’au jour où le Lucifer viendra en prendre possession.
    Que Dieu oous garde, vous arme de constance et v ous mène à bonne fin.
    Baroche
    Perplexe, je lui rendis le document.
    —    Un frère servant qui sait écrire ? déclara Jaume, perplexe. M’est avis qu’il était beaucoup plus que cela.
    —    Donc, si je comprends bien, pour s’assurer que personne ne pourrait jamais trahir la cause, ce Baroche a déposé les documents quelque part sans vous dire où ? repris-je.
    —    J’en ai bien peur. Entre les deux conseils, il s’est glissé dans le temple, dont il connaissait manifestement l’accès. Il a repris les parchemins dans la cassette et les a déposés ailleurs. Nul n’a jamais su où.
    —    Il possédait un double des clés, alors, intervint Pernelle. Jehan s’adossa dans son fauteuil, son récit terminé.
    —    Forcément. Depuis lors, continua Pierrepont, les Neuf veillent, comme il nous l’a intimé, dans l’attente du Lucifer.
    —    Sans savoir où se trouve l’objet de leur fidélité, dis-je avec dédain.
    —    Notre posture est assez frustrante, je l’admets. Mais les familles fondatrices l’ont voulu ainsi et elles savaient certainement ce qu’elles faisaient.
    —    Et voilà que le Lucifer s’avère aussi impuissant que vous. soupirai-je, comprenant maintenant la stupéfaction qui avait été la sienne lorsqu’il avait réalisé que je ne savais pas où retrouver ce que je demandais.
    —    Après cette longue attente, je ne peux me résoudre à croire que tu ne sais rien. Le Cancellarius Maximus n’a pas pu te charger de la réunion des deux parts sans te révéler l’emplacement de la seconde. Cela n’aurait aucun sens. Si ce n’était de ce que je sais déjà de toi et du fait que tu possèdes le sceau, je croirais presque que tu es un imposteur.
    Indécis, je dévisageai Pierrepont, puis les autres membres de son Ordre. Tout ce qu’il m’avait dit était plein de sens et se tenait. La note laissée par ce Baroche le confirmait. Je n’y trouvais aucune faiblesse et un regard vers mes compagnons me laissa entendre qu’eux non plus. Le moment était venu de décider si je lui accordais ma confiance ou non. C’est ce que je fis, pour le meilleur et pour le pire.
    —    Elle m’a laissé une piste, avouai-je.
    —    Elle ? fit-il, étonné.
    —    Le Cancellarius Maximus était une femme.
    —    Vraiment ? Voilà qui est étonnant. J’avais toujours imaginé un homme.
    —    Elle est morte en me livrant le secret. Je commence à croire qu’elle n’a pas eu le temps de tout me révéler.
    —    Et qu’avait-elle à dire ?
    Du regard, je consultai Pernelle et Ugolin, sollicitant silencieusement leur autorisation de révéler ce que nous savions. Les deux me l’accordèrent en hochant la tête.
    —     La seconde part de la Vérité se trouve à Gisors. Dans une chapelle qui n’a jamais vu la Lumière. Suis la lignée de l’Ordre des Neuf. 3, 5 et 7. Les Ténèbres et la Lumière. Gare au vitriol et comprends la marque d’infamie de Jésus. C’est tout qu’elle m’a dit. Cela t’aide-t-il ?
    —    Non, pas du tout. Morbleu. Voilà un beau charabia, maugréa Pierrepont, mécontent, en se frottant la barbe.
    —    Et vous ? Vous n’avez jamais cherché depuis le passage de Baroche ? demandai-je.
    —    Ce n’était pas l’envie qui manquait, crois-moi. Surtout depuis que la croisade a engendré un sentiment d’urgence. Plus Amaury et Montfort s’approchaient de la première part, plus nous étions inquiets. Et les événements récents nous ont donné raison puisque la présence de Guy de Montfort en nos murs nous prouve que le chien du pape est maintenant sur notre piste. Mais nous sommes demeurés fidèles. Baroche avait raison : on ne peut trahir ce que l’on ne sait pas. Et de toute manière, jusqu’à ce que tu nous

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